Réussir son installation
La réussite d’une reprise d’exploitation ne dépend pas que d’un prix d’acquisition raisonnable. La motivation du repreneur, la qualité de l’outil de production et les modalités de transmission sont aussi décisives pour assurer une bonne installation.
La réussite d’une reprise d’exploitation ne dépend pas que d’un prix d’acquisition raisonnable. La motivation du repreneur, la qualité de l’outil de production et les modalités de transmission sont aussi décisives pour assurer une bonne installation.
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Aussi surprenant que cela puisse paraître, un banquier estime que le premier critère de réussite pour un jeune qui s’installe est sa motivation. Tel est l’avis de Jérôme Pannier, expert au Crédit Agricole Maine-Anjou, qui veut "sentir l’âme d’un chef d’entreprise chez un jeune homme ou une jeune femme candidat à l’installation" (page 48). Des jeunes qui doivent être les artisans de leur projet, et qui sont formés, à l’école où sur le terrain. Bien sûr, l’aspect financier est essentiel, notamment en définissant un juste prix de reprise tenant compte des réalités économiques, et qui se situe la plupart du temps au-dessous de la valeur patrimoniale des bâtiments. C’est pourquoi le réalisme des cédants est indispensable pour que le jeune puisse remplir dès les premières années ses objectifs technico-économiques (page 52). L’outil de production doit également être de qualité, sous peine de ne pas trouver d’acquéreur, puisque l’offre est structurellement supérieure à la demande. Réalisme également dans les modalités de transmission du capital, avec des démarches progressives sur plusieurs années de plus en plus courantes, qui permettent au repreneur d’étaler son investissement et de se préparer tranquillement à son nouveau métier (page 54). Cependant, les éleveurs qui se sont engagés dans cette voie s’accordent à dire que le prix de vente doit être fixé dès le début du parcours, et qu’il ne doit pas être modifié en cours de route. Sur des périodes plus courtes, le cédant peut aussi proposer au repreneur un système de "tutorat", un tuilage qui permet à ce dernier de faire connaissance avec l’outil de production dans les meilleures conditions (page 50). Dans la grande majorité des cas, un jeune qui s’installe seul doit apporter l’intégralité du capital nécessaire au rachat de l’outil. Car l’ouverture du capital à des investisseurs extérieurs est encore très confidentielle, et les premières expériences ne semblent pas concluantes (page 56). Même si des structures comme Triskalia relèvent le défi en créant des fonds qui aident les jeunes investisseurs avec des modalités qui prennent mieux en compte leur assise financière.