Un contrat gagnant-gagnant pour le porc label Rouge Opale
Le contrat tripartite entre Lidl, le label rouge Opale et des industriels de l’aval assure aux producteurs une rémunération indexée partiellement sur leur coût de production. Le distributeur mise sur ce signe de qualité pour développer ses ventes.
Le contrat tripartite entre Lidl, le label rouge Opale et des industriels de l’aval assure aux producteurs une rémunération indexée partiellement sur leur coût de production. Le distributeur mise sur ce signe de qualité pour développer ses ventes.
150 éleveurs, 8% de la production label Rouge Opale, un abatteur (Socopa), trois transformateurs (Guyader, Salaisons du Maconnais et Aubret) et 700 supermarchés Lidl de la moitié Ouest de la France… Avec sept années de recul, ce partenariat dit « tripartite » semble satisfaire les trois maillons de la filière qui le composent. À commencer par les producteurs adhérents aux groupements de l’ouest Eureden, Evel’up, Porveo, Porcineo et Agrial, qui apprécient qu’environ un tiers de la carcasse correspondant à la part valorisée en label Rouge soit payée sur la base du coût de production. Le signe de qualité ajoute également aux porcs labellisés une quinzaine de centimes à la plus-value technique de la grille Uniporc.
« Ce contrat rassure les banques », témoignent Pierre et Romain Le Foll, deux frères adhérents Eureden installés récemment à Ploezal dans les Côtes d’Armor, et chez qui les partenaires de la filière s’étaient retrouvés le 20 septembre.
« Nous subissons la crise du coût des matières premières, mais nous nous en sortons un peu mieux que si toute notre production était payée sur la base du cadran ».
Ils apprécient également de produire des porcs dont les produits semblent appréciés par les consommateurs, tout en restant accessibles à une majorité d’entre eux. « Le prix de filière équitable est calculé à partir du prix de l’aliment Ifip et du montant des charges de structure établi tous les ans à partir des chiffres des centres de gestion », détaille Olivier Rémigéreau, le directeur du groupement Terrena-Porveo. « C’est un élément structurant de la démarche tripartite, accepté par tous les maillons de la filière ».
Tirer la qualité et l'image des produits vers le haut
Le président du label Rouge Opale, François Fournier, également éleveur à St Aaron (Côtes d’Armor), se félicite que les éleveurs puissent dialoguer directement avec l’abatteur, les transformateurs et le représentant du distributeur pour parler à la fois de prix et de valorisation des produits. « La confiance est là », estime-t-il.
« Nos partenaires appliquent les prix qu’on leur communique. Ils anticipent même parfois les hausses, à partir des éléments de conjoncture dont ils disposent. En échange, ils tiennent à ce que nous soyons partie prenante pour tirer la qualité et l’image des produits vers le haut afin d’avoir un temps d’avance sur nos concurrents ». C’est ainsi qu’Opale se différencie désormais des autres label Rouge par une alimentation non OGM, l’absence d’antibiotiques à partir de 42 jours d’âge, l’incorporation de graine de lin dans tous les aliments (Bleu blanc cœur), l’environnement (maîtrise des quantités d’eau et d’énergie consommées, création et entretien de haies), la promotion d’énergies renouvelables … Les éleveurs sont également sollicités pour faire la promotion des produits lors de l’ouverture des magasins.
Même satisfaction pour Barnabé Griot, responsable des achats Socopa-Bigard, pour qui le label Rouge Opale est un signe de qualité fort, d’autant plus que l’industriel est bien présent sur le marché des viandes fraîches. « Dans un marché des viandes globalement à la baisse, les consommateurs vont consommer moins, mais mieux », analyse-t-il.
« Dans cette perspective, les porcs Opale sont bien placés, grâce à une excellente qualité de viande issue de porcs abattus à 182 jours et dont les mâles sont castrés ».
"Le label Rouge est la marque ombrelle la plus reconnue en France"
Les transformateurs apprécient quant à eux la transparence des prix entre les maillons de la filière. « Cela nous permet d’être plus sereins sur la pérennité de notre accord que pour des produits standard », explique Jean-Benoit Duffner, le directeur commercial des Salaisons du Maconnais qui produisent un excellent saucisson sec label Rouge estampillé « le contrat tripartite by Lidl ».
« Le label Rouge est la marque ombrelle la plus reconnue en France, quelles que soient les productions », souligne-t-il. Sa seule crainte est qu’en réponse à l’inflation, les consommateurs s’orientent plus vers les premiers prix.
Une crainte que ne partage pas totalement Guillaume Reix, le responsable des achats viande chez Lidl. « Le label rouge Opale, c’est aujourd’hui huit références en rayon boucherie fraîche, et quatre en charcuterie fraîche », explique-t-il. « Ce signe de qualité incontournable est privilégié par les consommateurs grâce à ses valeurs : une origine locale, une viande de qualité et la mise en avant des éleveurs. Les volumes sont ainsi en croissance permanente ». Récemment, un jambon cuit supérieur aux herbes label rouge est venu compléter la gamme, traduisant ainsi la volonté de l’enseigne de soutenir et développer cette démarche.