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Un kit pour évaluer la santé des brebis

Améliorer la santé du troupeau peut nécessiter de revoir son système d’élevage à différents niveaux. C’est ce que propose le concept d’approche globale et un ensemble de matériels permet de mesurer de nombreux paramètres.

 

 
Chez Marc Gayral, éleveur de brebis Causse du Lot, la santé des brebis n’est pas prise à la légère. Via le concept de l’approche globale, qui va prendre en compte tous les paramètres de l’exploitation de la nature du sol au confort de logement des brebis, l’éleveur – accompagné de ses techniciens de la coopérative Geoc et du GDS du Lot – va avoir un panorama large des pistes d’amélioration de son système.

 

« On met tout à plat pour avoir une vision de tout le fonctionnement de la ferme, explique l’éleveur, dont l’exploitation est basée à Quissac, dans le Lot. Il faut se savoir remettre en cause et accepter les besoins de réajustement. » L’approche globale, développée par le GDS du Puy-de-Dôme en 2008 et diffusé dans plusieurs départements depuis, va permettre à l’éleveur de se questionner sur ses pratiques et voir sous un nouvel angle ses pratiques de routine. « Il y a toujours la volonté derrière cette approche d’améliorer le quotidien de l’éleveur et les performances techniques », souligne Amandine Craygues, de la coopérative Geoc. Elle rappelle les trois piliers gage d’une bonne santé chez les brebis : l’eau, l’alimentation et les fourrages et le bâtiment. Ces trois grands thèmes se composent d’une multitude de paramètres qui peuvent être mesurés et analysés. Autant de leviers que l’éleveur va pouvoir actionner pour faire évoluer son système.

Vérifier l’absence de courants parasites

« On va commencer par regarder si la brebis s’abreuve bien, l’eau étant la base du bon fonctionnement de l’organisme, il est primordial d’avoir connaissance de la qualité de l’eau que l’on distribue à son troupeau », poursuit la responsable technique de la coopérative. Pour vérifier si une brebis est bien hydratée, il est nécessaire de recueillir un échantillon d’urine. Une première observation de la couleur permet de se situer. Si elle est proche de celle d’un vin blanc sec, on considère que l’hydratation est correcte. Plus l’urine sera foncée, moins la brebis ne boit. Pour aller plus loin, l’urine peut être analysée au réfractomètre. Il est possible qu’en bergerie des courants parasites apparaissent dans les abreuvoirs. Pour déterminer leur présence ou non, on peut avoir recours à un voltmètre : placez la fiche rouge dans l’eau (sans toucher les bords de l’abreuvoir) et la fiche noire dans la litière. En cas de courant, vérifiez la présence et la bonne installation des prises de terre. Enfin et pas des moindres, calculez si votre bâtiment dispose de suffisamment d’abreuvoirs : on compte en moyenne un abreuvoir pour 40 à 50 brebis allaitantes. Côté bâtiment, l’analyse est axée sur les courants électromagnétiques, là encore il est nécessaire de s’assurer du bon fonctionnement de la prise de terre.

Des brebis souvent en hypoglycémie

C’est sur le fourrage et l’alimentation que le plus grand nombre de mesures peuvent être effectuées. Le GDS du Lot et la coopérative Geoc recommandent des analyses de fourrages, la mesure du pH et RedOx, le Brix d’herbe (teneur en sucre), etc. « On délaisse trop souvent le taux de sucre dans le sang des brebis, mais il s’avère que celles-ci sont très souvent en hypoglycémie, surtout en fin de gestation », rappelle la technicienne. C’est le cas pour les brebis de Marc Gayral, qui ajoute désormais de la mélasse dans la ration. Les résultats sont là, le poids à l’agnelage est augmenté de 800 grammes. Par ailleurs, il a noté un problème d’avortements. « Je distribuais de l’enrubanné aux brebis gestantes pendant l’hiver. Les analyses n’ont rien montré dans la qualité du fourrage. Néanmoins, j’ai arrêté d’en distribuer et les avortements ont stoppé également. Au final, nous avons mesuré le pH, qui était à 7, cela a peut-être favorisé le développement de mycotoxines, responsables des avortements. »

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