"Nous avons construit la verraterie-gestante et la maternité tout en anticipant l’avenir"
Après deux ans de réflexion et douze mois de travaux, la SCEA de Kerbohec dispose aujourd’hui d’un outil cohérent pensé pour répondre aux évolutions d’élevage. Que ce soit la maternité ou la verraterie-gestante, chaque nouveau bloc a été réfléchi en fonction du confort de travail et des attentes sociétales actuelles et futures. Ce qui en fait un ensemble singulier.
Après deux ans de réflexion et douze mois de travaux, la SCEA de Kerbohec dispose aujourd’hui d’un outil cohérent pensé pour répondre aux évolutions d’élevage. Que ce soit la maternité ou la verraterie-gestante, chaque nouveau bloc a été réfléchi en fonction du confort de travail et des attentes sociétales actuelles et futures. Ce qui en fait un ensemble singulier.
La construction des deux nouveaux bâtiments maternité et verraterie-gestante indépendants de la SCEA de Kerbohec à Baud, dans le Morbihan, a été l’occasion pour les gérants de peaufiner la cohérence de l’élevage pour plus d’autonomie, de renforcer la biosécurité, de penser au confort de travail, et de préparer l’avenir. Sans oublier le bien-être. « J’ai 46 ans. L’objectif est de pérenniser l’outil d’exploitation pour la vingtaine d’années qu’il me reste à travailler », explique Arnaud Lidurin, le plus jeune des deux gérants. Et de continuer : « le choix de séparer les maternités de la verraterie-gestante pour construire deux bâtiments autonomes participe à cette réflexion car nous souhaitons un outil évolutif ».
Une verraterie-gestante évolutive
Déjà engagés dans la production de porcs label rouge Opale (2022) et sans antibiotique à zéro jours (2016), les éleveurs, par leur projet, veulent continuer à répondre aux attentes sociétales et même à les anticiper. Construite dans un seul bâtiment de 115 mètres de long pour 10,5 mètres de large, la partie verraterie-gestante est d’une salle unique de 344 places – dont 120 destinées aux inséminations artificielles – avec un couloir central. Ce choix s’explique en grande partie par la volonté des exploitants de pouvoir faire évoluer la conduite des animaux afin de répondre – si nécessaire – à un cahier des charges encore plus exigeant sur les conditions du bien-être animal. En effet, pour chaque case bat-flanc, une porte a été dessinée en attente dans le béton du mur d’élévation.
Ainsi, les truies gestantes pourront bénéficier d’un accès à une courette extérieure. « De la charpente au raclage à plat en passant par la ventilation grand volume gérée en zéro dépression, tout a été pensé pour pouvoir évoluer vers un bâtiment ouvert vers l’extérieur », précise Fabien Bellec, technicien bâtiment Evel’Up en charge du projet. Les six cheminées d’entrée d’air Néo de chez Skiold équipés de ventilateurs (730 mm de diamètre) et les huit ventilateurs d’extraction (630 mm de diamètre) en pompage dans la masse répondent à la problématique de bâtiment non étanche avec des entrées d’air parasite. « Ici, tout l’air qui rentre est calculé en fonction de l’air qui sort pour une vitesse constante de 2 m/s. » Le système de raclage à plat, en plus de réduire les émissions d’ammoniac permettra la distribution de matières organiques (paille) sans créer des problèmes d’évacuation.
Raclage à plat et ventilation zéro dépression
Les deux salles maternité de 46 places bien-être disposent également d’une ventilation grand volume et d’un raclage à plat. Leurs cases ont été construites sur mesure suivant les besoins définis par les exploitants pour une surface comprise entre 7,29 m² (2,70 x 2,70 m) et 6,75 m² (2,70 x 2,50 m) avec en plus quatre espaces nounou. Généralement placé proche de l’auge de la truie, l’abreuvoir des porcelets a ici été installé près du couloir central arrière à moins de 30 cm de l’emplacement de l’augette à granulé pour des raisons de manutention mais aussi pour respecter les préconisations d’une bonne alimentation. « Nous voulions quelque chose de simple, facilement accessible, avec une visibilité sur tous les animaux à partir du couloir arrière et rien qui puisse gêner le travail d’un potentiel robot de lavage », justifie Arnaud Lidurin.
Valorisation des eaux de pluie et du soleil
Dans l’objectif de valoriser et de préserver les ressources naturelles, une citerne en bâche souple de 240 m3 récupère et stocke l’eau de pluie issue des 7 000 m² de toiture pour couvrir 8,5 % des besoins de trempage et de lavage. « Cette eau sera traitée par UV pour détruire les bactéries. Au total, 2 500 m3 seront économisés par an. » De même, dans chaque salle, la luminosité naturelle a été privilégiée avec l’intégration dans la toiture de bandeaux lumineux en plaques polycarbonate deux couches, en plus des ouvertures. Ils occupent une surface correspondante à 12 % de celle du sol en verraterie-gestante et à 8,8 % en maternité.