Industrie de la viande
Sauvegarde ou pas ? L'ASH dans la Manche relance le débat sur les abattoirs de proximité
Outil artisanal de proximité ou outil industriel ? En matière d’abattoir, la question est posée. L’ASH, l’abattoir Saint Hilaire dans la Manche est dans cette problématique et son dirigeant demande un plan de sauvegarde. Entre d’un côté une demande pour des circuits courts et de l’autre un besoin de rentabilité, où se trouve l’équilibre ?
Outil artisanal de proximité ou outil industriel ? En matière d’abattoir, la question est posée. L’ASH, l’abattoir Saint Hilaire dans la Manche est dans cette problématique et son dirigeant demande un plan de sauvegarde. Entre d’un côté une demande pour des circuits courts et de l’autre un besoin de rentabilité, où se trouve l’équilibre ?
A travers l’article de l’Agriculteur normand « Faut-il sauver l’abattoir de Saint-Hilaire-du-Harcouët ? » , c’est toute la question du devenir des abattoirs de proximité qui est posée. L'ASH (abattoir Saint Hilaire), appartenant au groupe Teba, est situé au cœur du Pays de la Baie du Mont Saint-Michel, dans une commune, devenue « nouvelle » en 2016, par la fusion de trois communes. L’ensemble rassemble aujourd’hui un peu plus de 6000 habitants.
Manuel Pringault, gérant de la Sarl Centre d’Abattage Saint-Hilairien par délégation de service public (DSP) « vient de demander à titre conservatoire un plan de sauvegarde », explique le journal normand.
Le dirigeant, qui souhaite ainsi trouver « un plan d’équilibre viable pour l’entreprise » et éviter la liquidation judiciaire, a répondu aux questions de Thierry Guillemot.
L’abattoir est en mauvaise santé depuis deux exercices. L’an dernier, il a lui-même comblé le déficit de 80 000 euros. Cette année le déficit atteint 120 000 euros. Il a donc demandé à la communauté d’agglomération Mont-Saint Michel Normandie une subvention de 60 000 euros.
Pour lui, cette dégradation rapide de la situation est liée à une baisse des volumes abattus et a une chute de la valeur des cuirs. Et bien sûr il évoque « l’ambiance générale » vis-à-vis des abattoirs et de la consommation de viande et le « climat de défiance ».
La question posée est donc celle du maintien d’outils de taille artisanale où la concentration de l’activité dans des outils de taille industrielle.
Pour Manuel Pringault, c’est aux éleveurs et aux bouchers qui veulent du circuit court qu’il faut poser cette question. « Si Saint-Hilaire ferme, ce sont plus de 1000 clients qui se retrouvent dans l’embarras, » assure-t-il. Sans parler de la trentaine d’emplois qui seraient supprimés.
Mais, dès lors, comment rendre cette structure de petite taille compétitive ? Pour le responsable de l’abattoir, des pistes existent. Revoir à la hausse les tarifs d’abattage, imaginer une baisse des loyers versés par l’abattoir à la collectivité. A plus long terme, on peut envisager aussi de redimensionner l’outil en diminuant la capacité de 5000 t à 3000 t « pour répondre au modèle économique de la ruralité demain » et alors que les volumes réalisés aujourd’hui sont de 3500 t.
A ce stade, il attend des différents acteurs concernés qu’ils s’expriment sur le sujet et lui disent s’il fait fausse route. « J’ai besoin de savoir », lance-t-il dans l’Agriculteur normand.
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