[Reconfinement] Des pénuries sont-elles à craindre pour la farine, pâtes, œufs ?
Lors du premier confinement, les Français ont bien mangé. Ils ont même globalement pris un peu de poids. Si les filières agricoles et agroalimentaire ont répondu présents, quelques rayons vides dans les grandes surfaces ont marqué les esprits. C’est l’occasion de décrypter les risques réels ou non de pénurie sur certains produits : farine, pâtes et œufs.
Lors du premier confinement, les Français ont bien mangé. Ils ont même globalement pris un peu de poids. Si les filières agricoles et agroalimentaire ont répondu présents, quelques rayons vides dans les grandes surfaces ont marqué les esprits. C’est l’occasion de décrypter les risques réels ou non de pénurie sur certains produits : farine, pâtes et œufs.
« Œufs : un regain de la demande moins fort qu’au dernier confinement »
Certains rayons œufs ont été dévalisés dès mercredi 28 octobre, avant même l’annonce du reconfinement, créant une pénurie apparente, avec des rayons vides, mais une pénurie artificielle. En effet, Le marché de l’œuf pour la consommation était déprimé depuis plusieurs semaines, du fait d’une surproduction. La filière finalise sa transition vers l’alternatif, mais les poulaillers en cage sont encore en production, d’où une offre plus abondante que les besoins du moment. Alors que les prix à la production reculaient de jour en jour depuis septembre, ils ont fait un bond jeudi qui devrait se confirmer ces prochains jours. Les opérateurs vident leurs stocks pour réapprovisionner les rayons, et n’ont pas de mal à répondre aux commandes. Le regain de demande pourrait être néanmoins moins fort qu’au dernier confinement. D’une part, les cantines scolaires restent ouvertes, ce qui limite le nombre de repas à domicile. De l’autre, les enfants seront à l’école et il n’y aura donc pas besoin de les occuper à faire des gâteaux !
Pâtes : jusqu’à 262 % d’augmentation de la demande
Les achats de pâtes ont enregistré de fortes augmentations de 21%, 69% et 262%, les 26, 27 et 28 octobre. Les achats de précaution se sont multipliés, comme lors du premier confinement. Certaines images montrent des linéaires vides. « Mais les différents acteurs de la chaîne ont démontré lors de la première vague leur capacité à s’adapter », note Elodie Thevenet, Consultante Nielsen OSA.
Selon Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), « La chaîne alimentaire tiendra, si tout le monde reste raisonnable ». Les industriels de la production de pâtes ont ainsi augmenté leur rythme de production depuis la mise ne place du couvre-feu ».
Farine : une filière plus adaptée au paquet de 1kg
Lors du premier confinement, il était devenu difficile de trouver de la farine dans les supermarchés. En sera-t-il de même tout au long de ce nouveau confinement ? Les achats ont de nouveau bondi avant même l’annonce officielle du reconfinement. Les ventes de farine ont cru de 157 % le 27 octobre, et de 456 % le lendemain, selon Nielsen. Pour autant, « le contexte actuel est sensiblement différent de celui rencontré le printemps dernier », souligne l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) car « les frontières intra-européennes restent ouvertes et la circulation du fret de marchandises est maintenue, ce qui permet notamment l’approvisionnement de la grande distribution en farine en conditionnement de 1kg ». L’assèchement des flux en provenance d’Allemagne avait en effet été l’un des principaux facteurs des ruptures de stocks. Ces épisodes pourraient-ils favoriser la relocalisation de la production des sacs d’1 kg en France ? La meunerie l’espère. « Dans le cadre du plan de relance, certains meuniers travaillent également sur des projets de nouvelles lignes d’ensachage en paquets de 1kg sur le territoire », affirme l’ANMF. Le premier confinement avait massivement dopé les ventes de farine à la ferme. Les producteurs espèrent qu’il en sera de même avec ce nouvel épisode.