La coalition « Tous exposés » demande aux citoyens d’agir face aux pesticides de synthèse
Un collectif composé d’associations dont Générations Futures, du groupe Ecotone en lien avec Solagro lance une plateforme visant à faire réagir agriculteurs et consommateurs face à l’utilisation des pesticides. L’objectif de la campagne : pousser le ministre de la santé à inscrire un objectif de 12% de bio dans l’alimentation d’ici à 2030.
Un collectif composé d’associations dont Générations Futures, du groupe Ecotone en lien avec Solagro lance une plateforme visant à faire réagir agriculteurs et consommateurs face à l’utilisation des pesticides. L’objectif de la campagne : pousser le ministre de la santé à inscrire un objectif de 12% de bio dans l’alimentation d’ici à 2030.
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« Tous exposés » tel est le nom de la campagne et du site internet que lancent une coalition d’ONG (Générations Futures, Noé, Secrets Toxiques, On est Prêt), avec Ecotone (Bjorg, Bonneterre, Maison de la Bio) ou encore Solagro ce lundi 24 février 2025, en plein salon de l’agriculture.
L’objectif de cette plateforme interactive : « fournir des outils concrets aux citoyens et aux agriculteurs pour comprendre et agir face à l’exposition aux pesticides chimiques ».
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La loi d’orientation agricole décriée par le collectif
« Le contexte est compliqué sur les questions environnementales et à l’environnement et l’agriculture en particulier », explique François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, qui estime la loi d’orientation agricole adoptée le 20 février « pas bonne du tout ».
En quelques mois la priorité est passée d’une agriculture durable à la souveraineté alimentaire
« En quelques mois la priorité est passée d’une agriculture durable à la souveraineté alimentaire » déplore le militant écologiste qui remarque que « même le mot agroécologie a été effacé du texte du projet de loi d’orientation agricole ». Il s’inquiète par ailleurs de d’une « tentation du gouvernement de réintroduire l’autorisation d’utiliser les néonicotinoïdes ». Face à ce qu’il perçoit comme « des régressions » sur l’utilisation des pesticides, le porte-parole de l’ONG, souhaite ainsi avec, Tous exposés, se mobiliser pour « demander une agriculture qui respecte l’environnement ».
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Deux cartes pour montrer l’exposition aux pesticides
Via un site internet mis en ligne ce 24 février, le collectif souhaite informer « agriculteurs, citoyens et riverains » sur leur exposition aux pesticides, explique Lou Welgryn, secrétaire générale de Data for food, associé au projet du collectif. Et ce, à travers la diffusion de :
- la carte Adonis, réalisée par Solagro, qui fournit des indices de fréquence de traitement localisés (IFT)
- la carte Géophyto réalisée par Générations futures sur les données relatives aux achats de substances actives pesticides par département et par année, issues de la Banque nationale des ventes (BNVD), exprimées en tonne et en kg/ha de SAU.
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« La carte Géophyto va évoluer très prochainement en s’affinant au code postal et avec des données historiques », précise François Veillerette selon qui « une corrélation forte existe entre achats et les pesticides retrouvés dans l’environnement ».
Le collectif reprend des données scientifiques sur l’impact des pesticides chimiques sur la santé, l’eau et la biodiversité.
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Demande d’un objectif de 12% de consommation de bio d’ici à 2030
Au-delà de cette communication, le collectif entend inciter le grand public à solliciter le ministre de la santé pour « inscrire durablement la non-exposition aux pesticides chimiques dans les futures stratégies nationales de l’alimentation et inscrire dans la loi un objectif de 12% de consommation de produits issus de l’agriculture biologique d’ici à 2030 ».
Ca fait six mois que l'on observe le redémarrage de la consommation
« L’état n’a pas rempli ses objectifs en matière de bio dans la restauration. Il faut de l’aide à l’agriculture bio, il n’y plus d’aide au maintien, le gouvernement refuse à intervenir et laisse le marché alors qu’il y a des externalités positives », commente François Veillerette. « La consommation a stagné depuis ces deux dernières années à cause de l’inflation. Mais cette inflation est derrière nous, ça fait six mois que l'on observe le redémarrage de la consommation », affirme pour sa part Christophe Barnouin, président d’Ecotone (Bjorg, Bonneterre) et administrateur de la Maison de la bio.
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