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« Le transfert en post-sevrage est bien plus facile avec la sociabilisation précoce des porcelets »

Samuel Laroche ne voit que des avantages à la sociabilisation précoce des porcelets. Une pratique qui va dans le sens du bien-être et qui n’a pas eu d’impact négatif sur les performances techniques et la maîtrise sanitaire de son cheptel.

Deux des trois lattes constituant la cloison latérale sont retirées permettant la circulation des porcelets d’une case à l’autre. © A. Puybasset
Deux des trois lattes constituant la cloison latérale sont retirées permettant la circulation des porcelets d’une case à l’autre.
© A. Puybasset

À la tête d’un élevage de 180 truies et leur suite à Plescop dans le Morbihan, Samuel Laroche s’est lancé par curiosité en 2019 dans la sociabilisation précoce des porcelets. « J’ai démarré très progressivement en commençant par le mélange de deux cases, puis de quatre puis de huit cases, le temps d’observer le comportement des truies et des porcelets. »

Lire aussi : Comment les éleveurs pratiquent la sociabilisation précoce des porcelets

Depuis mars, 100 % des cases de maternité sont sociabilisées. Les huit cases de la rangée centrale sont mélangées en un seul groupe, tandis que les cases des rangées côté cloison sont regroupées en quatre ensembles de trois portées. L’éleveur ne cherche pas à constituer des groupes en fonction des rangs de portées. Lors du transfert en salle de maternité, il laisse les truies choisir leur case.

Une ouverture en deux temps des cloisons

Les porcelets sont libérés après les soins, à 7 jours d’âge. Dans ses deux salles de vingt places chacune, les séparations latérales entre cases sont constituées de trois lattes en plastique superposées de 20 cm de haut.

 

 
Samuel Laroche : « La sociabilisation précoce convient bien au cochon qui est un animal de nature curieux et très sociable. » © A. Puybasset
Samuel Laroche : « La sociabilisation précoce convient bien au cochon qui est un animal de nature curieux et très sociable. » © A. Puybasset
L’éleveur retire dans un premier temps la latte supérieure pour habituer les truies à se voir. Le lendemain, il enlève la deuxième latte permettant, ainsi aux porcelets de circuler d’une case à l’autre en passant par-dessus la 3e latte, qui elle reste à poste. « Cette dernière permet de maintenir une délimitation entre cases, et de marquer une zone de propriété. Elle apporte aussi un côté ludique aux porcelets. C’est plaisant de les voir se toucher le groin et passer d’une case à l’autre. Le mélange se fait très naturellement en quelques minutes. Cette pratique convient bien au cochon qui est un animal curieux et très sociable. » L’éleveur a remarqué qu’à l’heure de la tétée et du couchage, les porcelets retournent en grande majorité vers leur mère. Les plus petits changent peu de cases et la plupart des porcelets se cantonnent à trois-quatre cases. Ces observations pourront être confirmées par l’analyse d’Evel’up des enregistrements vidéo réalisés dans son élevage durant quatre bandes successives.

 

Des porcelets plus vigoureux

« Cette pratique a été facile à mettre en œuvre, et n’a pas impliqué de coût. » Les lattes retirées sont simplement posées sur le portique au-dessus de la case, ce qui limite la manutention. Samuel Laroche n’a pas constaté de changement sur le nombre ou le poids de sevrés. Les résultats sont restés bons, sans détérioration de l’état sanitaire. En revanche, il a vu un effet net sur le comportement des porcelets lors du sevrage. « Ils sont beaucoup plus dynamiques et plus vigoureux. Le transfert en post-sevrage se fait beaucoup plus facilement et sans stress », apprécie l’éleveur qui gère seul son atelier.

 

 
Les caméras positionnées dans l'allée enregistrent les déplacements des porcelets sociabilisés. L'analyse des images par Evel'up vise à mieux comprendre le comportement des porcelets.  © Evel'up
Les caméras positionnées dans l'allée enregistrent les déplacements des porcelets sociabilisés. L'analyse des images par Evel'up vise à mieux comprendre le comportement des porcelets. © Evel'up
Chaque groupe de trois portées sociabilisées entre elles constitue une case de post-sevrage de 35 à 40 places. L’éleveur observe très peu de bagarres ou de comportement agressif. Depuis quelque temps, il laisse les queues entières sur quelques portées de porcelets sociabilisés. « En réduisant le stress, la sociabilisation des porcelets permet probablement de limiter le risque de caudophagie. »

 

Fiche élevage

EARL Brambec

Un UTH

180 truies naisseurs-engraisseurs

Conduite en 7 bandes

Sevrage à 28 jours

20-21 truies par bande

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