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« Je maîtrise une partie de mon coût énergétique avec mes trackers »

Olivier Bouchonneau a investi dans deux trackers de 110 m2. Ils couvriront 20 % de ses besoins en électricité à un prix fixe pendant au moins vingt ans.

Olivier Bouchonneau. "La production d'électricité photovoltaïque donne une image positive à mon élevage."
© D. Poilvet

« L’autoconsommation photovoltaïque, c’est comme la fabrication à la ferme, l’objectif est avant tout de maîtriser son coût de production », justifie Olivier Bouchonneau, à la tête d’un élevage de sélection de 250 truies naisseur engraisseur à Saint Christophe du bois dans le Maine-et-Loire. « Quelle que soit l’évolution du prix de l’énergie dans les années à venir, je connais désormais le coût de 20 % de mon approvisionnement électrique sur au moins les vingt prochaines années. » Les deux trackers de 110 m2 installés l’année dernière lui ont coûté 95 000 euros, auxquels se sont ajoutés 5 000 euros de terrassement. Sur la première année de fonctionnement, ils ont fourni à l’élevage 60 600 kWh, soit 97 % de leur production totale. « Il faut qu’on s’approche le plus possible des 100 %, car l’excédent non consommé ne peut être vendu », indique l’éleveur. Sur cette période, le Cerfrance Maine-et-Loire a calculé que l’installation a généré une économie de 5800 euros, en estimant le coût du kWh non consommé à 9,54 c€. David Charmey, conseiller de gestion, souligne que le photovoltaïque est un investissement à long terme. « Le prêt contracté par Olivier Bouchonneau court sur quinze ans. Durant cette période, la trésorerie est déficitaire de 1 900 euros par an. L’économie générée ne couvre pas le remboursement du prêt, puisque le prix de revient se situe entre 12 et 13 c€ du kWh. » Cependant, il calcule qu’au-delà de quinze ans, le solde est bénéficiaire de 7 500 euros par an. « À partir de vingt ans, une fois l’installation amortie, l’économie annuelle est estimée à plus de 8 000 euros par an ». David Charmey souligne que les prévisions incertaines du coût de l’électricité acheté ne facilitent pas le calcul de la rentabilité de l’opération. Ces estimations ont été faites avec une estimation d’augmentation du prix d’achat de l’électricité de 3 % par an. « Mais selon certains organismes comme la Cour des comptes ou la commission de régulation de l’énergie (CRE), cette augmentation serait plus proche de 5 % an. Dans ce cas, la trésorerie serait excédentaire de 40 000 euros au bout de vingt ans. »

Élevage à énergie positive

Il pointe aussi du doigt le coût élevé des trackers, « le double d’une installation en toiture ». Par ailleurs, la vente de surplus n’est pas possible aujourd’hui. Cependant, Olivier Bouchonneau justifie totalement son investissement dans les trackers. « J’ai toujours un doute sur l’impact des panneaux en toiture sur les animaux du fait du risque de production d’électricité statique. Je craignais également que, malgré la ventilation centralisée et le lavage d’air, la poussière produite par l’élevage affecte leur rendement. » Les deux trackers ont été installés à une centaine de mètres des bâtiments, en bordure d’un champ cultivé. « On tient compte du passage des machines et de l’irrigation pour leur positionnement." Olivier Bouchonneau souligne aussi qu’ils donnent une image positive de son élevage auprès du voisinage. « Avec le photovoltaïque et la méthanisation, on peut produire plus d’énergie qu’on en consomme. C’est un argument majeur auprès de la société civile pour justifier notre activité et présenter des projets d’évolution qui n’impactent pas les ressources de la planète », conclut-il.

 
 

Avis d’expert

David Charmey, Cerfrance Maine-et-Loire

 

"L’énergie renouvelable la moins chère"

"Le photovoltaïque est aujourd’hui l’énergie renouvelable la moins chère. Avec des trackers amortis sur vingt ans, son prix de revient est de 12 c€/kwh. L’investissement en autoconsommation permet d’assurer une maîtrise d’une partie de son approvisionnement en énergie à un prix compétitif et fixe. L’installation en toiture, moins coûteuse, permet d’avoir une meilleure rentabilité avec un prix de revient de l’ordre de 10 c€/kwh. Les élevages porcins, avec des niveaux de consommations élevés et réguliers sur une journée et sur l’année, se prêtent particulièrement bien pour un investissement en autoconsommation. Pour toute installation le point de vigilance majeur est de déterminer le plus précisément possible le profil de consommation afin de dimensionner au plus juste l’installation. Les Cerfrance du Grand Ouest ont mutualisé leurs compétences et outils afin d’accompagner aux mieux les porteurs de projet en énergie renouvelable (photovoltaïque, méthanisation…), identifié sous la dénomination Cerfrance énergie."



 

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