Les éleveurs de porc satisfaits de leur maternité liberté
De plus en plus d’éleveurs de porc s’équipent de cases de maternité liberté par anticipation d’une évolution réglementaire sur le logement des truies. Après une phase de transition, les éleveurs sont globalement satisfaits du système, selon une enquête terrain.
De plus en plus d’éleveurs de porc s’équipent de cases de maternité liberté par anticipation d’une évolution réglementaire sur le logement des truies. Après une phase de transition, les éleveurs sont globalement satisfaits du système, selon une enquête terrain.
La quasi-totalité des cases de maternité vendues aujourd’hui permettent de libérer la truie pour une partie de sa lactation. Une enquête, menée par les Chambres d’agriculture de Bretagne et Pays de la Loire et l’Ifip auprès de 29 éleveurs équipés depuis trois mois à six ans, révèle qu’ils sont globalement satisfaits de leur équipement et du système liberté.
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Cependant, des défis subsistent. Quel que soit le matériel, certaines conduites mises en place après une phase de transition, comme la gestion des températures et de la contention, sont assez similaires entre élevages. L’observation des animaux permet de les adapter pour maximiser les performances.
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L’absence de normes de surface ou de conduite laisse aux éleveurs une diversité de choix techniques et d’équipements en termes de modèles, d’équipementiers ou de dimensions. Pour les élevages visités, les cases provenaient de neuf équipementiers différents. Elles ont été regroupées en cinq grands types suivant la position de l’auge, du coin à porcelets et de l’ouverture de la cage. La surface moyenne des cases est de 6,6 m² dont 4 m² disponibles pour la truie.
Adapter ses équipements au travail
Les éleveurs justifient leur choix du modèle de case par la simplification du travail au quotidien (surveillance, facilité d’utilisation). Mais avec des solutions qui sont souvent différentes d’un élevage à l’autre.
La facilité de déplacement des truies au sevrage, liée à la possibilité de bouger pendant la lactation, est également mise en avant. La surface supplémentaire des systèmes liberté entraîne cependant certaines contraintes.
Le temps de lavage des salles est le plus souvent allongé. L’intervention sur les porcelets est également plus complexe, car la surface supplémentaire leur offre plus d’opportunités de s’échapper.
Une niche avec un système de blocage des porcelets a été installée dans plusieurs élevages pour régler ce problème. L’intervention sur les porcelets peut également se révéler dangereuse si la truie est libre, d’autant plus si le système n’est pas prévu pour la bloquer lors des interventions.
Adapter les pratiques à l’observation des animaux
Les éleveurs soulignent qu’ils n’ont pas changé leur conduite avec le passage au système liberté. Des points communs émergent, comme la mise en place d’une double ambiance, fraîche pour les truies et chaude pour les porcelets et les pratiques de libération des truies. Les éleveurs libèrent en moyenne leurs truies 7,7 jours après la mise bas. L’opération est toujours réalisée quand les soins sont terminés et souvent autour d’un repas.
Que ce soit pour la gestion des températures ou de la libération, les éleveurs adaptent leurs pratiques à l’observation des animaux. Pour cela, la majorité des éleveurs affirme qu’un temps d’adaptation est nécessaire. À l’issue de cette période, ils estiment avoir atteint une conduite routinière et des performances semblables à celles de truies bloquées. Les périodes d’adaptation varient de quatre mois à trois ans. Ces résultats démontrent l’importance des échanges et du conseil lors de la phase de transition.
Nicolas Villain, nicolas.villain@bretagne.chambagri.fr