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Trois questions à Michel Bloc’h, président de l’UGPVB
« L’AOP est un espace juridiquement sécurisé pour que les éleveurs de porcs puissent lancer des actions collectives»

L’association des organisations de producteurs (AOP) de porcs Grand Ouest a été créée le 7 avril dernier par les dix groupements amont de l’ouest de la France (1). Le président de l’Union des groupements bretons, Michel Bloc’h, précise les objectifs de cette nouvelle structure.

Michel Bloc'h président de l'Union des groupements de producteurs de porcs de Bretagne © D. Poilvet
Michel Bloc'h président de l'Union des groupements de producteurs de porcs de Bretagne
© D. Poilvet

1-Pourquoi avoir créé une AOP, alors que d’autres structures comme les Unions de groupements régionaux (UGPVB Bretagne, UNGP Normandie, URCA Pays de la Loire) existent déjà ?

Michel Bloc’h : Juridiquement, l’AOP est le seul mode organisation disponible permettant d’engager des négociations et des actions collectives. Cet outil trouve sa source dans la réglementation de l’UE et a pour vocation de répondre aux trois premiers objectifs de la Pac : assurer un revenu équitable, renforcer la compétitivité et rééquilibrer les pouvoirs dans la chaîne d’approvisionnement. Sans ce type d’organisation, toute discussion entre structures de commercialisation est susceptible d’être considérée comme une entente, et donc une infraction au droit de la concurrence. Il est important d’avoir conscience que les réglementations qui régissent les marchés ont pour objectif essentiel de faire pression à la baisse sur les prix. Pour les éleveurs de porcs, l’AOP doit être considérée comme un espace sécurisé juridiquement qui permettra d’agir sur les marchés.

2-Quels vont être les premiers travaux de l’AOP ?

M.B. : À titre d’exemple, un des objectifs est de mener des actions pour mieux organiser l’offre en porcs charcutiers afin que cessent les problèmes de retards qui ont tant pénalisé les éleveurs ces derniers mois. Pour cela, l’AOP devra mettre en place très rapidement des prévisions de l’offre à S + 1 et S + 2 et de production à trois-quatre mois. Nous devrons ensuite envisager toutes les pistes d’actions possibles : retrait de porcelets, recherche de débouchés en vif, abattage à façon pour la commercialisation de carcasses… L’AOP est également le lieu où peuvent également se discuter des sujets qualitatifs, comme l’adaptation de la production à l’arrêt de la castration à vif, ou encore la réponse aux attentes sociétales et environnementales.

3-Quels seront les moyens d’action de l’AOP vis-à-vis des fonds opérationnels développés par la future Pac ?

M.B. : Les institutions européennes permettent d’étendre le champ d’application des fonds opérationnels de la Pac 2023 à toutes les filières agricoles, à condition qu’elles soient organisées. Les domaines d’application sont vastes. Ils concernent à la fois la modernisation de l’élevage, les enjeux environnementaux, de bien-être animal, et sanitaires, avec par exemple le financement de stations de lavage, indispensables si la FPA arrive en France. La création de l’AOP Porc Grand Ouest est un signal fort de volonté d’organisation envoyé à l’État pour qu’il développe ces programmes opérationnels et que la production porcine puisse en bénéficier.

(1) Agrial, Eureden, Elpor, Evel’up, GRPPO, Porcineo, Porélia, Syproporcs, Porveo, Porc Armor évolution

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