Aller au contenu principal

Un Américain condamné à 6 mois de prison pour avoir importé, cloné et vendu des hybrides d’un mouton géant

Le 30 septembre, un Américain de 81 ans a été condamné à 6 mois de prison pour avoir importé illégalement des parties d’un mouton géant, le Marco Polo, afin de produire un clone et de revendre des hybrides à des installations de chasse en captivité. 

Photo du mouton appelé ‘Montana Mountain King’ ou MMK dans un enclos, avec du grillage derrière lui. C'est un mouton géant au pelage clair et aux cornes imposantes.
L’Américain a « implanté les embryons dans des brebis sur son ranch, ce qui a donné naissance à un seul mâle Marco Polo génétiquement pur qu’il a nommé ‘Montana Mountain King’ ou MMK », explique le bureau des affaires publiques.
© Office of Public Affairs, United States Department of Justice

Arthur “Jack” Schubarth est un américain de 81 ans originaire du Montana. Il est propriétaire de « Sun River Entreprise LLC », un ranch d’élevage de 87 hectares situé dans la petite ville de Vaughn dans le Montana. L’installation, aussi appelée le « Schubarth ranch », a pour objectif d’acheter, d’élever et de vendre du « bétail alternatif » à des installations de chasse en captivité. Jusqu’ici, les animaux « alternatifs » étaient des moutons et des chèvres de montagne, et divers autres ongulés. 

24 200 dollars d’amendes pour le clonage d’un mouton géant 

Le 30 septembre 2024, le Bureau des affaires publiques du ministère de la justice des États-Unis annonce que Arthur “Jack” Schubarth a été condamné le jour même à 6 mois de prison, et à un total de 24 200 $ (environ 20 000 €) d’amendes. La raison ? L’américain avait importé illégalement des parties d’un mouton géant afin de produire un clone et de revendre des hybrides à des installations de chasse en captivité

Lire aussi : Grippe aviaire : les Etats-Unis vont rechercher le virus H5N1 dans la viande bovine

Un clone mâle « génétiquement pur » d’un mouton Marco Polo

La sous-espèce de mouton concernée est le Marco Polo, un mouton géant originaire des montagnes d’Asie centrale dont les males peuvent peser jusqu’à 130 kg. Dans un premier temps, Arthur “Jack” Schubarth avait importé, sans le déclarer, des parties de Marco Polo en provenance du Kirghizistan.

Du matériel génétique avait été isolé puis envoyé par l’Américain à un laboratoire pour produire des embryons clonés. Schubarth a ensuite « implanté les embryons dans des brebis sur son ranch, ce qui a donné naissance à un seul mâle Marco Polo génétiquement pur qu’il a nommé ‘Montana Mountain King’ ou MMK », explique le bureau des affaires publiques. 

Un hybride aurait rapporté 10 000 $ 

Le mouton MMK a ensuite servi à inséminer artificiellement diverses autres espèces de brebis du « Schubarth ranch » afin de créer des animaux hybrides. Les documents judiciaires indiquent que Arthur “Jack” Schubarth travaillait avec d’autres complices pour la création de ces hybrides. Ces derniers étaient vendus dans des installations de chasse en captivité, principalement au Texas. Selon la BBC, un descendant du mouton glorifié aurait rapporté 10 000 $ (soit environ 9100 €). 

Lire aussi : Porc : pourquoi le Royaume-Uni craint les importations illégales

Des risques de maladies et pour l’intégrité génétique des populations locales de moutons sauvages 

Pour pouvoir vendre des hybrides, l’Américain et ses complices réalisaient de faux certificats d’inspections vétérinaires et prétendaient que les animaux étaient des espèces légales. De la semence du mouton MMK était aussi vendue dans différents États américains.

Selon Todd Kim, procureur général adjoint de la division de l'environnement et des ressources naturelles du ministère de la Justice, les actions de M. Schubarth « ont risqué d’introduire des maladies et de compromettre l’intégrité génétique de nos populations de moutons sauvages ». 

Des trafics en violation de lois américaines et d’une loi internationale

Au-delà de la dissimulation des exactions, ces trafics constituent des violations de diverses lois américaines et internationales. Les moutons Marco Polo sont interdits dans l’État du Montana « pour protéger les moutons indigènes des maladies et de l’hybridation », explique le bureau des affaires publiques. Cette espèce est aussi protégée aux États-Unis par la loi sur les espèces en voie de disparition, et au niveau international par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). 

Les plus lus

Hangar photovoltaïque agricole
Hangars photovoltaïques agricoles : le tarif d’achat de l’électricité passe à 95 €/MWh jusqu’en juin… et après ?

L’arrêté tarifaire modifiant l'arrêté S21 vient d’être publié au Journal officiel, il annonce une baisse du tarif d’achat de l…

Paysage de bocage avec des haies
Telepac 2025 : comment obtenir le bonus haie de 20 euros par hectare ?

Etes-vous éligible au bonus haie dans le cadre de l’écorégime ? Comment le demander lors de votre télédéclaration dans…

Agriculteur consultant une de ses parcelles sur Telepac sur Geoportail
Telepac 2025 : quel calendrier pour vos déclarations PAC, vos obligations et vos paiements ?

La campagne annuelle 2025 de télédéclaration des aides surfaces de la PAC est ouverte depuis le 1er avril. Retour…

Bâtiment du Conseil constitutionnel
Loi d’orientation agricole : quelles mesures censurées par le Conseil constitutionnel ?

Le Conseil constitutionnel vient de retoquer près d’un tiers des articles contenus dans la loi d’orientation agricole.…

Captage d'eau au milieu de parcelles agricoles
Vers deux fois plus de captages d’eau protégés : quelles conséquences pour les agriculteurs ?

La ministre de la Transition écologique a annoncé le 28 mars vouloir protéger deux fois plus de captages d'eau d’ici fin 2025…

Willy Schraen en plein discours
« Les chasseurs ne doivent plus payer l’intégralité des dégâts aux cultures agricoles » : Willy Schraen hausse le ton en refusant d’indemniser les petits dossiers

En congrès la semaine dernière à Avignon, la fédération nationale des chasseurs a adopté à l’unanimité une motion visant à ne…

Publicité