Eleveurs de porcs, proposez vos pratiques en faveur du bien-être animal
Dans le cadre d’un projet européen, les éleveurs peuvent proposer leurs bonnes pratiques en lien avec le bien-être animal. Après une phase de sélection, ils pourront devenir ambassadeur de leur solution.
Dans le cadre d’un projet européen, les éleveurs peuvent proposer leurs bonnes pratiques en lien avec le bien-être animal. Après une phase de sélection, ils pourront devenir ambassadeur de leur solution.
Dans votre élevage, vous avez des truies libres en maternité ou des porcs à queue entière, vous avez adopté une pratique permettant de supprimer la douleur de la castration ou vous avez un type de sol et une densité d’élevage particulière ?
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Alors le projet WelFarmers peut vous intéresser. Ces quatre thèmes ont été retenus pour ce projet européen qui vise à mettre en avant les pratiques du terrain pour permettre ensuite à chaque éleveur de trouver une solution qui lui corresponde sur le bien-être animal. Ce projet est constitué d’un réseau de partenaires au sein de huit pays représentant plus de 50 % de la production européenne de porc (Portugal, France, Espagne, Italie, Danemark, Irlande, Finlande et Roumanie). Ces partenaires sont issus d’organisations professionnelles ou de la recherche universitaire et appliquée, et partagent leur expertise sur ces différents thèmes.
Il s’agit donc d’enjeux importants pour les filières porcines en Europe, de manière plus ou moins importante selon les pays. En France par exemple, la prise en charge de la douleur lors de la castration est déjà réglementée et les éleveurs réalisent l’anesthésie lors de la castration, l’élevage de mâles entiers ou l’immunocastration ; ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays. En revanche, alors qu’en France il semble difficile d’élever des porcs à queue non coupée, les éleveurs finlandais ont arrêté la caudectomie depuis plus de dix ans et pourront nous faire profiter de leur expérience.
Les meilleures pratiques seront diffusées
Dans ce projet, des groupes nationaux, animés par la profession, définissent des défis qui correspondent aux principaux problèmes et questions auxquels sont confrontés les éleveurs de porcs dans leur pays et recensent les pratiques. Quatre groupes thématiques au niveau européen ont la charge de sélectionner les défis les plus pertinents et d’évaluer les bonnes pratiques proposées.
La bonne pratique sera primée sur la base des résultats obtenus, mais également selon ses conditions de mise en œuvre en élevage, ainsi que ses impacts environnementaux et économiques. L’ensemble des meilleures pratiques sera diffusé à l’échelle européenne, notamment au travers d’un site internet dédié. Sur les trois années du projet WelFarmers, deux tours de sélection sont prévus pour désigner des « champions » aux étés 2025 et 2026. Vingt-quatre « Champions WelFarmers » seront mis en avant et près de 200 bonnes pratiques seront collectées dont 40 « meilleures pratiques ».
Une bonne pratique n’est pas nécessairement une pratique exceptionnelle, qui sort complètement de l’ordinaire du fait de sa conception ou son caractère innovant. Il s’agit aussi de pratiques éprouvées, maîtrisées et qui donnent satisfaction à l’éleveur et aux animaux. En France, la première campagne de recensement des bonnes pratiques et de recrutement démarrera dès septembre 2024. Les éleveurs pourront être sollicités directement par les partenaires du projet (FNP, Ifip, Chambre d’agriculture de Bretagne) ou par le biais des groupements de producteurs. Si, en tant qu’éleveur, vous voulez dès à présent participer à ce projet car vous pensez que votre solution sur l’un des quatre thèmes mérite l’attention, n’hésitez pas à prendre contact avec les partenaires du projet qui vous préciseront les modalités de participation.
Le gain pour les participants est essentiellement symbolique avec la fierté de voir sa pratique récompensée au niveau européen et de pouvoir participer à améliorer la résilience de la filière porcine face aux enjeux de bien-être animal.
Nicolas Villain nicolas.villain@bretagne.chambagri.fr
Coté web
Un site internet du projet permet de retrouver les différents défis et lauréats et de suivre l’avancement du projet.