Laurent Dartois, sélectionneur à Guitté, Côtes-d’Armor
VRP de sa génétique à l’export
Laurent Dartois a créé sa propre société pour commercialiser ses reproducteurs à l’étranger. Une initiative inédite en France pour valoriser une génétique de qualité logée dans un outil de production sans doute unique en Europe.
Laurent Dartois a créé sa propre société pour commercialiser ses reproducteurs à l’étranger. Une initiative inédite en France pour valoriser une génétique de qualité logée dans un outil de production sans doute unique en Europe.
LWD Genetics : le nom de la société fondée par Laurent Dartois résume à lui seul sa raison d’être : LW comme Large White, LD comme Landrace, les deux génétiques hébergées dans son élevage, et Genetics écrit en anglais, puisque l’objectif de l’éleveur est de conquérir de nouveaux marchés à l’étranger. Des marchés qu’il connaît depuis longtemps, ses premières ventes en dehors de l’Hexagone avec son partenaire d’alors, Nucléus, datant de 2001. Aujourd’hui, Laurent Dartois revendique la possibilité de commercialiser lui-même ses reproducteurs. « Un éleveur doit avoir la possibilité, s’il le souhaite, d’assumer lui-même la vente de ses produits », justifie-t-il. Avec comme bagages un charisme à toute épreuve et une excellente maîtrise de l’anglais, il se dit prêt à sillonner le monde pour avoir « une relation d’éleveur à éleveur » avec ses clients. Une prospection qu’il fera en partenariat avec des entreprises bretonnes déjà implantées à l’étranger, ainsi qu’avec Gène +, son nouveau partenaire génétique. « Il faut chasser en meute à l’export pour augmenter les chances de toucher les bons clients », souligne-t-il.
Un marché international en pleine expansion
Son objectif est d’exporter 1 000 verrats et 6 000 cochettes chaque année. Pour cela, il veut capitaliser sur le sanitaire exceptionnel de son cheptel grâce à la filtration de l’air entrant mis en place en 2003 par son père, Guy Dartois. Un investissement coûteux à l’époque, que l’ancien président de la Cooperl comptait amortir par trois leviers : « un tiers par la baisse des dépenses de santé, un tiers par l’amélioration des résultats techniques, et un tiers par un meilleur taux de labellisation ». L’expérience a été concluante, puisque aujourd’hui, l’élevage est toujours indemne de tous les principaux germes pathogènes et que les performances techniques sont d’un niveau exceptionnel : 33,8 porcelets sevrés par truie productive et par an (sans cases balance), 13,4 sevrés par portée, 2,60 d’indice de consommation global, 2,49 en engraissement…
La filtration de l’air s’est donc naturellement imposée dans le nouveau bâtiment d’élevage qui permet aujourd’hui à Laurent Dartois de passer de 600 à 750 truies. Des bâtiments présentés le 13 mai dernier en porte ouverte, avant que leur accès soit définitivement interdit à toute personne extérieure sans le passage par la douche. Pour optimiser le potentiel de ses animaux, l’éleveur a naturellement orienté ses choix vers des équipements de haut niveau : cases balances (Lact-Up d’I-Tek) et alimentation biphase de précision en maternité (Materneo d’Asserva) ; sol mixte plastique + béton pour le renforcement des onglons des futurs reproducteurs + fonte relevable (I-Tek) pour un lavage intégral des préfosses entre chaque bande ; ventilation centralisée (Fancom) avec un lavage d’air en sortie. Ces équipements et les animaux seront visibles au travers de grandes vitres sans avoir à entrer dans l’élevage. L’investissement comprend aussi une salle d’accueil pour les clients. Un équipement indispensable dans la démarche mise en place par Laurent Dartois, qui se donne les moyens de ses ambitions. « Nous sommes bons dans la partie élevage. Pour relever le défi de la mondialisation, nous devons aussi être bons dans la commercialisation de nos produits », conclut-il.
L’EARL Dartois
Triple filtration de l’air entrant
Avant d’entrer dans l’élevage, l’air est filtré par trois rangées de filtres qui retiennent les poussières, et donc les germes qui les accompagnent. Pour que le procédé soit efficace, les bâtiments sont mis en surpression, grâce à des turbines situées dans les centrales de filtration qui envoient l’air entrant dans les combles. Les deux modules installés à l’EARL Dartois ont une capacité totale de 160 000 m3/heure. Ils ont été conçus et fabriqués par Asserva, l’entreprise lamballaise se positionnant depuis peu sur ce marché encore très confidentiel, « mais qui pourrait se développer dans les années à venir en lien avec la nécessité d’utiliser moins de médicaments dans les élevages », selon Xavier Cordon, responsable commercial Asserva.