[Paul Nahon] Quand Envoyé Spécial défendait l’agriculture…
Il a coupé son micro de journaliste professionnel après 35 ans de télévision. Le créateur de l'émission référence « Envoyé Spécial » en 1990, avec son comparse Bernard Benyamin se consacre désormais bénévolement à l'humanitaire. Il est le communicant de « La chaine de l'espoir », association qui soigne les enfants dans les pays en difficultés. Il a également été directeur de l'information de France 2 et premier présentateur de l'émission « Les 4 vérités ». Entretien avec Paul Nahon qui évoque l'agriculture, les médias, la politique, Lactalis.
L'interview complète réalisée par Thierry Guillemot est à lire dans L’Agriculteur normand du 7 février.
Extrait en trois questions.
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- L'Agriculteur normand - Comment expliquez-vous que les questions environnementales soient aussi prégnantes et toujours traitées sous l'angle de la peur dans les médias alors que les Verts ne font aux élections qu'un score à un chiffre ?
- Paul Nahon - Un, parce que l'écologie est un sujet transversal. Deux, parce qu'en journalisme, et vous le savez bien, on ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure. C'est d'autant plus vrai avec la multiplication des chaînes de télévision. On préfère faire un 26 minutes sur les boues vertes plutôt qu'un reportage sur un agriculteur heureux qui arrive à s'en sortir. On pense, peut-être à tort d'ailleurs, qu'on va faire plus d'audience.
- AN - Beaucoup d'agriculteurs souffrent de l'image que renvoie d'eux la presse. Que leur répondez-vous ?
- PN - 90 % des journalistes ne sont pas pourris, loin s'en faut. Tout ce que j'ai pu observer en 35 ans de télévision, c'est qu'il y a beaucoup d'écoute et de responsabilité.
- AN - Vu des champs, le journaliste parisien, c'est plutôt bobo de gauche qui mange bio, voire est végétarien et même vegan. Vous vous reconnaissez ?
- PN - Franchement, ce n'est pas cela. Je comprends la crispation et je l'admets, mais on peut prendre un contre exemple. Au delà de ces deux malheureux producteurs de lait privés de débouchés, c'est quand même bien Lactalis qui, cet été, a plié face à la pression médiatique en acceptant une revalorisation du prix du lait. Il ne faut pas l'oublier. Des exemples comme cela, il y en a des centaines.
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