Les mouches peuvent transmettre la fièvre porcine africaine
Des études scientifiques démontrent le rôle important des mouches dans la transmission des maladies du porc.
Des études scientifiques démontrent le rôle important des mouches dans la transmission des maladies du porc.
Le risque important de transmission de maladies par les mouches justifie pleinement la mise en place de mesures permettant l’éradication de ces insectes. Plusieurs études le prouvent. Une étude danoise démontre que les mouches nourries de sang infecté par le virus de la fièvre porcine africaine (FPA) peuvent transmettre la maladie si elles sont ingérées par des porcs. Cette voie pourrait expliquer la contamination de porcs à courte distance à l’intérieur d’un élevage. Les mouches (Stomoxys calcitrans) ayant été utilisées pour l’essai ont été nourries pendant 72 heures avec du sang de porcs virémiques pour la FPA. Des analyses par PCR (1) ont retrouvé des traces du virus au niveau de la tête des mouches jusqu’à 24 heures suivant la fin du repas de sang, et jusqu’à 72 heures au niveau de leur abdomen. Chaque porc contaminé a ingéré 20 mouches, présentées sous forme de broyat, ou bien insérées dans un « gâteau ». Les groupes d’animaux se sont infectés en deux étapes. Une première moitié a présenté des signes cliniques et est devenue virémique quatre jours après l’infection. L’autre moitié a été détectée positive entre cinq et huit jours plus tard. Ces derniers ont sans doute été infectés par contact direct avec les premiers porcs de la case atteints par la maladie.
Jusqu’à 1,5 kilomètre de distance
Cette étude met en évidence le rôle important que peuvent jouer les mouches sur la transmission des maladies à l’intérieur d’un bâtiment. Mais d’autres publications démontrent également des transferts de maladie d’un élevage à l’autre. En effet, il est couramment admis que les mouches voyagent sur une distance de 1,5 kilomètre, et qu’elles peuvent véhiculer des maladies. Une étude canadienne prouve que des mouches présentes dans un engraissement positif au SDRP et qui étaient porteuses du virus ont voyagé vers un autre bâtiment d’engraissement distant de 120 mètres, tout en maintenant le portage du virus.
Des virus et des parasites
Plusieurs études démontrent également la diversité des maladies pour lesquelles les mouches peuvent être les vecteurs. Dans des élevages détectés positifs pour Lawsonia intracellularis responsable de diarrhées, le germe est souvent retrouvé par analyse PCR sur des mouches présentes dans l’élevage. Une étude datant de 1987 montre que les mouches peuvent transporter Streptococcus suis type 2 pendant au moins cinq jours. Elles peuvent contaminer les supports sur lesquels elles se posent pendant au moins quatre jours. Ces insectes sont également vecteurs de certains parasites internes. Des œufs d’Ascaris suum et Trichuris suis ont été retrouvés sur les mouches et dans leur intestin. Mettre en place des mesures de contrôle de la population de mouches dans les élevages prend donc tout son sens dans le cadre de la mise en place d’un plan actif de biosécurité interne et externe.
(1) Polymerase Chain Reaction.
Élanco propose un diagnostic mouche
Le laboratoire réalise des diagnostics en élevage pour aborder le problème des mouches dans sa globalité.
Où sont-elles ? Quelles sont les zones à risque ? Comment traiter et à quel endroit ? « La prévention joue un rôle important dans la prolifération des mouches, et pas seulement en termes de produits de traitement », affirme Vincent Burlot, responsable grand comptes Elanco. Bien souvent lors des diagnostics, il constate le manque de brassage et de vidange des préfosses. « Il suffit de soulever un caillebotis pour constater la présence de larves en grande quantité dans le lisier. » Vincent Burlot insiste sur la précocité du traitement à mettre en place. « Une mouche tuée en mars évite un million de mouches en juillet. » Il met aussi en avant l’intérêt du double traitement larvicide et adulticide. « Les larves présentes dans les déjections et le lisier sont quatre fois plus nombreuses que les mouches adultes. Si les larves ne deviennent pas des mouches, les mouches ne deviendront pas un problème. » Le programme Elanco est composé d’un larvicide mouche/moucherons (Néporex) à appliquer toutes les six semaines, à la volée sur les caillebotis ou en arrosage sur le bord des murs, des mangeoires ou des abreuvoirs. « Il ne faut pas oublier les déchets et résidus alimentaires agglomérés sous les auges ou les nourrisseurs », souligne-t-il. Le traitement contre les adultes (Agita) s’applique en badigeon sur des panneaux à répartir sur l’ensemble du bâtiment toutes les six semaines, ou en micro-granulés de couleur jaunes dans un récipient.