Aller au contenu principal

Comment aménager ses salles pour utiliser un robot de lavage en élevage de porcs

L’absence d’obstacles verticaux dans les salles facilite l’utilisation d’un robot de lavage. Des solutions existent, même pour des bâtiments existants.

Utiliser un robot de lavage, oui mais pas dans n’importe quelles conditions. Il ne faut pas que des équipements présents dans la salle empêchent le bras de lavage de se déployer et le robot de progresser. Technicien bâtiment Cooperl sur la zone de Vitré, Gaël Nourry a conseillé une dizaine d’adhérents qui ont fait l’acquisition d’un robot de lavage. Avec eux, il a conçu des bâtiments neufs adaptés et a modifié leurs bâtiments existants pour pouvoir généraliser le lavage automatique à toutes les salles. À Sennones en Mayenne, Christophe Georget et Emilien Houssin du Gaec des Besnaies, utilisateurs d’un Procleaner, nous présentent leurs solutions.

1.Maternité : des salles longues et des équipements simples

Au Gaec des Besnaies, la maternité de 76 places est constituée de quatre rangées de cases accessibles de l’arrière par deux couloirs, pour une profondeur de 35 mètres. « Pour un robot de lavage, cette grande longueur est idéale, car elle limite les manutentions de l’appareil », estime Emilien Houssin. Seules les façades des auges ne sont pas accessibles par le robot. Les éleveurs procèdent à leur nettoyage en même temps que les préfosses depuis l’avant des cases. Les chemins de câble et les prises électriques sont situés à 1,85 mètre de hauteur, au-dessus de la lance de lavage. Le seul obstacle vertical est la sonde de température qui descend au niveau de la plaque chauffante. Elle se situe cependant suffisamment loin du bras (1,85 m) pour ne pas entraver ses mouvements. Le pompage de l’air se fait en extraction dans la masse. les caissons de ventilation sont situés à l’avant des cases, et ne gênent donc pas la lance. « Certains éleveurs ont conçu des caissons démontables ou bien ont déporté leur partie basse » , souligne Gaël Nourry. Dans la case, les cages ascenseurs doivent être positionnées en position basse durant le lavage. Les lampes qui assurent un chauffage d’appoint uniquement autour de la mise bas sont enlevées, ainsi que les ardoises au-dessus des truies. Les plaques chauffantes à eau chaude en plastique sont facilement lavables. « L e robot peut aussi s’envisager dans des salles équipées de nids, à condition qu’ils soient placés à l’avant des cases et que leur capot soit relevable vers l’avant, ou bien en vis-à-vis entre deux cases. » e technicien met cependant en garde contre les cases de mise bas liberté dont les cloisons sont rigidifiées par un portique s’il est situé le long ou à proximité du couloir où circule le robot.

2.Post-sevrage : le caillebotis nid d’abeille très bien adapté

Comme en maternité, le robot de lavage est optimisé dans les post-sevrages les plus grands de l’élevage qui hébergent 384 porcelets. « C’est dans ces salles que nous gagnons le plus de temps de lavage, apprécie Christophe Georget. Leur sol en caillebotis plastique nid d’abeille est le plus facile à nettoyer. » Les puits de ventilation sont situés en fond de cases, hors de portée de la lance. Les tuyaux d’eau alimentant les pipettes longent le mur du fond, puis les cloisons de séparation. Les couvercles des nids à porcelets équipant ces salles sont relevés le long du mur du fond des cases au moment du lavage. « Le dessus de ces capots se nettoie facilement quand on passe pour les finitions », souligne l’éleveur. Certaines petites adaptations ont cependant été nécessaires. Les descentes d’aliment qui gênaient la lance dans certaines salles ont été équipées d'un système d’encoche soutenue par une vis fixée dans le cône de réception de l’aliment pour qu'elles soient facilement démontables.

3. Engraissement : les équipements démontables

Quelques aménagements ont été réalisés dans les salles d’engraissement les plus anciennes : mise en place d’un raccord type « gardena » pour l’alimentation en eau d’abreuvoirs situées près du couloir, et installation de portiques de rigidification démontables. Pour les salles équipées de poteaux Exatop, ID1port fournit des rails de guidage légers et facilement installables. Les salles d’engraissement récentes où les porcs sont alimentés à la soupe ont été conçues pour permettre le passage d’un robot de lavage. Les descentes de soupe sont légèrement déportées vers le fond des cases et les circuits d’eau ainsi que les pipettes sont fixés sur le mur du fond. Les objets manipulables (chaînes) sont également installés hors de portée de la lance.

Mise en garde

Certaines configurations ne permettent pas le lavage des salles par des robots : couloirs d’accès pas assez larges (1 mètre minimum pour accéder aux salles, 70 à 80 cm dans les salles), dénivelé important entre la porte d’entrée et le niveau des caillebotis de certaines salles rénovés, longueur insuffisante des salles pour « rentabiliser » le déplacement du robot… Cependant, le matériel a évolué pour pouvoir travailler malgré ces obstacles : la programmation au joystick du robot Evo Cleaner d’Envirologic/RV Biotech permet théoriquement d’en tenir compte, au prix de mouvements parfois complexes. Washpower/ID1 port proposent une version « tournante » de leur robot Procleaner XT 100 qui contourne les obstacles situés au bord des couloirs. Mais les mouvements limités de la buse et du bras de lavage ne permettent pas malgré tout d’accéder à certaines zones de la case.

Les plus lus

<em class="placeholder">Fabien Sabourin : « Le gain technico-économique global est estimé à 175 000 euros annuels, soit 23,30 euros par porc produit. »</em>
"J'ai investi dans un nouveau bâtiment de porc en engraissement pour une meilleure rentabilité"

La Scea Le Mignon se dote d’un nouvel engraissement de 2 556 places. Moderne et innovant, l’installation doit permettre…

<em class="placeholder">Guillaume Degoulet, SCEA des Sables (à gauche) et Sylvain Jouy, Agrial : &quot; Le Label rouge Opale m&#039;a permis de financer un nouvel engraissement lors de mon installation. &quot;</em>
« La montée en gamme m'a aidé à financer mon bâtiment de porc en engraissement »

Avec le Label rouge Opale, Guillaume Degoulet a orienté la production porcine de son exploitation vers une montée en gamme…

<em class="placeholder">Florence Guého et Jérémy Mainguy, SARL de la ville Corvec : « La gestion des performances bande par bande nous permet d&#039;être hyper réactifs. »</em>
« Avec le suivi à la bande, nous chiffrons l’impact de nouvelles stratégies de notre atelier porc»
À la SARL de la Ville Corvec, le suivi à la bande proposé par Nutrifirm a permis aux éleveurs d’améliorer leurs performances…
<em class="placeholder">Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc</em>
Propositions de l'EFSA : le coût du bien-être animal estimé à 10 milliards d'euros pour la filière porcine 

Une étude de l’Ifip chiffre à plus de dix milliards d’euros pour la filière porcine française le coût des principales mesures…

Une maternité pour truies en liberté apportant du confort de travail

À l’EARL Le Lann à Cléden-Poher dans le Finistère, Mathis et Estelle Talec ont investi en 2024 dans une maternité neuve…

<em class="placeholder">Thierry Boulet, Porc Amor Évolution et Jean Jacques Breton, SCEA Kerroc’h : « Investir dans un post-sevrage pour améliorer la cohérence de l’élevage a permis de ...</em>
« J’ai renforcé la cohérence de mes bâtiments porcins pour produire plus à moins cher ».

À la SCEA de Kerroc’h, le nombre de kilos produits a progressé d’un tiers et le prix de revient a baissé de 0,16 euro le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)