Quels matériaux manipulables pour les truies ?
Une taille adaptée et l’accessibilité des matériaux d’enrichissement mis à disposition des truies sont les deux éléments clés pour faciliter l’expression de leur comportement d’investigation. La composition des matériaux doit permettre leur destruction ou une déformation.
Une taille adaptée et l’accessibilité des matériaux d’enrichissement mis à disposition des truies sont les deux éléments clés pour faciliter l’expression de leur comportement d’investigation. La composition des matériaux doit permettre leur destruction ou une déformation.
Quatre objets d’enrichissement ont été testés lors d'une étude comparative de matériaux d’enrichissement mis à disposition des truies, réalisée à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé (Ille-et-Vilaine).
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Deux objets se sont révélés particulièrement adaptés à l’expression des comportements d’investigation de truies logées dans une verraterie bloquée : une pieuvre composée de deux tasseaux de bois de chêne fixés au sol par des chaînes et placée entre deux truies à l’avant de la cage, et un objet composé de tubes en caoutchouc naturel (Easyfix) positionné à hauteur de groin entre deux auges. « La pieuvre possède deux propriétés importantes pour faciliter l’expression des comportements d’exploration », analyse Alexandre Poissonnet, ingénieur à l’Ifip. « Elle est en matière déformable et destructible et elle est au sol, ce qui la rend plus facile d’accès, même en position allongée. »
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Alexandre Poissonnet fait cependant remarquer que sa position ne facilite pas sa surveillance et son renouvellement par l’éleveur. L’Easyfix est également très utilisé par les truies. « Mais, à la différence de la pieuvre, certains comportements de mordillement de l’objet ressemblaient au comportement stéréotypique de mâchage des tubulaires », met en garde l’ingénieur.
Les deux autres objets testés ont été moins sollicités par les truies : un cylindre en matière organique coulissant sur un tubulaire horizontal entre deux truies, et un tasseau de bois de chêne coulissant autour du tubulaire situé au-dessus de l’auge. « La dureté et l’épaisseur important du cylindre ne facilitent pas sa saisie dans la gueule de la truie et sa dégradation, ce qui est préférable pour être manipulé. De plus, il peut partir vers l’arrière et devenir difficilement accessible », analyse Alexandre Poissonnet. Quant au tasseau de chêne fixé à l’avant de la cage, ses dimensions importantes (10 x 10 cm) nécessaires pour pouvoir y passer le tubulaire de la cage limitent sa préhension.
Un bois tendre pour les truies gestantes
Un second essai réalisé dans un grand groupe dynamique de 72 truies gestantes démontre également l’intérêt d’objets « déformables » : un tasseau en pin sylvestre fixé au sol par une chaîne est significativement plus utilisé que d’autres essences plus dures (chêne, érable ou hêtre). « Une truie mâche deux fois plus longtemps un tasseau en pin sylvestre et va répéter ce comportement deux fois plus souvent qu’avec les essences dures », constate Alexandre Poissonnet. Cependant, la forte sollicitation de ce bois tendre entraîne un renouvellement très fréquent et donc une augmentation du budget consacré aux objets manipulables.