L’ifip investit dans l’énergie solaire
La station expérimentale de l’Ifip à Romillé s’est dotée en 2021 de 360 m² de panneaux photovoltaïques. Aurélien Collin, responsable de la station, nous présente l’installation.
La station expérimentale de l’Ifip à Romillé s’est dotée en 2021 de 360 m² de panneaux photovoltaïques. Aurélien Collin, responsable de la station, nous présente l’installation.
Dans le cadre du plan de rénovation de la station de Romillé, démarré en 2019, les aspects énergétiques ont été mesurés et pris en compte pour permettre à la fois de réduire les consommations électriques et de produire une partie de l’énergie consommée. L’installation sur toiture de 360 m² de panneaux photovoltaïques de la société EnTech d’une capacité de 62 kWc va permettre de produire 20 % de sa consommation d’énergie. D’un point de vue financier, l’investissement initial était de 77 000 euros. Après quelques simulations, Aurélien Collin, responsable de la station, constate que la rentabilité sera au rendez-vous : « l’installation va réduire la facture d’électricité de 149 753 euros sur vingt ans. Sur cette période, le bilan financier sera positif de 34 127 euros, soit un taux de rentabilité interne de 4,46 % ».
Bien dimensionner son projet
Un des prérequis pour ce type de projet était d’analyser les consommations électriques de l’élevage. « Pour la station, ce point était particulièrement important car elle est beaucoup plus élevée que celle d’un élevage de production de taille identique. Cela s’explique entre autres par la présence de matériels très spécifiques (chambres froides, étuves, scanner), d’une surface allouée par porc plus importante qu’en élevage conventionnel et des demandes spécifiques lors d’essais comme la simulation de coups de chaleur par exemple. » Ainsi la consommation moyenne de la station est de 1 756 kW par truie présente lorsqu’elle est en moyenne de 983 kWh par truie présente dans un élevage de production. Aurélien explique qu’un taux de couverture de 20 % des besoins correspond à un dimensionnement assez classique, car la production de panneaux photovoltaïques et les besoins de l’élevage sont trop fluctuants sur une journée ou une année pour tendre vers une autonomie supérieure 20-30 %. De plus, les procédés de stockage de l’énergie (batteries par exemple) ne sont pas encore rentables. Ils restent encore très onéreux et peu répandus.
Les panneaux sur toiture préférés aux trackers
Sur la station de Romillé, deux options ont été envisagées. Le procédé « tracker » non retenu consiste à positionner des panneaux photovoltaïques sur un mat motorisé permettant de les incliner afin de leur faire suivre la course du soleil. Ce système a une meilleure productivité que les panneaux sur toiture (+35 à +40 %), ce qui aurait permis de limiter la surface à 220 m2 (deux trackers) pour obtenir une production identique. Cependant, il est plus onéreux, et surtout l’espace disponible autour des bâtiments de la station ne permettait pas leur installation. « Ce sont les principales raisons pour lesquelles nous avons opté pour une installation sur toiture. » Aurélien ajoute cependant que les particularités des bâtiments n’ont pas facilité la tâche. « En effet, pour des raisons expérimentales, chaque salle dispose d’un comble séparé avec une entrée d’air dédiée. De ce fait, la station dispose de très peu de pans de toiture de grande surface. De plus, ils sont encombrés de plusieurs cheminées d’extraction d’air. Hormis les difficultés de pose, l’installation de panneaux près d’une cheminée n’est pas conseillée car les dépôts de poussières réduisent leur efficacité. En revanche, les toitures de l’atelier et du local aliment étaient à la fois suffisamment grandes, correctement exposées et sans obstacles. Ce sont donc elles qui ont reçu les panneaux photovoltaïques. » Quelques ajustements ont été nécessaires. En effet, les toitures de ces bâtiments dataient de la création de la station (1998) : les tôles fibrociments n’étaient plus en bon état et ne pouvaient pas résister au poids des panneaux. Le choix a donc été fait de les remplacer. Des tôles bacs acier ont été choisies pour des raisons de légèreté et de coût, pour un coût de 9 000 euros (soit 25 €/m²).
Aurélien Collin, responsable de la station expérimentale de l’Ifip à Romillé
« L’efficacité du photovoltaïque se joue sur des petits détails »
Dans un projet de ce type, il faut être vigilant sur les petits détails. Par exemple, suite à l’installation, nous avons dû repenser l’aménagement paysager du site pour réduire les ombres projetées sur les panneaux photovoltaïques afin de ne pas réduire leur capacité de production. L’installation étant terminée, nous pourrons maintenant nous appuyer sur le logiciel de gestion fourni lors de la pose des panneaux afin de suivre leur efficacité et programmer ainsi les opérations de maintenance et/ou de nettoyage au moment le plus opportun pour garder un rendement optimal.