Zoom sur quelques systèmes étrangers performants
La base de données d’Agri benchmark permet d’apprécier la compétitivité des systèmes français par rapport à leurs concurrents.

La publication des résultats annuels de la base de données d’Agri benchmark permettent d’apprécier la compétitivité des systèmes français par rapport à leurs concurrents. Pour illustrer les tendances 2017, la priorité a été donnée à quelques cas-types de pays exportateurs avec des types génétiques relativement récents, ou particulièrement performants. En Espagne, l’accélération du rythme d’agnelage de la race aragonaise permet d’approcher une productivité d’1,5 agneau par brebis. Le recours à la ration complète achetée permet de limiter très fortement les charges de mécanisation mais se répercute sur le coût d’alimentation directe. En Angleterre, c’est un système du Devon qui a été retenu, avec recours à la Lleyn, une race galloise récente alliant prolificité (productivité d’1,6) et rusticité (« easy care »), et progressant au détriment des « mules » (brebis croisées). C’est également une race récente qui est présente dans le cas-type irlandais, la Belclare, issue d’un croisement entre la Galway et la Finnoise, avec une productivité de plus d’1,4. Le système de Western Australia présenté est basé non pas sur du Mérinos mais sur des brebis croisées à base de Coopworth, une race originaire de Nouvelle-Zélande (croisement de Romney et de Border Leicester), plus orientée vers la production de viande (productivité 1,4). C’est la race Romney qui est présente dans le seul cas-type néo-zélandais de la base agri benchmark, avec une productivité plus modérée (1,1).
Une alimentation à moins de deux euros du kilo de carcasse en Océanie
Les cinq cas-types français sont représentatifs du potentiel des systèmes locaux, avec une optimisation de la conduite du cheptel et des surfaces. Ils proviennent de Paca (système préalpin transhumant, 460 brebis), des Pays-de-la-Loire-Deux-Sèvres (système intensif accéléré, 470 brebis), du Lot (système bergerie des grands causses, 500 brebis), d’Auvergne (système bergerie en montagne granitique, 750 brebis) et du Centre-Ouest (système extensif du Montmorillonnais, 860 brebis).
La méthode utilisée(1) est très proche de celle de l’Institut de l’élevage, intégrant notamment des coûts d’opportunité (charges supplétives) pour la main-d’œuvre familiale, les terres en propriété et les capitaux propres. Pour les cas-types français, la base de rémunération du travail des exploitants a été maintenue à 1,5 smic/UMO. Le coût du système d’alimentation comprend les achats d’aliments, les charges liées aux surfaces, la mécanisation et le foncier (y compris la rémunération des terres en propriété). Ce critère permet de mettre en avant l’avantage dont bénéficient les systèmes très pâturants d’Océanie, avec des coûts du système d’alimentation de moins de 2 €/kg. Compte tenu de la possibilité de pâturage hivernal souvent permise par l’espèce ovine, cet avantage serait encore plus marqué si on y intégrait les charges de bâtiments, absents dans les systèmes océaniens, mis à part la salle de tonte.