Un programme alimentaire adapté pour sevrer les porcelets à 21 jours
Lors d’un essai réalisé par l’Ifip, les porcelets sevrés à 21 jours d’âge n’ont pas déclenché plus de diarrhée que ceux sevrés à 28 jours d’âge grâce à un programme alimentaire adapté.
Lors d’un essai réalisé par l’Ifip, les porcelets sevrés à 21 jours d’âge n’ont pas déclenché plus de diarrhée que ceux sevrés à 28 jours d’âge grâce à un programme alimentaire adapté.
Au cours d’un essai réalisé à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, Ille-et-Vilaine, comparant la santé digestive de porcelets selon leur âge au sevrage, les animaux sevrés à 21 jours d’âge ont déclenché des diarrhées sept jours après les porcelets sevrés à 28 jours d’âge (14 jours après sevrage au lieu de 7 jours). La première semaine de post-sevrage l’utilisation d’un aliment starter ainsi qu’éventuellement un niveau de consommation d’aliment inférieur semblent efficaces pour limiter l’apparition des diarrhées des animaux sevrés à 21 jours. L’aliment starter est plus sécurisé que l’aliment premier âge avec l’incorporation privilégiée de concentrés de protéines. Il contient ainsi moins de tourteaux de soja. Par ailleurs, l’apport d’énergie par les céréales se fait par incorporation de céréales ayant subi un traitement technologique (extrusion) qui permet d’améliorer la digestibilité de l’amidon. Enfin, un apport légèrement plus élevé de lactose est réalisé dans cet aliment. Ce résultat confirme la pertinence des avancées techniques en matière de formulation qui permettent de prendre en compte la moindre maturité du tube digestif et ainsi limiter le risque de diarrhée.
Entre le sevrage et 70 jours d’âge, la vitesse de croissance plus élevée des porcelets sevrés à 21 jours d’âge leur permet de compenser l’écart de poids initial pour atteindre le même poids que les porcelets sevrés à 28 jours d’âge (25,7 kilos à 67 jours d’âge), avec un indice de consommation comparable. Ainsi il est possible d’obtenir des caractéristiques identiques à l’entrée en engraissement mais au prix d’une conduite alimentaire plus élaborée.
+46 €/truie/an avec un sevrage à 21 jours
L’analyse économique est en faveur du sevrage à 21 jours, avec un écart de marge annuel de 46 euros par truie (+3,4 %). En sevrant plus précocement les porcelets, les charges sont supérieures en aliment, renouvellement et IA (+6 %). Mais le nombre de porcs produits augmente de 5 % (+ 1 porc produit par truie présente et par an). La pratique du sevrage à 21 jours répond à des contraintes d’organisation, d’adéquation de la chaîne de bâtiments et à des contraintes économiques. Soulignons cependant que la directive européenne 2008/120/CE établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs recommande « qu’aucun porcelet ne soit séparé de sa mère avant d’avoir atteint l’âge de 28 jours, sauf si le non-sevrage est préjudiciable au bien-être ou à la santé de la truie ou du porcelet ».