« J'ai anticipé la biosécurité lors de la création de mon élevage de porcs"
Olivier Desportes a entièrement créé son élevage, ce qui lui a permis d’anticiper ses besoins en biosécurité et de la gérer de la façon qu’il souhaitait.
Olivier Desportes a entièrement créé son élevage, ce qui lui a permis d’anticiper ses besoins en biosécurité et de la gérer de la façon qu’il souhaitait.
L’historique de la création de l’élevage d’Olivier Desportes, éleveur à Guenroc dans les Côtes-d’Armor, a un impact positif dans sa mise en place de la biosécurité interne et externe.
En 1987, Olivier s’installe en élevage de porcs plein air. Mais cinq ans plus tard, la mairie de Rennes lui demande d’élever ses porcs en bâtiments à cause de sa proximité avec une retenue d’eau alimentant la capitale bretonne en eau potable. « J’ai alors entièrement créé mon nouvel élevage, les plans et les bâtiments sur un seul site », se souvient-il.
L’éleveur anticipe l’exposition des bâtiments aux vents dominants et met en place une marche en avant : en premier la quarantaine, puis le bâtiment truies et naissage, suivent les bâtiments de post-sevrage et d’engraissement, accessibles par un couloir unique après avoir changé de tenue.
Enfin, au bout de l’élevage, on retrouve le quai pour le départ des animaux, les fosses et l’aire d’équarrissage. Ainsi il n’y a qu’une seule sortie pour tout l’élevage.
Des sorties de secours ont toutefois été mises en place à plusieurs endroits pour la sécurité des travailleurs. Les accès des camions se font tout autour de l’élevage. Ils ne circulent pas entre les bâtiments.
La marche en avant scrupuleusement respectée
À son installation, Olivier était déjà sensible à la biosécurité. « Elle commence par la propreté », estime-t-il. Les abords sont entretenus et rien n’est stocké près des bâtiments pour diminuer le risque au maximum de présence de rongeurs. Il y a 12 ans, il met en place un sas sanitaire à l’entrée de l’élevage. « Chaque personne a son propre vestiaire et change de tenue au profit d’une tenue d’élevage. »
Il est l’un des premiers à mettre des panneaux de signalisation et à numéroter ses silos pour faciliter les livraisons d’aliment. Le travail dans l’élevage se fait dans le même ordre que sa disposition : d’abord les truies, puis le post-sevrage et l’engraissement. Pour plus de praticité, un mini-sas permet de changer de tenue entre le post-sevrage et l’engraissement.
Si l’éleveur doit revenir dans le bloc naissage, il prend une douche. « L’engraissement est poussiéreux et on y transpire. Quand on revient, on se remet propre. »
Une démarche simple et logique
Olivier explique que toute son équipe suit bien sûr la démarche de biosécurité instaurée dans l’élevage. « À l’arrivée d’un nouveau salarié, mon job est d’expliquer le pourquoi de la biosécurité. Une fois que c’est compris, ça devient routinier et naturel. »
Si Olivier s’implique beaucoup dans la biosécurité et qu’elle lui a permis de réduire l’utilisation des antibiotiques, il estime néanmoins que ça ne fait pas tout. « L’élevage peut tout de même avoir des problèmes sanitaires, puisqu’il est impossible de tout maîtriser, notamment l’air. »
Quelques craintes demeurent à ses yeux, concernant les intervenants extérieurs, et notamment les réparateurs. « Ils utilisent beaucoup de matériel et font des allers-retours entre l’élevage et leur véhicule. Il est parfois difficile de leur imposer la démarche de biosécurité. »
Toujours en projet
Olivier continue de penser aux améliorations qu’il peut encore apporter à la biosécurité de son élevage. Il envisage d’installer un portail à l’entrée de l’élevage et déplacer le parking visiteur à l’extérieur.
Le budget est estimé à environ 15 000 euros. Il souhaite aussi ajouter un passage canadien devant son quai pour empêcher l’intrusion d’animaux sauvages (8 000 euros). « Si je souhaite continuer mes investissements, c’est qu’en évoluant, l’élevage est prêt à la transmission », conclut-il.