Terrena valide les trackers solaires
Cinq adhérents de la coopérative des Pays de la Loire ont investi dans des panneaux photovoltaïques montés sur des structures portantes motorisées qui suivent la course du soleil.
Cinq adhérents de la coopérative des Pays de la Loire ont investi dans des panneaux photovoltaïques montés sur des structures portantes motorisées qui suivent la course du soleil.
À la maternité collective de La Huettière à Vritz en Loire-Atlantique, 14 % de l’électricité consommée est produite par deux trackers solaires installés il y a deux ans à moins de 100 mètres de l’élevage. Les deux panneaux de 110 m2 chacun ont produit 59 640 kWh en 2017, soit 13 % des besoins électriques totaux de l’élevage qui sont de 445 200 kWh. « L’objectif était à terme de baisser la facture d’électricité qui se monte chaque année à 42 000 euros par an, soit 1,3 euro par porcelet produit », calcule Loïc Le Port, le responsable du site, qui valide à 100 % le choix des actionnaires de la maternité d’avoir investi dans cette production d’électricité. « Il n’y a aucun entretien et jamais de panne. Pour nous ça n’a rien changé dans notre charge de travail. »
Selon les données relevées par la Okwind, la société qui a fourni l’installation, le solaire couvre la quasi-totalité des besoins de la maternité en été, quand les jours sont les plus longs et les besoins en chauffage restreints. Le taux de couverture est nettement moins élevé en hiver, puisque le chauffage fonctionne plus souvent et que la durée d’ensoleillement est moins longue.
Un coût de 7 c€ par kilowattheure produit sur vingt ans
Chef de projet R & D productions animales chez Terrena, Patrick Massabie souligne que le meilleur taux de couverture s’obtient pour des engraissements, dont les besoins élevés en ventilation coïncident avec les périodes durant lesquelles les trackers produisent le plus d’électricité. « Pour ce type d’élevage, on peut monter jusqu’à 30 % des besoins couverts par le photovoltaïque en moyenne sur une année », affirme-t-il, en s’appuyant sur les données recueillies auprès des éleveurs de la coopérative. « Un naisseur engraisseur pourra espérer produire entre 20 et 25 % de sa consommation annuelle. » Patrick Massabie rappelle que la rentabilité ne dépend pas de ce taux de couverture, mais du montant de l’investissement ramené au kilowatt produit. « À surface identique, les trackers coûtent plus cher que des panneaux posés sur des toitures. Mais le surplus d’électricité produit grâce à la mobilité des trackers qui orientent toujours les panneaux face au soleil compense ce surcoût par une production plus importante. » Sur la base d’un suivi réalisé chez un éleveur adhérent de la coopérative, il estime le prix du kWh produit à 7 c€ sur vingt ans avec ce type d’installation. « Nous sommes actuellement proches du coût du kWh acheté. Mais nous savons déjà que l’électricité vendue aux éleveurs va augmenter, à cause de l’arrêt progressif des centrales nucléaires de première génération et de l’augmentation des taxes. Investir dans le solaire, c’est garantir pour vingt ans un approvisionnement à bas coût d’une partie de son électricité », conclut-il.