Aller au contenu principal

Vigilance accrue face aux parasites internes chez les porcs alternatifs

Une enquête terrain menée par l’Anses souligne une présence importante de parasites internes chez des porcs élevés en plein air ou sur paille. Ce constat implique un renforcement des moyens de contrôle par rapport aux porcs élevés dans des bâtiments fermés.

porcs en plein air
Les parasites sont fréquemment présents dans les élevages plein air ou sur paille car ils sont quasiment impossibles à éliminer dans les milieux naturels.
© D. Poilvet

Une enquête réalisée par l’Anses de Ploufragan (Côtes-d’Armor), dans 112 élevages en plein air et sur paille, met en évidence la prévalence importante du parasitisme dans ces élevages de porcs alternatifs

Lire aussi : Mieux diagnostiquer l’ascaridiose chez le porc en engraissement

Elle chiffre la présence de Trichuris suis à un tiers des élevages enquêtés, alors que ce parasite est quasiment inexistant sur les porcs élevés en claustration. 

Lire aussi : Les points critiques des élevages alternatifs de porcs identifiés

Par ailleurs, elle révèle une présence de coccidies dans 84 % d’entre eux. Les strongles, responsables de pathologies digestives, sont également fréquemment rencontrés (55 % des élevages de truies, 22 % des post-sevrages et engraissements). 

Près de 80 % des élevages présentent au moins deux prélèvements positifs d’Ascaris suum. « Ce taux issu d’analyses sérologiques représente la part des animaux ayant été en contact avec le parasite à un moment donné de leur vie », tient cependant à préciser Maxime Delsart, maître de conférences à l’école nationale vétérinaire d’Alfort (Val-de-Marne) qui a dirigé l’enquête. « Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont porteurs le jour du prélèvement. » 

Cette nuance révèle tout l’enjeu de la maîtrise du parasitisme dans les élevages alternatifs. « Les parasites sont fréquemment présents dans ces élevages, car ils sont quasiment impossibles à éliminer dans les milieux naturels », fait-il observer. Par exemple, la durée de vie des œufs d’Ascaris suum dans l’environnement est de dix ans. « Un simple vide sanitaire ne peut donc pas empêcher une nouvelle contamination. » 

Selon l’enseignant, la solution pour les éleveurs est d’établir un plan de surveillance renforcé, d’utiliser des traitements préventifs adaptés à leur mode d’élevage et d’agir sur la biosécurité. L’enquête met en évidence plusieurs variables associées au parasitisme : l’hygiène et la désinfection, l’entretien du bâtiment, la taille de l’élevage… 

L’enquête souligne également qu’il n’existe pas de relation entre les taux d’infestation par Trichuris suis ou Ascaris suum sur les truies et sur les porcelets sevrés de 10-12 semaines d’âge. « Cela prouve qu’un seul traitement sur les truies ne suffit pas à protéger les porcelets d’une infestation après sevrage », conclut Maxime Delsart.

Repères

Enquête réalisée en France dans 112 élevages d’un minimum de 30 truies ou 100 porcs charcutiers
Prélèvement de sang et de fèces sur 30 animaux maxi par élevage

Toxoplasma gondii, un parasite à surveiller

Chez les porcs élevés en claustration dans les élevages français, la séroprévalence de Toxoplasma gondii est faible (2,8 % pour les porcs charcutiers hors sol, source Anses). L’étude réalisée par l’école nationale vétérinaire d’Alfort (Val-de-Marne) révèle une présence plus importante de ce parasite dans les élevages plein air ou sur paille (26 % des truies et 7 % des porcs charcutiers séropositifs). 

Toxoplasma gondii est un protozoaire à l’origine d’une maladie appelée toxoplasmose. Cette maladie peut toucher toutes les espèces animales au sang chaud. Le parasite est majoritairement transmis à l’homme par les chats. L’ingestion de viande de porc contaminée mal cuite peut aussi être à l’origine de l’infection. La plus grande menace pour les humains concerne la transmission de Toxoplasma gondii de la mère au fœtus. L

orsque les femmes sont infestées pour la première fois durant leur grossesse, cette infection parasitaire peut causer des malformations chez l’enfant, l'avortement ou l'accouchement d'un mort-né. Mais le nombre de cas recensés chaque année est très faible. « Le problème de la toxoplasmose chez l’homme est plus lié à une mauvaise préparation de la viande consommée qu’au mode d’élevage des animaux », estime Maxime Delsart.

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">Stéphane Monfort, SCEA Porc Lanvaux (à gauche) et Loïc Havez, Danbred, adaptent l&#039;alimentation des cochettes pour augmenter la longévité des truies.</em>
« Je restreins la croissance de mes cochettes Danbred pour assurer une bonne longévité »

À la SCEA Porc Lanvaux, la croissance des cochettes Danbred est bridée pour ne pas dépasser un poids vif de 160 kilos à la…

<em class="placeholder">Romain Robert, EARL de la Barre : « le BRS nous fait gagner 25 hectares de plan d’épandage. »</em>
« Mon élevage de porcs est autonome avec 148 hectares de foncier»

Romain Robert s'est installé sur l'exploitation familiale porcine en reprenant un site d'élevage adossé à 80 hectares de SAU…

<em class="placeholder">Camille Gérard, Chambre d&#039;agriculture de Bretagne</em>
Les derniers-nés des grandes portées de porcelets sont les plus fragiles

Une étude démontre la vulnérabilité des derniers porcelets nés issus de portées hyperprolifiques.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)