L’Ifip met au point les accéléromètres pour les truies
Ces appareils fixés à l’oreille permettent de quantifier avec une précision élevée le temps passé par chaque animal en position couchée, debout ou en marche.
Ces appareils fixés à l’oreille permettent de quantifier avec une précision élevée le temps passé par chaque animal en position couchée, debout ou en marche.
L’Ifip a testé en conditions de terrain sur 17 truies gestantes de la station Ifip de Romillé, en Ille-et-Vilaine, un modèle d’accéléromètre fixé à l’oreille. Selon cette étude, la sensibilité (1) de l’appareil est de 96 % pour la marche, de 91,5 % pour la position debout et de 96 % pour la position couchée. Sa spécificité (2) est, respectivement, de 96 %, 98 % et 97 %. « Ces niveaux élevés obtenus pour chaque posture conduisent à des exactitudes très élevées, environ de 96 % pour les trois postures », souligne Nathalie Quiniou, de l’Ifip.
Assurer son fonctionnement pendant toute la carrière de la truie
La fixation de l’accéléromètre à l’oreille semble constituer le meilleur compromis par apport à d’autres moyens de fixation, aux pattes notamment. Le signal est un peu plus variable du fait des mouvements propres de l’oreille. Mais il permet d’envisager une fixation à long terme. L’appareil développé par la société RF-track et l’Ifip contient un dispositif de traitement de l’information et de transmission par radiofréquence (une fois par heure) conçu pour consommer très peu d’énergie. La batterie doit assurer le fonctionnement de l’équipement pendant toute la carrière de la truie. À Romillé, plus de 75 % des boucles auriculaires équipées de l’accéléromètre ont tenu et fonctionné pendant toute la période de gestation en groupe, « ce qui est très satisfaisant à ce stade de développement du prototype », estime Nathalie Quiniou.
L’utilisation de cet équipement devrait permettre de moduler la ration journalière en tenant compte en temps réel du niveau d’activité de chaque truie et des besoins en énergie associés. En effet, la dépense d’énergie double dès que l’animal se met debout. Si les apports n’évoluent pas pour couvrir cette dépense supplémentaire, elle se fait au détriment de la constitution des réserves ou la croissance des fœtus. C’est notamment vrai depuis la mise en groupe des truies gestantes, l’activité étant très variable d’un animal à l’autre.
L’Inra veut détecter les comportements délétères avec l’accéléromètre
Le dispositif testé sur 37 porcs charcutiers est connecté à une application Android pour l’acquisition des données sur un smartphone via une communication bluetooth basse consommation. L’algorithme est capable de détecter les agressions (morsures de queues, bagarres…) avec une sensibilité de 41 % et une spécificité de 87 %. Ces scores devraient s’améliorer en augmentant la base de données. L’Inra projette également de travailler sur les évènements précédant les agressions, comme signes annonciateurs de ces événements délétères.