La chaudière au bois chauffe le bloc naissage de l’élevage de porcs
Gilles et Bernard Le Douget ont choisi une chaudière au bois pour chauffer leur nouvelle maternité post-sevrage ainsi que le bâtiment gestante et leur maison d’habitation.
À Pluméliau dans le Morbihan, les haies bocagères de l’exploitation de Gilles et de Maxime Le Douget, à la tête d’un élevage de 220 truies naisseur engraisseur partiel, constituent une ressource renouvelable importante pour chauffer les bâtiments de l’élevage. C’est pourquoi ils ont investi en 2018 dans une chaudière au bois de 130 kW, installée dans un local situé à l’extrémité de leur nouveau bâtiment maternité post-sevrage construit l’année dernière. « Le bois chauffe les 47 places de maternité et 700 places de post-sevrage par des plaques chauffantes en maternité via un circuit d’eau chaude, décrit Gilles Le Douget. Nous avons également prolongé le circuit d’eau chaude vers la verraterie-gestante de 195 places et la quarantaine de 20 places. Les radiateurs de nos deux maisons d’habitation sont également connectés. » Pour couvrir ces besoins, ils utilisent chaque année 60 tonnes de plaquettes de bois issues de leurs haies bocagères. Les arbres sont abattus et broyés par un entrepreneur local qui dispose de matériel permettant de travailler vite. « Pour les 60 tonnes, il lui faut une journée d’abattage, et une demi-journée de broyage », calcule l’éleveur, qui n’intervient pas dans ce chantier. Les plaquettes sont ensuite stockées pendant six mois minimum sous un hangar bien aéré. Elles sont reprises au godet du tracteur pour être mises dans le silo ouvert dans lequel un dessileur rotatif et une vis sans fin les envoient à la demande dans la chaudière. Le temps de travail est limité. « Nous devons recharger le silo tous les quinze jours en hiver, toutes les six semaines en été. L’opération ne prend pas plus d’une heure. » À cela s’ajoute la vidange du cendrier une fois tous les quinze jours. « Par ailleurs, il arrive que la chaudière se mette en défaut quand un corps étranger contenu dans les plaquettes bloque la vis. Nous sommes alors prévenus par une alarme sur notre smartphone via une application. Mais cela arrive rarement. » Cette application permet aussi de faire des interventions à distance sur l’installation.
L’installation de chauffage a coûté 65 000 euros. Ce montant inclut la chaudière, la réserve d’eau chaude isolée (3 000 litres), le circuit de distribution de l’eau et les appareils de diffusion de la chaleur dans les salles (aérothermes et plaques chauffantes). Les éleveurs ont bénéficié d’une aide de 30 000 euros de la communauté de communes du pays de Pontivy. Le coût des plaquettes autoproduites est compris entre 40 et 60 euros la tonne, selon la chambre d’agriculture. D’après Gilles Le Douget, l’abattage des arbres réalisé par une entreprise coûte 120 euros de l’heure. Il faut compter 450 euros par heure pour le broyage.
Repères
Coût de la plaquette autoproduite : 40 à 60 €/tonne
Coût de la plaquette achetée : 80 à 120 €/tonne
1 tonne de plaquette = 3 600 kWh, soit 360 litres de fioul
1 km de haie = 20 000 à 30 000 kWh, soit 2 000 à 3 000 litres de fioul
Source : chambre d’agriculture de Bretagne