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Olivier Bel (éleveur berger dans les Hautes Alpes) - Etienne Dècle, membre du CCAPAS
Quels risques pour l’agriculture face à trop de projets agrivoltaïques ?

Bien que l'agrivoltaïsme (production d'énergie photovoltaïque couplée à une activité agricole) soit de plus en plus encadrée par la loi, des associations et comités citoyens, ainsi que les syndicats agricoles rappellent les risques à un développement trop important de cette pratique économiquement alléchante.

Olivier Bel (éleveur berger dans les Hautes Alpes) - Etienne Dècle, membre du CCAPAS. Les membres du CCAPAS se regroupent pour défendre des terres des projets ...
<p>Olivier Bel (éleveur berger dans les Hautes Alpes) - Etienne Dècle, membre du CCAPAS. Les membres du CCAPAS se regroupent pour défendre des terres des projets agrivoltaïques.</p>
© CCAPAS

« Si la promotion d'un mode de production d'énergie électrique décarbonée est bien sûr une bonne chose, nous considérons qu’il y a une profonde incohérence à vouloir lutter contre le changement climatique et ses conséquences sur la biodiversité et la production agricole, par des installations artificialisant terres agricoles, naturelles ou forestières. Le monde paysan est bousculé et parfois tenté par ce que l'agro-industrie appelle l'agrivoltaïsme. Sans bien sûr remettre en cause la possibilité de produire son électricité sur la ferme, nous voulons rappeler ce que dit la Confédération Paysanne : « Notre métier n'est pas de produire de l'énergie. L'agriculture paysanne doit permettre à un maximum de paysans répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier en produisant sur des exploitations à taille humaine une alimentation de qualité. » Nous observons que les installations PV sur les terres agricoles diminuent la surface agricole utile, gênent le travail, et réorientent les choix de production vers ce qui est compatible avec les panneaux, plutôt que vers ce qui est souhaitable agronomiquement et a pour effet une précarisation des paysans, une manne financière générant des conflits d'intérêts, une augmentation du prix du foncier rendant plus difficile les nouvelles installations et une atteinte à la biodiversité… 

Des mises en garde sans contraintes réelles

La résistance s'organise ! En 2022, la Chambre Régionale d'Agriculture (CRA) Paca a voté deux motions à peu près identiques, l'une portée par la FRSEA et les JA et l’autre par la Confédération paysanne, demandant « de privilégier les surfaces artificialisées pour toute installation de PV et de refuser tout projet de PV au sol sur des terres agricoles ou susceptibles de l'être dans un souci de préservation de notre SAU et de notre souveraineté alimentaire ». La Safer Paca a également défini une doctrine photovoltaïque/agrivoltaïsme qui se veut prudente. Malheureusement tout ceci n'a pas vraiment de caractère contraignant.

Nous voyons en même temps que les citoyens au sein de collectifs, comme le Collectif Citoyen pour un Autre Photovoltaïque dans les Alpes du sud (CCAPAS) et les associations signataires de leur manifeste, mènent des actions de sensibilisation et animent des débats sur le sujet tandis que certaines s’engagent aussi sur le terrain de l’opposition juridique ou directe face aux projets en cours. Nous tenons donc à rappeler fermement que produire de l'alimentation doit être la priorité de l'usage des terres agricoles et, que nous le voulions ou non, il nous faut aller vers la sobriété énergétique et perdre des kilos…watt heure."

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