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Thierry Marx appelle à lancer un débat sur le prix de l’alimentation au salon de l’Agriculture, Leclerc ironise
Déplorant la campagne de communication sur la baguette à 29 centimes de Leclerc, le chef français Thierry Marx a appelé dans l’émission Quotidien à l’organisation d’un grand débat sur l’alimentation à l’occasion du salon de l’agriculture 2022.
Déplorant la campagne de communication sur la baguette à 29 centimes de Leclerc, le chef français Thierry Marx a appelé dans l’émission Quotidien à l’organisation d’un grand débat sur l’alimentation à l’occasion du salon de l’agriculture 2022.
[Mis à jour le 27 janvier avec la réaction de Michel-Edouard Leclerc]
La baguette à 29 centimes chez E. Leclerc ? « C’est pas sérieux de faire cela au moment où on va parler du revenu agricole », a déclaré le chef Thierry Marx, invité le 25 janvier sur le plateau du Quotidien (sur TMC). « A partir de 1 euro on est sérieux, on protège le revenu de l’agriculture », a-t-il poursuivi. Selon le chef, la baguette commercialisée par le distributeur « contient beaucoup d’additifs pour le volume et la texture de la pâte » et de citer entre autres des conservateurs et de l’acide ascorbique, comme l'ont signalé certains internautes sur twitter.
⚠️🥖 Voilà la composition de la baguette à 29 centimes de @Leclerc #Jadot2022 pic.twitter.com/MbeOBwo7dE
— Julien BRUNEL 🇪🇺 (@JulienBrunel1) January 17, 2022
« Un pain servant uniquement à créer du flux dans le magasin », a déploré Thierry Marx, martelant « ce n’est pas sérieux, c’est se moquer de l’impact sociétal, environnemental et sur la santé de l’alimentation ! ». « Et dire que l’on fait cela pour ceux qui n’ont pas les moyens, c’est assez cynique », a estimé le grand chef français.
L’alimentation n’est pas un bien de consommation comme les autres
Dénonçant le retour de la théorie du low cost, Thierry Marx a proposé de profiter du salon de l’agriculture pour réfléchir autour d’un projet commun sur « qu’est-ce qu’un bon produit ? ». « Il faut profiter de ce salon pour parler de l’alimentation. L’alimentation n’est pas un bien de consommation comme les autres », a-t-il appuyé.
— Nathalie Marchand (@NathalieMarcha4) January 26, 2022
Michel-Edouard Leclerc, lui, se frotte les mains : « La baguette à 29 centimes les rend fous ! », écrit-il le 26 janvier sur Facebook. « Je ne parle évidemment pas des clients qui m’interpellent dans les magasins pour connaître à l’avance les produits que E.Leclerc continuera de bloquer pour contrer l’inflation. Ah ça, nos 18 millions de clients en redemandent, je peux vous le confirmer » ironise-t-il.
« Le pompon revient quand même au sympathique Thierry Marx qui, hier soir dans Quotidien (TMC), rappelait qu'une baguette n'est pas à son prix en dessous d'un euro, voire 1,30 euro », poursuit-il. Et d’ajouter « ce qu'il ne dit pas, c'est qu'à ce prix-là, il fait entre 60 et 80% de marge. Pas d'impact positif pour les céréaliers et les meuniers. Et aussi donc, qu'à ce prix-là, on ne vise pas la même clientèle. Et puis, en se remémorant d'où il vient, c'eût été plus fraternel qu'il ne compare pas une baguette blanche premier prix à une baguette tradition que nos 2 000 boulangers fabriquent par ailleurs en grand nombre ».
Le distributeur conclut par cette prophétie : « Oui, avec l'inflation qui revient, toutes les entreprises vont proposer des tarifs plus accessibles, et c'est tant mieux. Et puis comment dire... Cet été, sur le Tour de France, à l'heure du Ricard, moi je vous le dis, c'est avec du Paté Hénaff dans la baguette blanche qu'on cassera la croute sur les étapes ».