« J’ai choisi le parrainage pour m’installer sereinement en élevage ovin »
Non issu du milieu agricole, Baptiste Vincent, 34 ans, fait le choix d’un stage de parrainage pour s’installer en 2024 dans le Maine-et-Loire.
Non issu du milieu agricole, Baptiste Vincent, 34 ans, fait le choix d’un stage de parrainage pour s’installer en 2024 dans le Maine-et-Loire.

« Je suis diplômé d’un BTSA en aquaculture. Après plusieurs années sur les routes en tant que chauffeur, je décide de reprendre une formation en CS ovin pour répondre à un désir d’en apprendre davantage sur l’aspect technique de cette production. En effet j’ai toujours eu quelques brebis chez moi pour le plaisir. Et j’ai décidé de me reconvertir.
Après un an et demi de salariat en chèvre laitière, une opportunité d’installation en ovin sur mon secteur de prédilection s’est présentée, à Mauges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire. Il s’agissait d’une offre en parrainage débouchant sur le départ du cédant et mon installation. Le parrainage m’a permis de prendre mes marques et comprendre le système mis en place. Grâce à ce dernier, j’ai pu m’installer sereinement.
Mon parrainage, une opportunité
Le stage de parrainage, ou contrat de pré-installation (CPI) est un système mis en place par la chambre d’agriculture et financé par la Région ou l’État.
Pour le cédant, l’objectif est de transmettre son exploitation dans les meilleures conditions possibles tout en maximisant les chances d’une reprise réussie pour le jeune agriculteur. En effet, cela permet au repreneur d’appréhender sa future exploitation dans son environnement, et son système dans sa globalité. Dans mon cas, le cédant avait la volonté d’installer un jeune sans démanteler son outil de production.
Installation après mon parrainage
Cela fait un an que je suis installé avec 400 brebis et sur 60 hectares. J’ai choisi de conserver le troupeau du cédant composé de brebis mules et de béliers Beltex. Cependant, avant mon installation, le Brexit n’a pas permis d’importer des agnelles mules écossaises.
Nous avions donc fait le choix avec mon cédant d’acheter une centaine de Romane pour le renouvellement. Ce sont maintenant des agnelles mules irlandaises qui arrivent au mois d’août depuis 2024.
Mon mode de fonctionnement
Mon système est basé sur le pâturage. L’objectif est de valoriser la pousse de l’herbe au printemps pour la lactation des brebis. Il est composé de 35 hectares de coteaux ainsi que 25 hectares de prairies temporaires, dont 4 hectares de méteil grains autoconsommé (composé de triticale, de pois et d’avoine).
Le cédant a pris soin de construire une nouvelle bergerie pour faciliter la transmission de son outil de travail. À l’heure actuelle j’ai donc deux bergeries me permettant de rentrer la totalité du troupeau si besoin. Mes agnelages se déroulent en plein air.
Terres et bâtiments en location
En accord avec le cédant, les bâtiments ainsi que les terres sont loués. Sans quoi je n’aurais pu m’installer… De lourds investissements bancaires ne sont pas réalisables lorsque l’on part de rien. Cependant, la possibilité d’acheter une partie du foncier s’offre à moi pour l’année prochaine.
J’ai dû faire face à un premier agnelage compliqué, j’ai eu des problèmes sanitaires suite à l’introduction des agnelles venant de différents cheptels. J’ai réalisé alors la chance que j’avais d’avoir un très bon entourage. Le cédant, la famille, les amis et les agriculteurs voisins ont pu me soutenir dans les moments difficiles. Ne pas rester seul face à un obstacle permet d’évacuer la charge mentale et la pression. »
Les mules, des ovins « so british »
Les mules sont des F1 issues d’un croisement d’outre-Manche. Ce sont des brebis adaptées aux systèmes herbagers qui allient rusticité, prolificité et qualités maternelles.
Chez Baptiste Vincent, les mules sont croisées avec des béliers Beltex. Ce croisement terminal permet d’améliorer la conformation des agneaux tout en conservant une facilité d’agnelage.
Ce croisement s’intègre parfaitement dans un système herbager tout en produisant des agneaux répondant aux besoins de la filière. Les agneaux sont rentrés en bâtiment au sevrage afin d’y être engraissés.