« Le projet d’AOP est entre les mains des groupements »
Le président de l’UGPVB, Michel Bloch, exhorte les administrateurs des groupements à valider le projet d’association d’organisation de producteurs (AOP) qui, selon lui, engage l’avenir de la production.
Le président de l’UGPVB, Michel Bloch, exhorte les administrateurs des groupements à valider le projet d’association d’organisation de producteurs (AOP) qui, selon lui, engage l’avenir de la production.
Deux ans après avoir émis l’idée de fédérer les organisations de producteurs (OP) au sein d’une association (AOP), le président de l’UGPVB(1), Michel Bloch, est satisfait du travail accompli. « Les jeunes administrateurs des groupements ont défini le contenu de l’AOP. Les statuts de l’association ont été rédigés cet hiver par leurs présidents. Désormais la décision appartient aux administrateurs des groupements qui doivent valider le projet. » Ce qui nécessite de lever les dernières réticences. « C’est l’avenir de la production qui est en jeu. À chaque administrateur de bien mesurer les enjeux de ce dossier qui engage l’avenir de la production et des éleveurs. Si nous pensons au court terme pour nos structures, on ne fera rien. Si nous pensons aux éleveurs, l’AOP se fera », martèle-t-il.
Les actualités qui ont émaillé ces derniers mois le prouvent. « L’écart persistant entre le MPB et les cotations allemandes et espagnoles ne pourra se résorber qu’en agissant collectivement. Plutôt que de gérer individuellement les retards d’enlèvement, les OP doivent pouvoir discuter entre elles pour envisager des actions à même de rétablir un équilibre du marché. » Même constat concernant la défense du prix de base qui pourrait être également une mission majeure de l’AOP. « N’oublions pas que deux acteurs importants de l’aval ne participent plus ou très peu au MPB. Les éleveurs doivent être regroupés et se mobiliser pour assurer la définition d’un prix de base transparent et équitable. » Autre dossier d’enjeu significatif, la réforme de la Pac, avec la possibilité de financements publics pour la production organisée.
Des actions collectives pour soutenir la production
Michel Bloch tient à préciser que l’autonomie et la diversité des OP ne sont nullement remises en cause par cette AOP. « Chaque groupement est en droit de mener sa propre stratégie d’accompagnement des éleveurs, notamment par le développement de filières spécifiques permettant par exemple la rémunération d’une partie de la carcasse à un prix garanti déconnecté du cadran. » Il souligne que l’AOP n’a pas vocation à interférer dans ces stratégies spécifiques. « Elle permettra uniquement de mener des actions collectives pour soutenir la production dans son ensemble. »
Le président de l’UGPVB estime que tous les signaux sont au vert pour aboutir à sa création. « Nous avons obtenu le soutien des services de la Commission européenne et du ministère de l’Agriculture avec lesquels l’UGPVB a travaillé pour définir son contour. L’évolution du droit européen sur la concurrence est favorable à ce projet. Les volontés politiques définies dans le cadre des États généraux de l’alimentation sont en faveur d’un renforcement du pouvoir de marché des éleveurs. À nous de prendre l’initiative dans l’intérêt des éleveurs. Si les administrateurs des groupements prennent leurs responsabilités, nous pouvons envisager la reconnaissance de l’AOP d’ici la fin de l’année 2020. »