La reprise de la consommation de viande de porc tarde
La viande de porc et la saucisserie fraîche perdent des acheteurs et leurs prix restent orientés à la baisse, tandis que les volumes en charcuterie résistent mieux grâce aux premiers prix.
La viande de porc et la saucisserie fraîche perdent des acheteurs et leurs prix restent orientés à la baisse, tandis que les volumes en charcuterie résistent mieux grâce aux premiers prix.

Sur le premier semestre 2024, les Français sont restés prudents quant à leurs achats alimentaires. Sur les sept premiers mois, la consommation apparente en viande porcine a augmenté de 1,4 % sur un an (1), tirée par la consommation hors domicile de type snacking, plus économique, au détriment de la restauration traditionnelle.
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Les volumes en restauration hors domicile tous segments confondus progressent de 1,5 %. En ce qui concerne la consommation à domicile, les volumes des ménages reculent de 3,9 % en viande de porc frais (2), de 8,4 % en saucisserie fraîche et de 1,3 % en charcuterie, principalement du fait de la hausse des prix. L’inflation, très présente sur le premier trimestre 2024, s’est atténuée progressivement ces derniers mois. Mais en alimentaire, malgré la décélération des prix, plus de 70 % des Français ont la perception d’une hausse continue sur les trois derniers mois (3). Pour réduire leurs coûts, ils déclarent limiter l’achat de certains produits (82,9 %) ou réduire les quantités achetées (79,3 %) et attendent davantage de promotion (57,3 %).
Mauvais temps sur les produits de barbecue
La météo capricieuse des mois de juin et juillet est venue s’ajouter à l’inflation, conduisant à un net recul des achats de produits estivaux. Sur les circuits de la grande distribution, le rayon coupe connaît un repli de 4,9 % de ses volumes. le libre-service se maintient. Les familles de produits plaisir tel que le saucisson sec et les jambons secs se redressent. Les essentiels, jambons cuits, lardons, poitrine, bacon et saucisses pâtes fines se tiennent ou limitent leurs pertes. En revanche, les produits plus traditionnels de la charcuterie, boudin et andouillettes, sont à la peine.
La descente en gamme se poursuit
Compte tenu de la pression budgétaire qui perdure, les consommateurs de charcuterie sont plus attirés par les premiers prix qui progressent de 9 % en volume. La chute des marques nationales se poursuit (-1,9 %) Quant aux marques de distributeurs, elles donnent des signes d’essoufflement avec un recul de leurs volumes de 1,2 %. Dans la grande distribution, le premier semestre a été marqué par de nombreux transferts d’enseignes, accompagnés de fermetures qui ont perturbé les performances des points de vente. Les discounters ont continué à perdre des positions en charcuterie (-1,8 %). En revanche, la dynamique de l’e-commerce s’est poursuivie (+ 9,5 %). Des signes encourageants en matière de recul de l’inflation des produits du porc sont observés ces dernières semaines. Cependant, la morosité devrait perdurer notamment pour des raisons macroéconomiques, 7 Français sur 10 faisant part de signes d’inquiétude quant à leur situation financière de fin d’année.
Valérie Diot valerie.diot@ifip.asso.fr