À la Coop de Chanteloup, la vaccination Coliprotec F4/F18 a réglé le problème de colibacillose en PS
La maternité collective Coopérative Agricole de Chanteloup, à Nozay en Loire-Atlantique, a mis en place la vaccination orale des porcelets avec Coliprotec F4/F18 d’Elanco. L’effet a été immédiat dès la première bande vaccinée et se poursuit plusieurs mois après.
La maternité collective Coopérative Agricole de Chanteloup, à Nozay en Loire-Atlantique, a mis en place la vaccination orale des porcelets avec Coliprotec F4/F18 d’Elanco. L’effet a été immédiat dès la première bande vaccinée et se poursuit plusieurs mois après.
Voici un vaccin qui fait l’unanimité dans cette maternité collective de 1 300 truies. Le chef d’élevage, les salariés, les actionnaires et clients en porcelets de 27 kg, le vétérinaire… Bref, toutes les personnes qui étaient confrontées à un problème de diarrhées au sevrage qui sapait les résultats économiques, la qualité des porcelets vendus, le moral des salariés… Et qu’aucun traitement (même antibiotique) ne parvenait à résoudre.
Il a fallu la sortie du nouveau vaccin d’Elanco, Coliprotec F4/F18 en juillet 2016 et la collaboration entre Vincent Rincé, chef d’élevage, David Peroz, vétérinaire en charge de l’élevage, et le laboratoire Elanco, pour venir semble-t-il définitivement à bout de cette pathologie puisque, depuis la mise en place du vaccin en novembre 2016, aucune bande n’a présenté de problème de colibacillose après sevrage.
Le chef d’élevage et son vétérinaire de l’époque avaient quasiment tout tenté : aliment déconcentré, oxyde de zinc… Et plus aucun traitement antibiotique oral ne donnait de résultats satisfaisant. David Peroz décide alors de réaliser avec Elanco un Epidémiocoli, à savoir des analyses de laboratoire sur des écouvillons rectaux de porcelets présentant ces diarrhées 48 à 72 heures après sevrage. Les résultats sont clairs : les porcelets souffrent des « fameux » ETEC, ces Escherichia coli produisant des entérotoxines, en particulier les souches F4 et F18. De plus, les antibiogrammes effectués sur ces souches permettaient de comprendre pourquoi les traitements antibiotiques n’avaient plus d’effet : globalement, lorsque la souche F4 était sensible à un des antibiotiques disponibles, la F18 était résistante à cette molécule… et inversement.
La décision est alors prise de mettre en place la vaccination orale avec Coliprotec F4/F18 en administrant le vaccin à 18 jours d’âge, « le moment idéal pour que, compte tenu de la mise en place de l’immunité en sept jours, le vaccin soit totalement efficace à l’âge où, d’habitude, la maladie sévit, soit le dimanche ou lundi après le sevrage du jeudi », précise Vincent Burlot, Elanco. Conformément aux recommandations du laboratoire, la vaccination de la première bande a été faite par drogage, « ceci afin d’être sûr de la bonne prise de la solution vaccinale par chaque porcelet ». Puis, pour les bandes suivantes, le vaccin a été distribué dans des augettes placées dans la case de maternité (voir en images). Le résultat a été immédiat, comme le confirment le chef d’élevage et le vétérinaire : plus aucune diarrhée, suppression totale de tout traitement antibiotique et de l’oxyde de zinc… Une grande satisfaction pour Vincent Rincé. Il se réjouit de produire des porcelets plus en adéquation avec les attentes sociétales et la démarche Nouvelle Agriculture de son groupement Terrena, de constater que les salariés « ont un meilleur moral » et que les actionnaires qui s’approvisionnent en porcelets affirment avoir vu la différence. Les résultats techniques confirment : le taux de pertes en PS est passé de 2,9 % à 1,6 %, les poids de sortie ont fait un bond de 2 kg et les lots ont gagné en homogénéité (voir tableau) par rapport aux bandes traitées aux antibiotiques ou à l’oxyde de zinc. Les engraisseurs, eux, confirment que la qualité des porcelets est bien meilleure et qu’ils estiment avoir gagné au moins deux jours à la vente. Enfin, le chef d’élevage souligne l’intérêt au niveau du travail : rien de comparable entre une ou deux injections aux porcelets en PS et la distribution du vaccin à J18 en maternité qui, pour des bandes d’environ 57 truies, ne demande que deux heures.
Sur les seules améliorations techniques en PS, le retour sur investissement est de l’ordre de 1/10. Vincent Burlot calcule : « toutes choses égales par ailleurs – aliment, etc. –, la baisse du taux de pertes et l’amélioration du GMQ apportent un avantage de plus de trois euros par porcelet". En retranchant le coût du vaccin, le bénéfice se situe à deux euros nets, « soit près de 61 000 euros par an pour l’élevage ».
Les E.coli F4 et F18 présents dans la majorité des élevages à problème de diarrhées en PS
Dans sept élevages sur dix confrontés à des problèmes de diarrhées de post-sevrage, les souches d’E. coli F4 et/ou F18 sont présentes. C’est ce que révèle le bilan réalisé parle laboratoire Elanco, de 2014 à 2016, auprès de 900 élevages ayant fourni des écouvillons rectaux de porcelets présentant cette diarrhée qui survient quatre à cinq jours après le sevrage ou à la transition entre premier et deuxième âges. Plus en détail, la souche F4 est retrouvée seule dans 34 % des cas, la souche F18 seule dans 24 % des cas, et l’association des deux dans 10 % des cas. D’où la pertinence d’un vaccin dirigé contre ces deux souches d’E. coli, très majoritairement impliquées dans cette pathologie de sevrage.