« Les droits de douane ne sont pas payés par les autres pays, mais répercutés sur les consommateurs américains de fruits et légumes » : l’association Shaffe avertit Donald Trump
L'Association des exportateurs de fruits frais de l'hémisphère sud a écrit le 14 avril une lettre ouverte au président Trump afin de le convaincre de la non pertinence de sa « politique tarifaire réciproque ». Contrairement à ce qu’a promis Donald Trump à ses concitoyens, sa décision concernant les droits de douane coûterait 5 000 $ annuels de plus à chaque ménage américain, grevant au passage les volontés de consommer plus de fruits et légumes.
L'Association des exportateurs de fruits frais de l'hémisphère sud a écrit le 14 avril une lettre ouverte au président Trump afin de le convaincre de la non pertinence de sa « politique tarifaire réciproque ». Contrairement à ce qu’a promis Donald Trump à ses concitoyens, sa décision concernant les droits de douane coûterait 5 000 $ annuels de plus à chaque ménage américain, grevant au passage les volontés de consommer plus de fruits et légumes.

Alors que les États-Unis importent environ 60 % de leurs fruits frais et 40 % de leurs légumes -le Mexique représentant plus des deux tiers des importations totales de légumes et plus de la moitié des importations totales de fruits-, l'Association des exportateurs de fruits frais de l'hémisphère sud Shaffe a écrit le 14 avril une lettre ouverte au président Trump afin de le convaincre de la non pertinence de sa « politique tarifaire réciproque », promulguée le mercredi 2 avril 2025 (et dont la mise en œuvre a été reportée de 90 jours).
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Des effets délétères pour les consommateurs américains, à rebours de ce que leur a promis Donald Trump
Exprimant « une importante préoccupation » concernant l'imposition de droits de douane sur les importations de fruits et légumes frais aux États-Unis, l’association -qui représente les principales associations de production et d'exportation de fruits frais en Australie, au Brésil, au Chili, en Nouvelle-Zélande, au Pérou, en Afrique du Sud, en Uruguay et au Zimbabwe (soit environ 15 % du commerce mondial de fruits frais)- a estimé que les mesures envisagées par Donald Trump auraient pour effet :
- Une perturbation des chaînes d’approvisionnement, également pour les intrants des agriculteurs,
- Une déstabilisation du marché,
- Et surtout une hausse des coûts pour les consommateurs.
Bien loin donc d’une baisse des prix des produits alimentaires et d’un retour de la valeur aux portefeuilles des Américains, comme promis par Donald Trump.
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Les consommateurs américains seront les plus touchés, au portefeuille et sur leur santé
« Contrairement à ce que prétend votre administration, les droits de douane ne sont pas payés par les autres pays, mais par les entreprises importatrices, qui répercutent ensuite ces coûts sur les consommateurs », explique la lettre de Shaffe, signée par son président Nathan Hancock. L’association estime que les droits de douane dévoilés le 2 avril coûteront à chaque ménage américain 5 000 $ par an.
Et de rappeler que actuellement, les ménages américains consomment en moyenne pour 600 $ de fruits frais chaque année. « Les consommateurs [américains] ressentiront durement - et rapidement - l'impact des droits de douane. »
Avec une hausse des prix alimentaires, les Américains risquent de consommer encore moins de fruits et légumes frais, ce qui augmentera l'incidence des maladies liées à l'obésité et des cancers, dans un pays déjà soumis aux ravages de ces maladies silencieuses.
A date, ce sont déjà près de 29 % des enfants et 40 % des adultes qui consomment moins d'un quart de la quantité de fruits recommandée dans les Dietary Guidelines for Americans.
Les agriculteurs américains ressentiront aussi l’impact de la guerre commerciale
Enfin, Shaffe rappelle aussi que les agriculteurs américains dépendent largement des intrants agricoles importés (tels que les engrais et les pièces de machines).
L'augmentation du coût des intrants pèserait davantage sur un secteur déjà confronté à l'augmentation des dépenses de production et de distribution, ce qui se répercuterait en fin de compte sur le prix des produits alimentaires payés par les consommateurs.
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Une filière mondiale organisée :
Shaffe précise aussi que « les chaînes d'approvisionnement et les relations commerciales mettent des années à se construire, et les infrastructures de production et de distribution existantes ne peuvent pas être facilement déplacées vers d'autres origines ou destinations en réaction à des changements dans les programmes de politique commerciale. Une fois que les entreprises ont perdu des parts de marché, il est difficile (voire impossible) de les récupérer ».