Opinion
Tribune. Frédéric Descrozaille - « PJL assurance récolte : On croirait entendre le renard de La Fontaine »
Président du groupe de travail Gestion des risques en agriculture dans le cadre du Varenne de l’eau et auteur du rapport sur la réforme de l’assurance récolte qui a inspiré le gouvernement pour son projet de loi, le député LREM Frédéric Descrozaille fustige les critiques émises par la Confédération paysanne et la Coordination rurale contre la réforme.
Président du groupe de travail Gestion des risques en agriculture dans le cadre du Varenne de l’eau et auteur du rapport sur la réforme de l’assurance récolte qui a inspiré le gouvernement pour son projet de loi, le député LREM Frédéric Descrozaille fustige les critiques émises par la Confédération paysanne et la Coordination rurale contre la réforme.
Voici la tribune du député de la majorité Frédéric Descrozaille. Depuis que le Projet de Loi portant sur la réforme des outils de gestion des risques en agriculture a été présenté en Conseil des Ministres, les critiques fusent de la part de plusieurs organisations syndicales.
Qu’un désaccord soit exprimé sur le fond, c’est non seulement légitime mais attendu. Nous sommes en démocratie, la contradiction est reine. Elle est faite pour instruire la décision et ne doit pas l’empêcher ; elle doit toujours pouvoir être portée.
Mais qu’une opposition soit adossée à des inexactitudes, des approximations et des procès d’intention, c’est déplorable et indigne du débat public.
Rappelons donc quelques vérités passablement malmenées ces jours-ci.
- Non seulement le Régime Calamités ne sera pas supprimé, mais il sera étendu à tous. C’est la fin de la distinction entre filières éligibles et filières inéligibles.
- Non seulement la souscription à un contrat d’assurances ne sera pas obligatoire, mais elle sera subventionnée à hauteur du maximum prévu dans le droit communautaire (les 70% du Règlement Omnibus).
- La conditionnalité des aides Pac du deuxième pilier relèvera du choix des Régions et n’est pas du ressort de l’État.
- Les investissements en protection et prévention des risques font d’ores et déjà l’objet d’une politique publique ambitieuse depuis l’instauration du Plan de Relance et l’annonce de France 2030.
Une mauvaise foi digne du Renard
Les contre-vérités diffusées ces derniers jours reposent sur une mauvaise foi digne du Renard qui s’éloigne en déclarant, à propos de raisins « mûrs apparemment et couverts d’une peau vermeille, » qu’ils « sont trop verts et bons pour des goujats. »
L’agriculture n’a pas été hissée au rang des priorités nationales à ce point-là depuis des années. Le Chef de l’État lui-même a annoncé un effort de solidarité nationale consistant à multiplier par deux le budget consacré au soutien à l’agriculture, dans sa confrontation à l’aggravation des risques climatiques.
Que les contradicteurs nous aident !
Il reste beaucoup de travail à fournir, depuis les débats qui auront lieu au Parlement en janvier jusqu’à l’effort considérable exigé des assureurs pour qu’ils soient prêts au premier janvier 2023.
Au lieu d’énoncer des inepties, que les contradicteurs nous aident, par leur vigilance et leur exigence d’efficacité, à tenir compte de toutes les réalités : au-delà de l’examen du Projet de Loi à l’Assemblée, c’est sur le terrain et pas dans les communiqués de presse, que cette réforme réussira ou échouera.
Frédéric Descrozaille
Député du Val-de-Marne
Président du groupe de travail relatif à la gestion des risques et l’assurance récolte du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique