Pulvérisateur viticole Bliss Ecospray : "les atouts du confiné sans les inconvénients"
Le vigneron champenois Michel Jacob a traité ses vignes durant toute la saison avec le pulvérisateur Bliss Ecospray. Avec une si bonne efficacité qu’il compte s’équiper l’an prochain.
Le vigneron champenois Michel Jacob a traité ses vignes durant toute la saison avec le pulvérisateur Bliss Ecospray. Avec une si bonne efficacité qu’il compte s’équiper l’an prochain.
« Je suis épaté par ce pulvérisateur », s’exclame Michel Jacob, du champagne Serge Mathieu à Avirey-Lingey, dans l’Aube. Ce vigneron a testé les descentes Bliss Ecospray (deux simples et trois doubles) durant la campagne 2022. Et a été tellement satisfait des résultats, qu’il pense s’équiper d’un ou deux appareils pour la prochaine campagne.
Et pourtant, il ne s’était pas particulièrement intéressé à cette technologie auparavant. « Je mène des expérimentations avec UVBoosting, qui fait partie de Techno founders, tout comme Bliss Ecospray, retrace Michel Jacob. L’entreprise cherchait des vignerons pour tester sa présérie de descentes et m’a donc contacté pour savoir si je serais intéressé. Tout est parti de là. »
Une dérive aérienne ou au sol quasi inexistante
Le principe de pulvérisation de Bliss Ecospray est pour le moins original : il s’agit de face par face aéroconfiné. Des flux d’air laminaires encadrent une rangée de buses, confinant ainsi la bouillie autour des ceps et limitant la dérive. « Un effet d’induction amplifie le flux aspiré d’un facteur 5 et retient les gouttes rebelles », stipule en outre le constructeur. Qui indique que le flux d’air devient turbulent au centre du feuillage, ce qui favorise le dépôt du produit de manière homogène sur les feuilles et en cœur de vigne. Une assertion vérifiée au champagne Serge Mathieu par la pose de papiers hydrosensibles. Toute la hauteur et la profondeur des ceps ont été traitées de manière homogène. « En Champagne, nous avons un réglage spécifique permettant de traiter le sol du cavaillon pour éviter l’effet splashing et pulvériser aussi les complants, ajoute Gaëtan Fleury, directeur général de Bliss Ecospray. Cela fonctionne aussi très bien. Et dès qu’on passe dans l’interrang, les pertes diminuent de 70 %. »
« J’ai été bluffé, reconnaît le vigneron. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais cette technique a tous les atouts de la pulvérisation confinée sans en avoir les inconvénients (encombrement important des panneaux, réaspiration qui peut boucher, etc. ). » Et de fait. Au lieu des 30 % de perte de bouillie par dérive habituellement constatés sur un engin classique, il estime que le Bliss Ecospray n’en perdrait que 1 %.
« La dérive est vraiment insignifiante, martèle Michel Jacob. Il n’y a rien dans le rang d’à côté. » Ce que nous avons pu constater de visu lors de deux reportages sur le terrain. Les descentes stoppent tout embrun ; rien n’arrive dans le rang adjacent. De quoi faire de grosses économies de produits phytosanitaires, mais aussi d’eau. « On passe avec un volume par hectare de 160 litres au lieu des 200 litres classiques », indique en effet Michel Jacob. Quant aux doses, il estime pouvoir les réduire de 20 à 30 %.
Des descentes en aluminium et en acier plus solides qu’il n’y paraît
D’un point de vue concret, Michel Jacob a fait installer ces descentes d’1,25 m de haut sur une cellule Berthoud, dotée d’une cuve de 1 500 litres, qu’il avait en sa possession. Chaque descente est munie de quatre buses basse pression ATI 80.
« Mais à l’usage, en Champagne, une descente de 1 m nous suffirait, nous n’avons besoin que de trois buses, nuance le vigneron. Nous coupons donc systématiquement la buse du haut. » L’enjambeur est par ailleurs muni d’un DPA Trimble qui permet de régler finement le débit des buses en fonction de la vitesse d’avancement. Si à première vue les descentes peuvent sembler peu résistantes, elles sont au final assez robustes « et le seront encore plus dans la version commerciale », précise Gaëtan Fleury. « Elles sont en aluminium, reprend le vigneron. Nous n’avons pas eu de problème de panne ni de casse à déplorer, si ce n’est une descente que nous avons malencontreusement fait tomber avec un pulvé de 2 tonnes dessus. » De même, l’entretien est simple.
Une protection de la vigne très efficace malgré une pression bien présente
Afin de vérifier l’efficacité réelle du matériel, Michel Jacob a laissé plusieurs rangs témoins non traités (TNT) au sein de sa parcelle.
Le système de fixation sera amélioré pour la version finale
Seul point négatif, le montage des descentes sur l’enjambeur. « Le repli des descentes n’est pas très sophistiqué, le système de fixation est peu opérationnel, et il y a un porte-à-faux important, ce qui rend les manœuvres en dévers compliquées », résume le vigneron. Des difficultés notamment liées à l’adaptation sur son matériel. Il faut dire qu’à l’origine, Michel Jacob n’était censé faire que de petits essais avec cette rampe expérimentale. Mais le nouveau pulvérisateur qu’il avait commandé n’ayant pas été livré de la saison, et le vieux ayant été démonté pour installer les descentes Bliss Ecospray, il n’a eu d’autre choix que de traiter toute la campagne avec le matériel.
repères
Champagne Serge Mathieu
Surface 11 hectares
Dénomination AOC champagne
Encépagement chardonnay et pinot noir
Écartement interrang 1 m à 1,30 m
Nombre de salariés 7 permanents et des saisonniers
Production 100 000 cols
Circuits de commercialisation 90 % export, 10 % particuliers
Découvrez les autres articles de notre dossier Pulvérisateurs innovants :
Pulvérisateurs viticoles innovants : une campagne avec Bliss Ecospray, Optima Concept et Yanmar
Pulvérisateur viticole Bliss Ecospray : "les atouts du confiné sans les inconvénients"
Des traitements viticoles plus précis avec les porte-buses PWM d’Optima Concept
Une campagne viticole de traitement concluante pour le pulvérisateur robotisé de Yanmar
fiche technique
Bliss Ecospray
Technologie face par face aéroconfiné
Configuration testée 3 doubles descentes et deux simples en interrang pour vignes étroites, en 125
Rétrofit s’installe sur tout type de pulvérisateur enjambeur ou tracté dès lors qu’il est muni d’une soufflerie et d’une pompe
Poids 16 kg pour une double descente ; 8 kg pour une simple
Prix de la configuration testée 8 700 euros HT (compter 1 500 euros HT pour une descente simple et 1 900 pour une double)
Matériel éligible au PCAE (aide de 20 à 40 % selon les régions)