La Chine face au trafic de viande contaminée par la fièvre porcine africaine (FPA)
Lors d’une conférence de presse le 1er mars à Beijing (Pékin), le ministère de la Sécurité publique a fait le point sur les délits liés à la fièvre porcine africaine (FPA). « 32 affaires criminelles » d’abattage illégal ont abouti à l’arrestation de 90 suspects pour la vente de 15 000 porcs infestés soit plus de 140 tonnes de produits contaminés commercialisés.
Lors d’une conférence de presse le 1er mars à Beijing (Pékin), le ministère de la Sécurité publique a fait le point sur les délits liés à la fièvre porcine africaine (FPA). « 32 affaires criminelles » d’abattage illégal ont abouti à l’arrestation de 90 suspects pour la vente de 15 000 porcs infestés soit plus de 140 tonnes de produits contaminés commercialisés.
Le trafic de transport de porcs provenant de zones contaminées est la principale cause de ce constat (plus de 500 affaires pénales recensées entraînant plus de 960 arrestations). Afin de réduire les pertes économiques dans les régions infectées, des éleveurs mais aussi des transporteurs ont falsifié les certificats d’inspection et de quarantaine autorisant la vente des porcs. D’autres achètent directement des faux à des vétérinaires officiels peu scrupuleux. La création de petits outils d’abattage-transformation a également permis d’outrepasser la réglementation. Implantés dans les régions reconnues infestées, ces abattoirs non-autorisés et ne respectant aucune norme sanitaire achètent directement aux éleveurs des porcs sains ou malades. Les carcasses contaminées sont ensuite transformées et vendues sur les marchés locaux. Ces comportements considérés comme des crimes contre la sécurité alimentaire sont pris très sérieusement par le gouvernement chinois. Une série de mesures ont été récemment annoncées. La première est de promouvoir l’inspection, la prévention et le contrôle de l’épidémie. La deuxième est de lutter contre ces délits en médiatisant les grandes affaires par exemple ou en identifiant avec précision tous les maillons d’un trafic avant son démantèlement. La troisième est de renforcer les contrôles afin d’éviter la propagation. Aujourd’hui, les autorités publiques invitent les médias et la population à signaler toute activité illégale.
Avis d’expert : Alexandre Poissonnet, Ifip-Institut du porc
« Une épidémie liée aux activités humaines »
"Depuis la confirmation du premier foyer le 3 août 2018, 113 autres ont été découverts dans 28 provinces différentes (mise à jour le 20 mars 2019). Le trafic de transports d’animaux infectés et de viandes contaminées a largement contribué à la propagation de l’épidémie dans tout le pays et maintenant dans des pays voisins (Mongolie, Vietnam). Mais la commercialisation de produits contaminés a des répercussions bien au-delà des frontières. Des denrées alimentaires chinoises ont aussi été détectées positives en Australie. Cet article confirme que la propagation de la FPA dans diverses parties du monde est bien plus liée à l’activité humaine, qu’aux déplacements assez locaux des sangliers."