Aller au contenu principal

Porte ouverte dans les Côtes d'Armor
Un bâtiment d’engraissement de 1944 places séparé du site de naissage

Frédéric Baudet, éleveur à Maroué (Côtes d’Armor), vient de construire un engraissement de 1 944 places sur racleur. Ce bâtiment neuf est la conclusion d’une stratégie de travail en lien avec les enjeux de la production que sont le sanitaire, la main-d’œuvre, l’environnement et le bien-être animal.

De l’aveu du technicien d’élevage Cooperl Arc-Atlantique, Roland Briens, cela faisait longtemps qu’un engraissement aussi grand n’avait pas été construit dans le secteur. Avec 1 944 places sur racleur Trac, ce bâtiment est surtout, pour Frédéric Baudet, l’aboutissement d’une stratégie de restructuration commencée deux ans auparavant et bousculée par certains évènements indépendants du chef d’entreprise. En rachetant un site situé à deux kilomètres du siège d’exploitation, l’éleveur avait pour ambition de passer de 250 à 300 truies, d’arrêter le façonnage et surtout de disposer d’un outil multisite avec le naissage et le post-sevrage dissociés du site d’engraissement. C’est maintenant chose faite. « Sanitairement, le multisite est un plus. Il permet surtout de mieux protéger le cheptel reproducteur », explique-t-il. Et de reprendre : « Côté main-d’œuvre, avec une conduite cinq bandes, le supplément de travail se limite à un transfert de 624 animaux par mois ».

Un bâtiment adapté pour le travail d’une personne

L’optimisation du temps a d’ailleurs été l’un des points importants pris en compte dans la conception et l’aménagement du bâtiment. « Mon but est de pouvoir continuer à gérer l’exploitation avec 2 UTH ». Six salles de 312 places divisées en 24 cases de 13 animaux ont été construites. « Dans mon organisation, je souhaitais des petites cases. Elles me permettent de séparer une case de post-sevrage de 26 porcelets en deux sans mélange, mais aussi de pouvoir trier et sortir seul les porcs charcutiers ». Le quai d’embarquement de 168 places réparties en 12 cases fait également office de local de finition. « Chaque bande étant vendue en trois fois, l’idée est de pouvoir stocker les animaux restant à la fin du deuxième départ dans le quai. Cela évite une manutention supplémentaire et permet de libérer plus rapidement les deux salles utilisées par la bande ». Côté alimentation, la distribution à sec a été choisie pour la simplicité du suivi. Les rations journalières vont être distribuées en une fois et gérées à l’échelle du nourrisseur suivant une courbe de rationnement calculée par l’automate multiphase Optimat d’Asserva. L’appareil est équipé d’une trémie peseuse et de deux trémies de distribution qui alimentent chacune une chaîne à pastille. Ces dernières sont pilotées simultanément grâce à un nouveau programme appelé Optimat MD2. « L’idée est de faire fonctionner la double chaîne en même temps afin de gagner en rapidité avec une vitesse de distribution proche des deux tonnes à l'heure », commente Stéphane Renault, l’un des cogérants de CS Elec, installateur de l’automate. Avec une alimentation à sec, l’éleveur va ainsi pouvoir appliquer plus facilement le programme nutritionnel CAA Synaps qui préconise l’utilisation de trois aliments en engraissement (une croissance et deux finitions dont le dernier est moins concentré en protéines) pour un gain d'un euro par porc.

Le raclage en V évite le surcoût d’un laveur d’air

Côté environnement, le système de raclage en V Trac reconnu comme une des MTD (meilleure technique dDisponible) dans le cadre de la directive européenne IED (Industrial Emissions Directive) évite le surcoût d’un laveur grâce à son taux d’abattement de 40 % de la production d’ammoniac. L’extraction de l’air, non centralisée, se fait salle par salle grâce à quatre ventilateurs Multifan de diamètre 450 mm reliés au tout nouveau variateur de fréquence Asserva, le SAT4F. Le renouvellement d’air se fait par une entrée latérale unique composée de volets régulés manuellement. L’air neuf est diffusé dans les salles via un plafond aluminium perforé. Il est extrait sous les caillebotis.

Des jouets en bois pour le bien-être animal

D’un point de vue bien-être animal, chaque case est équipée d’un support afin d’y incorporer un tronc de bois à mâcher d’un mètre de long. L’objectif est qu’il dure le temps de l’engraissement. Reste à déterminer le type d’arbre, car sur une année, 430 rondins seront utilisés ! L’éleveur a aussi prévu un système de traitement de l’eau via une pompe doseuse dans la perspective d’y incorporer des probiotiques ou de l’homéopathie. Et pour assurer une tranquillité, toutes les portes sont verrouillées de l’intérieur et disposent, pour certaines, d’un digicode. Au total, le prix final à la place sans aides s’élève à 537 €.

En savoir plus

2 UTH, deux sites, deux sociétés

EARL Clos Quartier
Site de naissage/post-sevrage
300 truies
1 250 places de post-sevrage
Conduite 5 bandes
Sevrage 21 jours
EARL Du Clos
Un site d’engraissement de 1944 places

Partenaires

Terrassement : MCTP
Maçonnerie : Constructions du Gouessant
Charpente : Arcanne Constructions
Aménagement béton intérieur : Celtys
Aménagement intérieur : Calipro Élevage
Automatismes : CS Elec

Les plus lus

<em class="placeholder">François Pinsault dans la partie engraissement du bâtiment cochettes : « Ce bâtiment nous permettra de produire sur site 676 cochettes en introduisant seulement 10 ...</em>
« Nous produisons les cochettes pour notre élevage de 1 400 truies »
La SCEA de Bellevue a investi dans un nouveau bâtiment destiné à élever les cochettes nécessaires au renouvellement de son…
<em class="placeholder">« Le silo tour est un investissement structurant » estiment Marie-Pierre Roul, Timothée Roul, 3ème en partant de la gauche, et Emmanuel Chapeau, à droite, ici avec ...</em>
"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"
À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d…
<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Guillaume Toquet, accompagné de Virginie (à gauche), l’ancienne salariée de l’atelier porc, et Clémence qui l’a remplacée, ancienne apprentie.</em>
« L’alternance en élevage de porc, c’est du gagnant-gagnant »

Pendant trois ans, Guillaume Toquet a accueilli Clémence en alternance sur son exploitation porcine. Aujourd’hui bien formée,…

<em class="placeholder">Cédric Lemée et son fils, Martin, maîtrisent parfaitement la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles.</em>
« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »
Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)