Rôles, impacts et services de l’élevage européen
L’Inra a mené une expertise scientifique collective sur les rôles impact et services, économiques et sociaux issus de l’élevage européen. Les résultats ont été présentés lors d’un colloque le 30 novembre dernier.

Quels sont les rôles, impacts et services environnementaux, économiques et sociaux issus des élevages européens et leurs produits ? C’est à cette question, posée à l’Inra par les ministères en charge de l’environnement et de l’agriculture et par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise énergétique) que répond une étude menée pendant deux ans par l’organisme de recherche. Dans un contexte ou l’élevage est présenté comme une cause majeure du réchauffement climatique, avec une contribution estimée à 14,5 % des gaz à effet de serre (2013), il apparaît essentiel d’étayer le débat en faisant un point sur les connaissances scientifiques relatives aux rôles, impacts et services issus de l’élevage européen. Cette expertise scientifique collective était centrée sur les effets à l’échelle européenne des grandes catégories d’élevage terrestres : bovins, petits ruminants, porcs, volailles ainsi que leurs filières. Pour rendre compte de l’ensemble des effets de l’élevage, l’expertise considère simultanément les marchés, l’emploi et le travail en élevage, la consommation d’intrants, l’environnement et le climat, les enjeux sociaux et culturels… L’analyse de chacune de ces dimensions et de leurs composantes permet de dresser un premier état des lieux.
Des pollutions réduites en systèmes herbagers
L’originalité de l’exercice était de proposer ensuite une analyse plus globale des services, en s’appuyant sur une analyse en « bouquets de services » afin de comprendre les avantages et les inconvénients de différents systèmes dans différents territoires. Dans les territoires herbagers par exemple, les élevages de ruminants sont majoritaires et sont le plus souvent associés à des produits sous signes de qualité, avec des pollutions réduites et l’absence de concurrence de l’utilisation du sol avec l’alimentation humaine. Dans ces territoires, il faut chercher à préserver les bonnes performances environnementales sans pénaliser le potentiel de production en jouant par exemple sur la conduite des prairies. L’étude présente aussi les services et les leviers d’améliorations dans les territoires où cohabitent cultures et élevages et dans les territoires denses en animaux et peu herbagers. Ces résultats pointent différents besoins de recherche : il faudrait affiner les avantages identifiés pour les différents services rendus par l’élevage afin de mieux les intégrer dans l’analyse finale.