Comptes de l'agriculture
Un revenu en recul en 2012 pour les éleveurs ovins et caprins
Le ministère de l'agriculture a rendu public le 12 décembre les comptes 2012 par type de production.
Selon une publication d'Agreste, les éleveurs ovins et caprins sont toujours les parents pauvres de l'agriculture. "La situation est difficile pour les éleveurs d'ovins. Leur revenu s'inscrit en recul en 2012 (15 300 euros) pénalisé par la baisse des volumes produits, une hausse des prix modérée et le poids des charges", peut-on lire dans le rapport du ministère rendu public le 12 décembre (voir pdf), sur les revenus prévisionnels des agriculteurs.
Les moutonniers (et les chevriers) ont les plus faibles revenus. En cumul sur trois années, la progression du résultat courant avant impôts (RCAI) des exploitations spécialisées en élevage ovin ralentit : + 6 % en 2012 après + 16 % en 2011. En 2012, le volume de la production ovine se rétracte de 7 % par rapport à l'année précédente. Poursuivant sa tendance baissière, malgré le rebond de 2011, elle décline de 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. L'offre sur le marché national est réduite. En effet, les abattages d'agneaux et d'ovins de réforme ont été moins nombreux et les importations ont diminué pour la troisième année consécutive.
La consommation de viande ovine continue à se réduire. Toutefois, les prix sont fermes en moyenne sur la campagne. Ils s'apprécient de 5 % par rapport à 2011 mais cette hausse ne suffit pas à compenser les pertes de volumes produits. Les prix des aliments composés pour ovins, poste prépondérant de l'alimentation animale augmentent de 5 %. De moindres achats tempèrent cette hausse. En conséquence, les charges d'approvisionnement progressent de 3 % en valeur. En légère augmentation par rapport au début des années 2000 (+ 1 % par an en moyenne depuis douze ans), le résultat courant avant impôts des éleveurs ovins demeure très faible : 15 300 euros par actif non salarié en 2012. Il est inférieur de 47 % au revenu moyen de l'ensemble des exploitations (moyennes et grandes).
Source : Agreste. Les caprins représentent 25 % et les ovins 75 %
Réactions
Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture - « Ces résultats me confortent dans l'idée que la répartition des crédits de la PAC doit être rééquilibrée en faveur des filières d'élevage. Ils soulignent la nécessité de mettre en place des dispositifs de lissage de la volatilité des cours des matières premières »
FNSEA et Jeunes Agriculteurs - "La hausse continue de l’ensemble des charges (énergie, engrais, alimentation animale…) est très préoccupante, en particulier pour le secteur de l’élevage qui se trouve aujourd’hui très fragilisé."
Serge Préveraud, FNO - "Malgré des efforts de relance, on s'aperçoit que la production ovine est fragile. Nous avons subit des problèmes sanitaires avec Schmallenberg, la sécheresse dans certaine régions, la hausse des coûts de production. Tant mieux si certaines productions ont de bons revenus, mais il faut qu'on améliore les nôtres"