Le tracker suit la course du soleil pour alimenter l'élevage de porcs en énergie
Dans le Pays Basque, le tracker solaire installé par Olivier Garay permet de couvrir 24 % des besoins électriques de l’élevage de 170 truies naisseur engraisseur.
À Orègue, petite commune du Pays Basque, l’ensoleillement généreux a été mis à profit par Olivier Garay pour alimenter en électricité son élevage de 170 truies naisseur engraisseur. Un tracker de 117 m2 constitué de 54 panneaux photovoltaïques biface pour une puissance de 20 kWc a été installé en juillet 2018 par la société OKwind à proximité de l’élevage. Sa particularité est d’être toujours orienté face au soleil, grâce à deux servomoteurs qui lui permettent de se mouvoir autour du poteau qui le soutient. Ainsi les cellules peuvent capter le soleil toute la journée, ce qui améliore son rendement par rapport à une installation fixe sur une toiture. « Pour un investissement de 52 000 euros hors taxe, sans le câblage ni le génie civil, le retour sur investissement du tracker est compris entre 8 et 11 ans », affirme Ximun Harinordoquy, commercial Okwind pour le Sud-Ouest. Olivier et Arnaud Garay, son père, avaient fait un devis d’une installation de panneaux sur le toit d’un hangar. « Pour avoir une production équivalente, il aurait fallu 200 m2 de panneaux, d’une puissance de 36 kWc. Et malgré un coût inférieur au tracker, le retour sur investissement était plus long », se souviennent-ils. « Le tracker produit 70 % d’électricité de plus qu’une installation en toiture avec une pente optimale à 30 ° », argumente Ximun Harinordoquy. Par ailleurs, les éleveurs craignaient aussi l’apparition de courants vagabonds dans la structure du hangar, potentiellement préjudiciables pour les animaux qui y sont logés. Le tracker ne nécessite pas d’entretien particulier, excepté un graissage des axes de rotation tous les deux ans. « La rosée ou la pluie assurent son nettoyage », affirme Ximun Harinordoquy. Couplé à un anémomètre, il se met automatiquement à plat durant la nuit et les jours de grand vent.
À l’EARL Garay, le tracker a fourni 40 600 kWh en 2019, soit 24 % de la consommation totale de l’élevage (160 000 kWh). Les principales dépenses électriques se font en maternité, avec les lampes et les plaques chauffantes, et en post-sevrage. En plein été, la ventilation consomme aussi beaucoup d’électricité durant le pic de chaleur de l’après-midi. Un pic qui coïncide au maximum de production du tracker. Sa taille a été dimensionnée pour éviter un surplus de production difficile à valoriser puisque les solutions de stockage de l’électricité et que l’injection du surplus dans le réseau n’est pas économiquement rentable. « Le rendement optimal est assuré pour une autoconsommation minimale de 90 % », assure Ximun Harinordoquy. À l’EARL Garay, près de 94 % de la production a été autoconsommée.