Les coûts de construction des bâtiments de porc se stabilisent
Après deux années marquées par de très fortes hausses du coût de la place en production porcine, le marché de la construction semble retrouver une évolution normale en 2024. Mais les tarifs restent élevés.
Après deux années marquées par de très fortes hausses du coût de la place en production porcine, le marché de la construction semble retrouver une évolution normale en 2024. Mais les tarifs restent élevés.

De janvier 2023 à janvier 2024, l’indice national du coût de la construction tous corps d’état (BT01) édité par l’Insee n’a progressé que de 3,2 %. Il s’agit de la première année depuis la pandémie de Covid où le marché du bâtiment montre des signes de ralentissement.
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Cette tendance semble se poursuivre sur 2024 car entre janvier et octobre 2024, ce même indice n’a évolué que de 0,3 %. Il s’agit d’un coup d’arrêt dans les augmentations brutales du coût des matériaux. Malgré tout, il faut constater que le coût des bâtiments porcins a connu une augmentation spectaculaire sur les huit dernières années et s’est stabilisé à des niveaux très élevés. À titre d’exemple sur les deux stades physiologiques les plus construits actuellement, le coût d’une place de maternité et d’engraissement sur caillebotis intégral ont respectivement augmenté de 69 et 46 % entre 2015 et 2023. Généralement après une augmentation aussi importante, le marché peine à retrouver les tarifs connus avant la hausse ou alors sur un pas de temps très long. Pour le moment, les projets de construction ne sont pas, ou peu, impactés par ces tarifs. Mais si le prix du porc vient à baisser, cela pourrait avoir un impact direct sur le nombre de réalisations à venir.
Le covid, déclencheur d’une augmentation brutale

Avant 2021, le marché du bâtiment connaissait une augmentation modérée de ces coûts (entre 0 et + 5 % tous les ans). Seule exception, les années 2015 et 2016, durant lesquelles les tarifs avaient diminué (- 0,7 %). La filière sortait alors de plusieurs années dynamiques tirées par la mise aux normes des truies gestantes en 2013. Elle avait ensuite connu un ralentissement, puis une diminution des coûts de construction. Après une année 2020 marquée par un ralentissement fort des activités industrielles en raison de la pandémie mondiale de Covid, la reprise d’activités fulgurante en 2021 et 2022 à l’échelle mondiale (tous secteurs d’activité confondus) a conduit à une augmentation du prix des matières premières. Cette situation est venue tendre les relations commerciales car les entreprises ont eu des difficultés d’approvisionnement pour certaines marchandises et les coûts sont devenus de plus en plus volatils. Le marché du bâtiment a déjà connu des difficultés sur les quinze dernières années. Mais la plupart du temps, le coût des matières premières n’avait pas augmenté en même temps. Il y avait donc un effet tampon sur les coûts globaux des bâtiments à construire. La crise de 2021 a été fulgurante car elle a touché tous les secteurs d’activité en même temps : carte électronique, béton, charpente, métal, plastique…
Yvonnick Rousselière, yvonnick.rousseliere@ifip.asso.fr