Retrouvailles techniques en Haute-Vienne
Les journées techniques ovines ont rassemblé les techniciens de toute la France pour se former, s’informer et échanger entre collègues. Notamment sur l’économie, la génétique et les chiens de protection.





La 8e édition des Journées techniques ovines a rassemblé une centaine de techniciens et enseignants ovins à Cussac, en Haute-Vienne, les 6 et 7 novembre derniers. Ce rendez-vous bisannuel à destination des techniciens et enseignants permet de faire le point sur l’actualité technique, économique et sanitaire de la filière ovine. En introduction de ces journées, Marie Carlier de l’Institut de l’élevage a dressé un tableau du marché français de la viande ovine. L’économiste a notamment rappelé que « l’enjeu majeur pour la filière ovine française est aujourd’hui de relancer – ou du moins d’enrayer la baisse – de la consommation. Il sera en effet difficile d’installer de nouveaux éleveurs et de faire repartir la production à la hausse à des prix rémunérateurs si la demande ne suit pas… D’où l’importance de s’adapter au mieux au marché et de s’interroger sur ce que veulent les consommateurs français d’aujourd’hui ».
Le règlement zootechnique européen s’applique désormais
Autre sujet d’actualité ovine, l’application depuis le 1er novembre 2018 du règlement zootechnique européen qui implique des changements « que l’on n’a pas fini de préparer », reconnaissait Bertrand Bouffartigue de Races de France. Au quotidien, le nouveau règlement ne change pas le travail des techniciens ni des éleveurs ovins. Par contre, il modifie les relations entre les différents organismes du développement. Les organismes de sélection ont désormais la responsabilité du contrôle de performance et de l’évaluation génétique. Ils ont heureusement la possibilité d’externaliser ces missions, ce qu’ils ont fait en confiant l’évaluation génétique des petits ruminants à l’Institut de l’élevage. « Pour le contrôle de performance, nous sommes en train de construire un modèle contractuel entre les OS et les opérateurs », expliquait Bertrand Bouffartigue. À côté des sélectionneurs, les éleveurs ont désormais la possibilité de s’impliquer dans le dispositif en devenant de simples participants au programme génétique. Ils signeront alors un conventionnement de participation avec l’OS, sans contraintes pour l’éleveur, mais qui permettra de les inscrire dans le livre généalogique de la race et d’obtenir les index des animaux contrôlés.
Des visites et des temps conviviaux pour échanger entre experts
Jean-Michel Joly, éleveur dans la Creuse et expert « chiens de protection des troupeaux », a aussi présenté les formations et accompagnements proposés par le nouveau réseau national sur les chiens de protection. « Les chiens de protection sont une des solutions contre la prédation. Mais ce n’est pas efficace à 100 %, plutôt à 70-90 % selon les années et la situation » expliquait l’ancien éleveur transhumant de Provence en rappelant qu’il faut « autant de chiens que de loups, donc une meute de loup, c’est au minimum huit chiens… Et tous les chiens ne sont pas forcément bons. Chez moi, environ un chien sur trois n’a pas fait l’affaire ».
Les présentations et ateliers thématiques se sont enchaînés pendant les deux jours et les discussions se poursuivaient lors des repas ou de la soirée conviviale. Trois visites d’élevages ont également permis de voir la filière génétique régionale, la gestion de la pousse de l’herbe ou l’intérêt de la mixité entre ovins et bovins. Les JTO se sont conclues par la visite de la ferme expérimentale Ciirpo du Mourier qui a montré son nouveau bâtiment, les litières en copeaux de bois, le distributeur électrique d’aliment et la porte de tri avec pesée automatique.