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À l'élevage de Porcs Lanvaux, la communication est bonne entre juniors et seniors

À la SCEA de Porcs Lanvaux, un naissage associatif situé à Saint-Guyomard dans le Morbihan, dix salariés âgés de 21 à 61 ans travaillent aujourd’hui ensemble. L’un d’eux, Pierre-Yves, nous donne son avis sur les liens professionnels et intergénérationnels qui régissent l’équipe.

Pierre-Yves Nogues, responsable gestante du naissage associatif de Porcs Lanvaux (à gauche, avec Romane, Dulce et Constance). « Chacun met de l’eau dans son vin et les relations sont harmonieuses. » © D. Poilvet
Pierre-Yves Nogues, responsable gestante du naissage associatif de Porcs Lanvaux (à gauche, avec Romane, Dulce et Constance). « Chacun met de l’eau dans son vin et les relations sont harmonieuses. »
© D. Poilvet

Pierre-Yves, un jeune cinquantenaire, a rejoint le naissage associatif de Porcs Lanvaux depuis quatre ans. Il est responsable des truies gestantes, de la quarantaine et de l’apprentissage des cochettes au DAC. Il réalise aussi une partie de l’entretien, participe au suivi de la station de traitement et assure la livraison des porcelets lors de l’absence du titulaire du poste. Son travail varié lui permet d’être en relation avec tous les salariés de l’élevage.

Lire aussi : L’écoute et le dialogue au cœur des liens intergénérationnels

Selon lui, travailler à plusieurs générations « n’est pas simple, mais pas rédhibitoire non plus. Chacun met de l’eau dans son vin et cela se passe relativement harmonieusement. Bien entendu, les plus anciens dans l’élevage ont parfois du mal à accepter les façons de pratiquer ou l’état d’esprit des plus jeunes et vice versa. Chacun ayant une part d’autonomie sur son poste, cela laisse un peu de liberté, tant que les objectifs sont atteints. »

Les jeunes plus attentifs aux horaires

Pour Pierre-Yves « la motivation de chacun pour atteindre l’objectif de production est globalement la même. Mais elle s’exprime sans doute différemment. Les plus jeunes vont mettre l’énergie nécessaire pour y parvenir dans le temps horaire quotidien prévu, tandis que les plus anciens ne seront pas à la demi-heure près pour parvenir à leur fin ». Il constate que les jeunes sont plus attentifs aux horaires, souvent pour des raisons personnelles : ils doivent souvent s’occuper de leurs enfants, ou veulent participer à différentes activités extraprofessionnelles. « Dans notre organisation, la vie privée est bien séparée de la vie professionnelle. » Par ailleurs, Pierre-Yves souligne que l’implication des plus jeunes n’est peut-être pas aussi aisée qu’avant, car ils ne sont pas toujours formés à la production porcine durant leur cursus scolaire et ne possèdent pas toute la connaissance théorique nécessaire en arrivant sur l’élevage. « C’est donc plus compliqué pour eux de participer aux décisions. »

Des fiches d’activité facilement consultables

Selon Pierre-Yves, « pour que cela fonctionne bien entre les générations, il faut, de la même façon que pour des équipes d’âge homogène, des fiches d’activités écrites précises et facilement consultables pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde ». Il souligne qu’il faut toutefois veiller à ce qu’elles n’inhibent pas le sens « éleveur » des équipiers si elles sont trop rigides. « Le chef d’élevage doit s’assurer que la communication ne se rompt pas entre juniors et seniors afin de favoriser la transmission du savoir. Les seniors doivent avoir le temps nécessaire pour bien former les nouveaux venus. Le responsable d’élevage doit savoir féliciter les jeunes pour les encourager et s’assurer que les plus maniaques (plutôt les anciens) ne les fatiguent pas trop. »

Le petit plus, la convivialité

Covid oblige, c’est à distance et masqués que tous se retrouvent vers 10 h 30 à la pause-café pour échanger sur le travail à faire, les évolutions à mettre en place et les problèmes rencontrés aux différents postes. Ils n’hésitent pas à se laisser des messages écrits via les ordinateurs ou par l’intermédiaire d’un collègue. À l’occasion de la nouvelle année ou une fois par an, une sortie conviviale soude toute l’équipe. Elle prend la forme d’un dîner au restaurant suivie d’une activité, un escape game par exemple.

Faire de la diversité une richesse

 

 
Une partie de l'équipe de la SCEA Porcs Lanvaux. De gauche à droite : Mickaël, Romane, Jean-Pierre, Dulce, Pierre-Yves, Constance, et Pierrick, le responsable d'élevage. Mieux se connaître, prendre le temps de s’écouter, sont sans doute les clés de la réussite de cette équipe multigénérationnelle et originale. © D. Poilvet
Une partie de l'équipe de la SCEA Porcs Lanvaux. De gauche à droite : Mickaël, Romane, Jean-Pierre, Dulce, Pierre-Yves, Constance, et Pierrick, le responsable d'élevage. Mieux se connaître, prendre le temps de s’écouter, sont sans doute les clés de la réussite de cette équipe multigénérationnelle et originale. © D. Poilvet

Le chef d’élevage de la SCEA de Porcs Lanvaux, Pierrick, ainsi que Patrick, bientôt cinquantenaires, sont depuis près de 25 ans dans l’entreprise. Dominique, « futur jeune retraité en avril 2021 » travaille avec eux depuis plus de vingt ans. Quant à Jean-Pierre, un trentenaire responsable du planning et de la gestion du personnel, il est là depuis sept ans. Les autres salariés sont arrivés depuis quatre ans et moins. Constance a intégré l’équipe fin 2016, ensuite Dulce à temps partiel et Mikaël peu après. Dulce est originaire des Philippines. Elle a eu une expérience en élevage au Canada avant d’arriver en France avec son conjoint éleveur qu’elle a rencontré au Canada. Zaïd est présent à mi-temps par l’intermédiaire d’un groupement d’employeurs. Originaire d’Irak, en France depuis deux ans, il a commencé par s’approprier les rudiments de la langue française avant de rejoindre l’équipe il y a un an. Enfin Romane complète cette équipe depuis la fin de l’été.

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