Tech-Ovin mise sur la jeunesse et sur le lait
Le salon bisannuel Tech-Ovin s’est déroulé les 8 et 9 septembre dans une ambiance professionnelle et enthousiaste. Les apprenants étaient au rendez-vous pour (re) découvrir la filière ovine et le pôle lait était particulièrement attractif.
Le salon bisannuel Tech-Ovin s’est déroulé les 8 et 9 septembre dans une ambiance professionnelle et enthousiaste. Les apprenants étaient au rendez-vous pour (re) découvrir la filière ovine et le pôle lait était particulièrement attractif.
Le salon bisannuel Tech-Ovin a eu lieu les 8 et 9 septembre à Bellac en Haute-Vienne. Les professionnels se sont mobilisés malgré l’obligation de présenter le passe sanitaire et la pluie annoncée sur les deux jours. En effet, le salon comptabilise pour cette édition près de 15 000 visiteurs venus de tous horizons, dont l’Espagne, le Luxembourg et la Belgique.
La société organisatrice du salon (Aposno), a souhaité une fois de plus mettre l’accent sur l’installation et les jeunes, surtout le mercredi avec la venue de plusieurs bus scolaires. Sur le pôle Avenir, entouré des stands des organismes de formation, installation, transmission, d’emploi et des JA, de nombreux témoignages et animations ont concerné les jeunes. Les élèves d’établissements agricoles ont suivi le parcours spécialement concocté pour eux à la rencontre du programme Inn’Ovin. Plusieurs conférences animées par les organismes de Nouvelle-Aquitaine permettent de disposer d’une information quasi personnalisée et opérationnelle pour ces potentiels futurs éleveurs. Les intervenants se sont adaptés le plus possible au public de collégiens, lycéens ou BTS, en misant sur des présentations très interactives avec des échanges, des sondages, et des questions posées directement aux jeunes rassemblés en petits groupes. “L’objectif principal : le renouvellement des générations, assène Patrick Soury, président d’Inn’Ovin. Il fallait intéresser des jeunes qui ne sont pas forcément sensibles à l’élevage ovin, ainsi que des fils et filles d’éleveurs ovins. Le salon, qui a lieu en début d’année scolaire, se positionne en tant qu’espace découverte de la filière, et donne désormais le relais aux équipes pédagogiques pour continuer le travail enclenché. Cela peut par exemple amorcer la préparation aux Ovinpiades (sélection régionale puis parcours de compétitions jusqu’au Salon international de l’agriculture)”. Pour lui, il s’agit aussi de rassurer les prochains retraités sur les possibilités de reprise de leurs exploitations, montrer « qu’il y a des jeunes qui sont intéressés par les ovins. »
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Les 70 mini-conférences de 20 minutes présentées majoritairement par l’Institut de l’élevage et les chambres d’agriculture, mais également par certains exposants, ont, cette année encore, abordé les enjeux de l’installation, la transmission et la pratique de l’élevage ovin. Entre rappels théoriques et pratiques (sur la filière, les marchés, la génétique, les procédures à suivre), présentation de nouvelles méthodes, de nouveaux programmes, d’innovations et de résultats de recherche, certaines conférences ont attiré un public varié et curieux.
La contention, les parcs, et les barrières, en plus de répondre souvent aux problématiques du bien-être animal, représentent un enjeu important pour les conditions de travail de tous ceux qui peuvent intervenir à un moment ou un autre sur une exploitation. Cet allégement des tâches manuelles est d’ailleurs l’objectif recherché par les cinq finalistes du concours Berger Futé. Le tout nouveau pôle Travail allait également dans ce sens ainsi que plusieurs conférences, portant notamment sur le projet AmTravOvin (commencé en lien avec le Ciirpo depuis 2018). Idele, la FNO et le Ciirpo ont par ailleurs organisé une réunion de travail avec les fabricants de matériel de contention pour tenter de dessiner la future cage de retournement qui prendrait en compte les observations de l’étude. Deux ergonomes ont donné leurs recommandations pour rendre le travail moins pénible.
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Les fabricants d’équipement relèvent l’intérêt accru porté par les éleveurs pour le matériel soulageant les efforts physiques : “les personnes qui viennent cherchent à avoir moins de tâches manuelles et plus de précision”, explique Christian Charbonneau, de Robot System. De même, le village connecté proposait des innovations simplifiant et optimisant le travail d’élevage. Le suivi de chaque animal du troupeau peut être mis en place à l’aide de matériel connecté (colliers GPS, centre d’imagerie 3D pour la modélisation et l’analyse de la morphologie des animaux, cage d’auto pesée au pré…). Cependant, les robots bergers n’existent pas encore, et l’aide d’un chien de troupeau est souvent la bienvenue. Le pôle chien a présenté de nombreuses démonstrations, où les éleveurs qui le souhaitaient pouvaient amener leurs chiens et bénéficier du diagnostic et des conseils des experts sur place. des mises à niveau et des exercices plus précis étaient aussi proposés.
Sur le ring où se sont succédé concours, conférences et présentation des races ovines, Claude Souchaud, le président du salon, revient sur cette 11e édition : « nous avons fait le plein de jeunesse, d’enthousiasme et de dynamisme. Tech-Ovin est résolument tourné vers l’avenir et la prochaine édition sera d’envergure internationale avec un fort ancrage européen. »
La foire aux béliers de Bellac bien fréquentée
La foire aux béliers n’a pas manqué à l’appel jeudi 9 septembre au matin sur la place de Bellac. Certains vendeurs y montent leur stand depuis plus de 20 ans, comme Denise Bonnot, venue avec 16 béliers de race Charollaise. On croise le regard aiguisé des éleveurs et éleveuses mais également celui de prochainement installés parfois accompagnés d’une personne retraitée pour leur apporter du soutien. Pour choisir le bon bélier en élevage allaitant, il y a quelques critères sur lesquels s’appuyer, comme le souligne Denise : “Ce n’est pas tout d’avoir des béliers qui plaisent à l’œil, les éleveurs demandent surtout à connaître leurs qualités de producteurs de lait et leur prolificité (simple, double, etc.)”. Plus d’une soixantaine de vendeurs étaient présents, répondant aux exigences d’une clientèle fidèle qui cherche souvent de la conformation bouchère avec ces béliers.
Le pôle lait se donne à fond
Le pôle lait, à l’image de la filière qu’il représente, est en développement et a attiré les visiteurs, notamment grâce à ses dégustations mettant en avant le savoir-faire des filières AOC tout comme la production d’industries agroalimentaires grâce au lait livré aux différentes marques, mais aussi grâce à ses conférences et témoignages. Laurent Reversat, président de France Brebis Laitière, se dit satisfait du dynamisme du pôle : « Nous avions besoin de renouer le contact et de rassurer sur l’avenir de FBL. Des représentants de chaque bassin laitier. Grâce à ce pôle lait que nous avons souhaité rendre accueillant, nous avons démontré la force et l’ouverture d’esprit de la filière. » L’éleveur aveyronnais se félicite de la place dédiée au lait sur le salon et souligne les relations privilégiées entre filières ovines allaitante et laitière.
Berger Futé récompense les innovations des éleveurs
Le Concours Berger Futé est désormais un évènement incontournable de Tech-Ovin où les inventions des éleveurs sont primées.
Le concours Berger Futé a pour objectif de récompenser et faire connaître les astuces et innovations qu’ont inventées les éleveurs. Ceux-ci, de plus en plus nombreux à candidater, ont su faire preuve d’imagination pour mettre en place des systèmes pratiques auxquels n’ont pas forcément pensé les constructeurs, car “ils ne sont pas sur l’exploitation pour le vivre tous les jours” rappelle Marie-France Malterre, lauréate arrivée en troisième position ex-aequo. Selon les critères de potentiel de diffusion, d’intérêt et de durabilité, ce sont les idées de cinq exploitants qui ont été récompensées. En première place, l’EARL Bataille, grand gagnant de cette édition avec son accroche claie, devance l’EARL de Borde Megere avec son abri (et parc) mobile. La troisième place est partagée par le Gaec Cance Bas avec son brumisateur mobile, et Marie-France Malterre qui a présenté son assembleur de barrières. Enfin, le prix spécial a été remis au Ciirpo, qui a modifié un nourrisseur pour le rendre tractable.