Des prélèvements de salive sur les truies permettent d’analyser les problèmes de reproduction
L’Ifip a testé la faisabilité de prélèvements salivaires individuels pour réaliser des dosages hormonaux et analyser les problèmes de reproduction. Ce prélèvement est simple à réaliser en élevage et moins invasif qu’une prise de sang.
L’Ifip a testé la faisabilité de prélèvements salivaires individuels pour réaliser des dosages hormonaux et analyser les problèmes de reproduction. Ce prélèvement est simple à réaliser en élevage et moins invasif qu’une prise de sang.
Les vétérinaires connaissent bien l’intérêt des dosages hormonaux pour résoudre les problèmes de reproduction en élevage. Ainsi, l’analyse de la progestérone sanguine permet d’identifier des troubles variés : défaut de puberté des cochettes ou de détection des chaleurs, mauvais positionnement des inséminations, chaleurs de lactation… Or chez le porc comme chez l’homme, les hormones sexuelles sont aussi excrétées dans la salive. Un prélèvement salivaire serait donc une alternative moins invasive à la prise de sang.
Mâchouiller pendant 30 secondes
Des essais de collecte de salive ont été réalisés la station expérimentale de l’Ifip à Romillé à différents stades : cochettes impubères, truies en chaleur et après insémination, femelles gestantes. Nous avons utilisé deux modèles de tampons à mâcher (salivettes — Sarstedt ou Salimetrics). Grâce à une pince à clamper, les salivettes peuvent être maintenues dans la gueule pendant au moins 30 secondes sans risque de perte. Les « sanicordes » utilisées pour les analyses salivaires d’un groupe (SDRP, PCV2…) ne sont pas adaptées aux analyses hormonales qui doivent être individuelles et quantitatives. De plus, la validité des dosages hormonaux salivaires dépend de la composition du matériau à mâcher. Le tampon imbibé de salive est placé dans son tube conique et conservé au frais. Les échantillons sont à expédier rapidement à un laboratoire qui les centrifugera pour extraire la salive et la congeler avant analyses ultérieures. Des points essentiels doivent être respectés pour avoir des résultats valides : éviter de manipuler les tampons avec les doigts, de les souiller au contact du sol ou des animaux ; laver et sécher la pince entre 2 animaux ; prélever en dehors des repas ; vérifier visuellement la bonne imbibition et l’absence de sang.
Des prélèvements sans stress
Nos essais indiquent que les prélèvements sont bien réalisables avec les deux types de salivettes. Qu’elles soient bloquées ou en liberté (DAC), toutes les truies ont pu être prélevées, dont 75 % dès le premier contact. Les femelles dominantes ou craintives sont cependant moins faciles à prélever, en particulier en DAC. Pour ces truies, le prélèvement sera plus rapide dans une stalle ou dans une balance. La collecte salivaire est aussi simple pour les verrats, mais on analysera des hormones différentes (œstradiol, phéromones…). La teneur en progestérone salivaire se mesure en nanogrammes. Elle est au moins 10 fois plus faible que dans le sang. Il faut donc une méthode de dosage très sensible. Des études sont en cours pour préciser le lien avec les analyses sanguines et déterminer des seuils d’interprétation. Vu le nombre croissant de recherches sur la salive, il est probable que de nouvelles applications vont émerger dans le futur.
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