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Une campagne en trois périodes pour faire du lait

L’alimentation des brebis laitières sur une campagne se raisonne en trois périodes clés : la reproduction, la fin de gestation et la lactation.

1 Plus d’énergie au moment de la monte

L’alimentation en période de lutte, aussi appelée flushing, permet aux brebis de reprendre du poids et de l’état ou au moins de les maintenir. Les besoins en azote et en minéraux doivent être couverts et associés à une augmentation des apports énergétiques (de +0,3 à +0,5 UFL/j suivant le poids de départ de l’animal). Les animaux étant principalement au pâturage à ce moment-là, il est conseillé d’augmenter les surfaces pâturées et de veiller à ce que les brebis aient accès à une herbe de qualité. Ces bonnes conditions sont à maintenir sur une vingtaine de jours avant la lutte et jusqu’à 20 jours après, pour mettre toutes les chances de son côté et assurer la réussite de la reproduction et la prolificité. Si le tarissement a lieu juste après la lutte, il faut apporter une attention particulière à l’alimentation et bien gérer la transition alimentaire pour éviter tout stress supplémentaire aux brebis.

2 Du fourrage de qualité en fin de gestation

Pendant les trois premiers mois de gestation, les besoins sont proches de l’entretien au début mais augmentent ensuite assez brutalement 50 jours avant la mise-bas. En début de gestation, la reconstitution des réserves doit cependant se poursuivre, surtout pour les brebis portant deux agneaux ou plus. L’idéal est de viser à 100 jours de gestation une note d’état corporel (NEC) de 3.

La fin de gestation est la période la plus difficile à gérer. Les objectifs sont d’obtenir des agneaux assez lourds et viables mais aussi et surtout de préparer la lactation. Pour le premier objectif, il est nécessaire de raisonner différemment l’alimentation des brebis portant un ou plusieurs agneaux. Les brebis à portée simple ne doivent pas être trop suralimentées car le risque est d’engraisser l’agneau et de compliquer la mise bas, tandis que les brebis à portée multiple ne doivent pas maigrir. Dans les deux cas elles doivent avoir à disposition un fourrage de bonne qualité mais peu encombrant car la capacité d’ingestion diminue au fur et à mesure que la portée grossit et prend de la place. Quant à l’objectif de produire du lait, il s’agit d’effectuer correctement la transition alimentaire de la ration pour brebis taries à celle qui sera utilisée pendant la lactation.

Il faudra aussi être vigilant à cette période car, en cas d’étalement des mises bas, on se retrouve avec des brebis qui sont à des stades de gestation différents. Il est alors conseillé de conduire à part les brebis les plus tardives car si elles arrivent trop grasses à la mise bas, elles risquent la toxémie de gestation.

3 Les brebis maigrissent pendant la lactation

L’entrée en lactation se traduit d’abord par une période d’allaitement des agneaux suivie de la période de traite exclusive. L’augmentation des besoins est importante avec une mobilisation des réserves corporelles car le déficit énergétique est inévitable à ce moment-là. L’objectif est de viser une NEC qui ne descend pas au-dessous de 2-2,5 au sevrage. Ensuite dès le début de traite, il va falloir alimenter un troupeau avec des niveaux de production variables, dû à des stades de lactation qui ne sont pas les mêmes, mais aussi tout simplement en fonction du potentiel de chaque brebis. En brebis laitière, la ration est souvent réfléchie pour couvrir les besoins de la brebis moyenne du troupeau : les fortes productrices sont alors sous-alimentées tandis que les brebis plus faibles productrices sont au contraire alimentées bien au-dessus de leurs besoins. Le compromis utilisé habituellement par les éleveurs consiste en une ration ajustée à 110-115 % des besoins énergétiques et 125-130 % des besoins protéiques de la brebis moyenne du troupeau. Le but est donc de couvrir non pas les besoins d’un animal moyen mais plutôt d’un animal-cible. Ce compromis permet de pénaliser un peu moins les brebis fortes productrices, même si dans cette configuration ce sont les brebis faibles mais aussi toutes les brebis moyennes qui sont suralimentées.

Enfin, il faut penser aux primipares qui, en plus des besoins de production, ont encore des besoins de croissance. Un apport d’énergie supplémentaire permet à ces brebis de bien entamer leur carrière de productrice.

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