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Au Danemark, la ferme Spøttrup sèvre 44,8 porcelets par truie par an

Avec un record en nombre de porcelets sevrés par an, l’élevage naisseur Spøttrup démontre tout le potentiel de productivité de la truie Danbred. Son gérant cherche avant tout le nombre de porcelets mais assure que derrière, la croissance suit.

44,8 : c’est le nombre de porcelets sevrés par truie et par an qu’a obtenu en 2022 Søren Andersson, gérant de l'élevage naisseur Spøttrup Farm au Danemark. Ce chiffre illustre tout le potentiel de productivité avancé de la génétique Danbred. Reste la question de la croissance ? Au sevrage à 27 jours, le poids moyen tourne autour des 5 kilos. À la sortie du post-sevrage à 87 jours d’âge, les animaux pèsent 29,5 kilos.

Ces derniers sont ensuite tous vendus à des engraisseurs allemands et polonais où leur GMQ moyen avoisine les 1 000 grammes par jour selon le gérant. Spécialisé dans le naissage et avec un prix de vente actuel de 95 euros par porc (bonus inclus) pour un coût de production de 55 euros par porc(1), Søren Andersson a stratégiquement tout intérêt à faire du nombre. Néanmoins, selon lui, il a aussi l’obligation de vendre des porcelets en bonne santé avec un potentiel de croissance pour satisfaire ses clients. « Avec mes engraisseurs, nous signons un contrat à durée indéterminée avec un préavis de trois mois. Le paiement inclut un bonus sur la qualité des porcelets à la livraison et sur les performances finales de croissance. Actuellement, il est de 10 euros par porc. »

30 % de truies adoptives

Reste que la performance de production est à souligner, d’autant que l’élevage n’utilise aucun système d’allaitement complémentaire (type machine à lait) et valorise au maximum la capacité maternelle des animaux avec 30 % de truies adoptives par bande. Pour l’éleveur, c’est avant tout l’exigence quotidienne sur les routines de travail, la systématisation des tâches, le management des salariés et l’attention particulière apportée aux 10 % des porcelets les plus chétifs sur les cinq premiers jours qui font la différence. Car techniquement, Søren Andersson applique ni plus ni moins les recommandations sur la conduite alimentaire des animaux préconisées par Danbred. « Pour moi, l’outil le plus important, ce sont mes yeux. La part de l’observation est essentielle. Je contrôle aussi quotidiennement les chiffres de mon logiciel de suivi et agis rapidement dès que cela dérive. » Installé depuis 2005 sur l’élevage familial, cette approche lui a permis de passer de 33 porcelets sevrés par truies par an au chiffre actuel. Afin de respecter le chargement de 0,30 m² par place en post-sevrage, l’exploitant danois a dû réduire le nombre de truies sur l’un de ses sites pour passer de 1 150 à 1 000 mères. Pour y palier, un projet de post-sevrage neuf est envisagé à terme.

(1) Chiffres février 2023.

Fiche élevage

Spøttrup Farm

2 250 truies naisseur-post sevreur sur 2 sites
11 employés dont 50 % d’étrangers (Ukraine)
Conduite à la semaine, sevrage à 27 jours
90 000 porcelets de 30 kg produits par an.
400 hectares de SAU (blé, orge, avoine, colza, seigle)
FAF complète : 70 % d'autosuffisance en matières premières
Génétique truie Danbred (achat de F1)
Génétique mâle Duroc Danbred (prélèvement à la ferme)

Avis - Søren Andersson, gérant de Spøttrup Farm

Søren Andersson, gérant de Spøttrup Farm
 © B. Plesse

« Mon objectif est de produire le plus possible de porcelets vivants »

« L’objectif recherché est de pousser la génétique pour produire le plus de porcelets possible. Ici, aucun système de distribution automatique de lait ne vient en complément. Avec une conduite en bandes moins stricte due à l’interdiction des hormones au Danemark pour cycler les truies ou pour déclencher les mises bas, nous cherchons à optimiser au maximum les capacités laitières du cheptel. Ainsi, 30 % des truies deviennent adoptives. À la mise bas, nous vérifions toutes les 30 minutes et intervenons si nécessaire. Nous appliquons l’allaitement alterné et concentrons nos efforts sur les cinq premiers jours de vie des 10 % de porcelets les plus chétifs. Du colostrum de vache leur est notamment administré par sonde, ainsi qu’une solution aqueuse de sel et de sucre dans des augettes. Nous essayons de mélanger le moins possible les portées tout en laissant le maximum de porcelets sous la mère. Pour ce faire, nous nous basons sur ses performances antérieures tout en veillant à laisser 16 porcelets aux cochettes. Puis, au fur et à mesure, nous en retirons pour finir à une moyenne de 13,1 porcelets sevrés sous la mère à 27 jours. »

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