Aller au contenu principal

Un nouveau protocole pour mesurer les particules émises par les bâtiments porcins

Des chercheurs ont mis au point une méthode de mesure des émissions de particules issues des bâtiments porcins. L’objectif principal est d’identifier les typologies d’élevages les moins émetteurs.

La France doit réduire de 57 % ses émissions de particules d’ici 2030. Avec près de 48 000 décès prématurés par an et un coût sanitaire évalué à 100 milliards d’euros par an en France, l’amélioration de la qualité de l’air est devenue un objectif prioritaire. L’agriculture contribue à hauteur de 54 % aux émissions nationales de particules avec comme poste principal le travail des sols. Pour atteindre cet objectif ambitieux de réduction, la France a établi un plan « particules » intégrant un volet agricole qui cible les productions végétales et animales. Le travail des partenaires du projet Papovit (1), auquel l’Ifip et les chambres d’agriculture des Pays de la Loire et de Bretagne ont participé, a conduit à la mise au point d’une méthode permettant de mesurer les émissions de particules des salles d’engraissement. L’analyse de la bibliographie existante combinée avec des tests en élevages a permis de l’adapter aux conditions spécifiques des élevages de porcs français.

Une combinaison de méthodes de mesures

La détermination des émissions nécessite la mesure des concentrations en particules et le débit d’air. Pour la mesure des concentrations, deux appareils sont utilisés en parallèle : un spectromètre (méthode optique) et un collecteur sur filtre (méthode gravimétrique). Le spectromètre permet de compter le nombre de particules en fonction de leurs diamètres en utilisant la diffusion de la lumière et de les convertir en concentration exprimée en masse par mètre cube d’air. Le collecteur sur filtre indique une concentration en masse des particules toutes tailles confondues par mètre cube d’air. L’utilisation des appareils en parallèle permet de calibrer les mesures réalisées avec le spectromètre pour la conversion en masse. Les mesures sont réalisées au centre de la salle à 1 mètre de haut pendant 24 heures. La concentration en particules de l’air extérieur est mesurée pour caractériser l’air entrant. Elle est obtenue à partir d’une mesure à l’extérieur du bâtiment, proche de l’entrée d’air pendant 30 minutes. Les émissions de particules exprimées en milligrammes par heure sont obtenues de la manière suivante : (concentration intérieure (mg/m3) – concentration extérieure (mg/m3)) x débit. Trois campagnes de mesures sont effectuées sur la période de présence des porcs en engraissement : à 12-20 jours, 43-52 jours et à 76-84 jours de présence.

Lire aussi : Agir pour se protéger des particules fines présentes dans l’air des bâtiments d’élevage

 

Identifier les itinéraires techniques les moins émetteurs

Cette méthode de mesure est actuellement en application dans près d’une trentaine d’élevages en vue d’acquérir des données sur les facteurs d’émission de particules des élevages français en fonction de leurs conduites (mode de présentation de l’aliment, gestion des effluents). Les acquis de ce projet permettront d’identifier les itinéraires les moins émetteurs. La diffusion des résultats du projet servira aux filières d’élevage pour qu’elles contribuent au respect des engagements européens de notre pays, mais également d’améliorer leur image auprès des consommateurs français et de renforcer leur attrait auprès des élèves de l’enseignement agricole.

(1) Le projet Papovit financé par le Casdar et piloté par l’Ifip en collaboration avec les chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, l’Inrae et l’IMT Atlantique a trois objectifs : mettre au point une méthode de mesure des émissions de particules des élevages de porcs, acquérir des facteurs d’émissions de particules contribuant à identifier les itinéraires techniques les moins émetteurs et élaborer des supports de diffusion des acquis du projet à destination des acteurs de la filière et des instances décisionnaires.

Trois types de particules à mesurer

Les polluants impactant majoritairement la santé sont les particules présentes dans l’air. Elles sont constituées d’un ensemble très hétérogène de composés, et sont différenciées selon leur taille : les TSP (particules totales en suspension) regroupent l’ensemble des particules quelque que soit leur taille, les PM10 ont un diamètre inférieur à 10 µm, les PM2,5 ont un diamètre inférieur à 2,5 µm. Les particules sont soumises à la réglementation française. Les concentrations dans l’air extérieur en PM10 et de PM2,5 ne doivent pas dépasser respectivement 40 µg/m3 et 25 µg/m3 en moyenne (en campagne comme en ville). Dans les bâtiments d’élevage, les travailleurs ne doivent pas être exposés à des concentrations en particules PM2,5 supérieures à 5 000 µg/m3 pendant 8 heures.

Les plus lus

<em class="placeholder">Cédric Lemée et son fils, Martin, maîtrisent parfaitement la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles.</em>
« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »
Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage…
<em class="placeholder">Avec sa nouvelle maternité, Clément a pour objectif d&#039;améliorer le bien-être des animaux ainsi que les performances technico-économiques, et réduire la pénibilité du ...</em>
Bien-être animal : « Nous avons investi dans une maternité liberté pour pérenniser l’exploitation »
Installés en 2020, Clément Betard et sa mère, Christine, ont créé une maternité liberté bien-être pour répondre aux normes de…
<em class="placeholder">Dominique Perdrix, éleveur dans le Finistère : « Dans cette opération, nous sommes tous les deux gagnants : le légumier réduit le coût de transport d’engrais et ses ...</em>
« J’ai réduit les volumes de ma station de traitement du lisier de porc»

Sollicité par ses voisins légumiers, le Gaec Ar Maneriou leur fournit depuis trois ans une petite partie de son lisier. Cette…

<em class="placeholder">L&#039;effet de l&#039;enfouisseur est déjà bien visible sur les parcelles de maïs. En injectant le lisier en profondeur dans le sol, il réduit la volatilisation de l’azote et ...</em>
« Je valorise au mieux le lisier de porc sur mes cultures »

Christophe Le Pironnec a investi dans un enfouisseur et dans de l’épandage de précision pour réduire ses achats d’ammonitrate…

<em class="placeholder">Perrine Jamen, service environnement Cooperl : « Les éleveurs qui obtiennent les meilleurs indices de consommation réduisent de 30% leurs rejets azotés. »</em>
Environnement : « Nous avons des solutions pour réduire les rejets azotés à la source en élevage de porc»

Le mâle entier, l’alimentation multiphase et le raclage en V permettent aux adhérents Cooperl de réduire les rejets azotés.

<em class="placeholder">engraissement danemark</em>
« Danish Crown est en pleine crise »

Au Danemark, Danish Crown est confrontée à d’importantes difficultés économiques. Le nombre de porcs abattus a fortement…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)