Aller au contenu principal

Règlement pesticides : les eurodéputés de la commission Environnement proposent un renforcement du texte européen

C’est une position plus ambitieuse que la proposition initiale de la Commission européenne qui a été adoptée le 24 octobre par la commission de l’Environnement du Parlement européen (ComEnvi). Le règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR) fait ainsi l’objet de nouvelles propositions. Le Parlement devrait se prononcer sur le texte définitif lors de la session plénière du 20 au 23 novembre. La FNSEA dénonce vigoureusement ce vote de la commission Environnement. 

Les députés européens de la Commission Environnement proposent d’ajouter un second objectif de réduction de 65% pour l’utilisation des pesticides les plus dangereux.
© Jean-Charles Gutner

[Mis à jour le 26 octobre avec les réactions de la FNSEA]

La commission de l’Environnement du Parlement européen (ComEnvi) a adopté le 24 octobre une position concernant le règlement sur l’utilisation durable des pesticides, « globalement plus ambitieuse que la proposition initiale de la Commission européenne »

L’information est donnée par Agra Presse dans une dépêche datée du 25 octobre. Le texte connu sous l’acronyme SUR (Sustainable Use of pesticides Reglement) fait l’objet de nouvelles propositions qui ont été validées par une majorité constituée des Centristes, des Verts, des Sociaux-démocrates et de la Gauche contre l’ensemble des groupes de droite.

Période de référence et réduction élargies

L’objectif de réduction de 50% de l’utilisation des pesticides à l’horizon 2030 est repris mais « avec une période de référence élargie », précise la dépêche, « pour mieux prendre en compte les efforts déjà entrepris dans les États membres ». Ainsi, la période qui allait de 2015 à 2017 dans la proposition initiale de la Commission est étendue de 2 ans et va de 2013 à 2017 dans la nouvelle proposition. 

Par ailleurs, les eurodéputés veulent ajouter un second objectif de réduction de 65% de l’utilisation des pesticides les plus dangereux. Les États membres devront préparer des plans nationaux avec des objectifs spécifiques notamment pour cinq cultures au moins pour lesquelles une réduction de l’utilisation de pesticides chimiques aurait le plus grand impact. 

Les  « zones sensibles » objet de discussions

La réglementation concernant les zones dites « sensibles » est « probablement le point le plus disputé », estime notre confrère. Les parlementaires confirment l’interdiction des pesticides, hormis ceux autorisés en agriculture bio et les produits de biocontrôle. Des possibilités de dérogations pour les États membres et des flexibilités dans la délimitation de ces zones sont cependant envisagées, permettant ainsi quelques exceptions.

Parmi leurs autres propositions : l’accélération du processus d’autorisation des pesticides à faible risque et produits de biocontrôle, la mise en place de clauses miroir ainsi que l’interdiction d’exportation de produits phytosanitaires interdits dans l’UE. 

Le Parlement devrait adopter sa position définitive lors de la session plénière du 20 au 23 novembre

 

Une « catastrophe pour l’agriculture française », selon la FNSEA

Le 25 octobre, la FNSEA a réagi à la position de la commission Environnement du Parlement européen. Le syndicat dénonce en particulier le vote des députés de la majorité française qui ont contribué à l’adoption du rapport Wiener sur l’utilisation durable des pesticides. C’est une « catastrophe pour l’agriculture française » commentent les responsables de la FNSEA dans un communiqué. 

 

Le texte adopté le 24 octobre « se révèle plus irréaliste encore dans ses objectifs que la proposition initiale de la Commission européenne », estiment les représentants agricoles. Il a « été établi en l’absence de l’étude d’impact complémentaire demandée par les Etats membres » constate la FNSEA qui ajoute que ce rapport « va à l’encontre de toutes les études menées dans le cadre du Pacte Vert qui démontrent une baisse significative des rendements agricoles et un renchérissement des aliments, sans effet environnemental concluant ». 

Le syndicat français souligne par ailleurs que ce vote intervient quelques jours seulement après l’abstention de la France pour la réhomologation du glyphosate, qui avait déjà soulevé une vive indignation dans ses rangs. Le vote sur l’usage durable des pesticides est une nouvelle « preuve du double discours du Gouvernement français », regrette la FNSEA. Ce texte sur le règlement européen SUR est « parfaitement incompréhensible », estime le syndicat qui dénonce, dans un contexte où la préservation de la souveraineté alimentaire est « essentielle », un « entêtement à retirer aux agriculteurs leurs moyens de production, à les placer en position de faiblesse, à freiner leur transformation agroécologique »

Voir tous les articles Réussir concernant les pesticides 

Les plus lus

Agricultrice se tenant la tête dans son tracteur
Moisson 2024 « décourageante » : « j’envisage de changer de métier » témoigne une agricultrice

La moisson de médailles par les athlètes français aux JO a quelque peu éclipsé le reste de l’actualité dans les médias grand…

Hermie Chombart de Lauwe est déléguée générale du Conseil national pour la résilience alimentaire.
EGALIM. « Beaucoup de choses coincent pour que les agriculteurs approvisionnent directement les cantines »

La loi Egalim a favorisé les circuits de proximité, selon Hermine Chombart de Lauwe, déléguée générale du Conseil national…

Image de bande annonce de Farming Simulator 25
Farming Simulator 25 : une nouvelle ère pour la simulation agricole

GIANTS Software vient d'annoncer l'arrivée prochaine de Farming Simulator 25 le 12 novembre 2024. Promettant une expérience de…

Calculatrice, cahier et stylo
Indice des fermages 2024 : une hausse de 5,23 %

L'indice des fermages, qui sert à réévaluer le prix de location des terres agricoles, pour l'année 2024 est publié. Il…

Un homme au téléphone deavnt un écran d'ordinateur pour asssister un chauffeur.
Que propose InVivo avec son service de régisseur d’exploitation ?

La coopérative Invivo a créé la surprise et l’émoi le 15 juillet en annonçant à nos confrères d’Agra Business le lancement d’…

contrat italie algérie
Agriculture : pourquoi l’Italie investit 420 millions d’euros en Algérie ?

Les deux pays viennent de signer un accord relatif à la production de céréales et de légumineuses dans la région de Timimoun,…

Publicité