Pérenniser le plan de lutte contre le piétin pendant trois ans
Le plan de lutte contre le piétin en trois étapes doit maintenant être consolidé avec des objectifs raisonnables à atteindre au bout de trois ans.
« Dans la mise en place du plan de lutte contre le piétin, il est très important de se faire accompagner, estime Myriam Doucet, vétérinaire à l’Institut de l’élevage. Le fait d’être seul face à la maladie est une cause fréquente d’abandon. Avoir quelqu’un avec qui parler, réajuster les pratiques, bref, fonctionner en binôme permet de garder la motivation même dans les coups durs. »
Il est nécessaire également de fixer des objectifs raisonnables et réalisables en trois ans, sans placer la barre trop haut. Cela peut être, selon la prévalence de la maladie dans le troupeau, soit diminuer le nombre d’animaux touchés, éliminer complètement le piétin ou à l’inverse empêcher le piétin de contaminer l’élevage. Les objectifs induits sont notamment la diminution du temps de travail lié au piétin, l’amélioration du bien-être animal et de l’état du troupeau et la diminution des frais vétérinaires. « Il faut pour cela se tenir à la stratégie de lutte définie en amont de la première année à la troisième année, insiste Laurent Saboureau, vétérinaire en Haute-Vienne. Il faut garder à l’esprit que dès la mise en place des moyens de lutte, la situation ne va pas forcément tout de suite s’améliorer mais il faut persévérer. »
Pactise a pour ambition de « casser la croyance qui dit que le piétin ne s’élimine pas », reprend Myriam Doucet. En Grande-Bretagne, la mise en place et le strict respect d’une stratégie de lutte ont permis de faire baisser de 10,2 % à 3,5 % le nombre d’ovins boiteux entre 2004 et 2013. Signe qu’avec de la persévérance et une dynamique qui dépasse le simple élevage, le problème n’est pas insurmontable. « À travers toute cette réflexion de facteurs de risques et de moyens de lutte, le but est de modifier la perception qu’ont les éleveurs de cette maladie, changer leur angle d’attaque et intégrer la lutte contre le piétin dans la gestion globale du troupeau », conclut Myriam Doucet.